Les institutions financières veulent être un mécanisme d'appui pour les institutions des assurances de l'Etat en matière du régime d'assurance maladie. Une «union» qui faciliterait la prise en charge et l'accès aux soins des Algériens, en national d'abord puis en international. C'est ce qu'a proposé, jeudi, Mohamed Hakim Soufi, P-dg de la compagnie d'assurances privée Macirvie. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - «La Cnas (Caisse nationale d'assurance sociale) ne peut plus prendre en charge seule les millions de dossiers des patients algériens» le constat est du P-dg de la compagnie d'assurance Macirvie. Selon Mohamed Hakim Soufi, qui a organisé une conférence de presse à Alger, jeudi, sur le thème «La santé, un marché économique sans frontière», l'industrie mondiale de la santé a été estimée à 9 500 milliards de dollars en 2015. Ce marché, dit-il, qui était de l'ordre de 2 600 milliards de dollars il y a tout juste deux ans, est en constante évolution. Selon un travail de sondage effectué par cette compagnie, 95% de la population algérienne se soigne en France pour des pathologies lourdes. «Nous pouvons, nous, opérateurs activant dans le domaine d'assurance des personnes dans la santé et les institutions de l'assurance et de la sécurité sociale de l'Etat jeter les bases d'une conception commune pour offrir un service de soins de qualité aux Algériens et leur faciliter l'accès pour des soins lourds non accessibles dans l'immédiat en Algérie», propose cet assureur. Comment ? M. Soufi estime que les compagnies d'assurance publiques ou privées doivent travailler en collaboration avec les autres institutions d'assurances étatiques. «Nous voulons être un dispositif d'appui pour la caisse de la Sécurité sociale qui ne peut plus travailler seule» dit-il. Selon lui «cette caisse a besoin d'un dispositif d'appui, nous ne prétendons pas nous comparer à la Cnas qui fait un travail remarquable mais nous pouvons l'accompagner avec des données et des statistiques et nous avons même la possibilité de mettre à la disposition des institutions de l'état le système des réassurances». Selon M. Soufi, la part des institutions privées dans la prise en charge des frais des soins des Algériens peut aller de 20% jusqu'à 50%. Mais c'est un travail, dit-il, qui doit se faire « étape par étape». Et pour y aboutir, le P-dg de Macirvie appelle à la mise en place d'un dispositif réglementaire permettant ainsi d'alléger la charge sur «le dos de la Cnas». Il s'agit, selon lui, de donner des offres assurantielles aux Algériens sur le marché leur permettant de prendre en charge leur frais de santé. Selon le consul général de France à Alger Les Algériens ont contracté 30 millions d'euros de dettes privées auprès des hôpitaux français Les créances algériennes envers les hôpitaux français s'élèvent à 30 millions d'euros. Selon Jean Pierre Montagne, consul général de France à Alger, qui a fourni ce chiffre, 1 600 visas ont été délivrés aux Algériens pour des soins en France en 2014. Deux tiers sont des patients qui assurent eux-mêmes les coûts des soins et le gros tiers sont pour des prises en charge institutionnelles. Selon le consul, avant de délivrer un visa médical, les établissements hospitaliers s'assurent d'abord de la solvabilité des patients et exigent le règlement au préalable des frais des soins. D'où viennent ces créances ? Des Algériens utilisent des visas touristiques pour aller se soigner en France, dit-il. Selon le consul, 350 000 visas touristiques ont été délivrés en 2014 pour les Algériens. Certains, dit-il, détournent ces visas pour des visas médicaux. La France, poursuit-il, paye, de son côté, annuellement 100 millions d'euros pour les soins de ses ressortissants en Algérie.