En visite d'inspection dans la wilaya de Bouira, le ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjemaâ Talai, s'est montré, contrairement à ses prédécesseurs au nombre de quatre depuis que le fameux projet de mise à niveau du tronçon autoroutier Bouira-Lakhdaria avait été engagé en septembre 2013, très satisfait des travaux en cours, tant au niveau des tronçons restants dans la partie de Djebbahia avec sa pente et ses grands glissements, que dans le tronçon restant de 8 kilomètres entre Aïn Chriki et Bouira avec la fameuse partie près d'Oued R'kham, longue de 600 mètres, qui a été, rappelons-le, emportée par les glissements au printemps 2012 et qui nécessitait des réfections globales avec un viaduc et des confortements avec des centaines de pieux. Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Ainsi, au niveau de la pente de Djebbahia, le ministre a eu des explications concernant les travaux de confortements et de remblais sur une profondeur allant jusqu'a 10 mètres, et des centaines de pieux de plus de 25 mètres ; le tout avec une dalle souterraine pour une consolidation définitive de ce tronçon. Après avoir été informé des travaux de captage et de drainage des eaux souterraines existantes dans les lieux et qui sont pour beaucoup dans les glissements que connaît la région, le ministre a insisté sur ces drainages car, dira-t-il aux responsables de l'ANA, «quel que soit le bon travail fait au niveau de ce tronçon, si les raisons qui ont été à l'origine de ces grands glissements, à savoir les eaux souterraines, ne sont pas drainées, les glissements subsisteront toujours et impacteront ce tronçon à un moment ou un autre». Plus tard et ayant constaté les mêmes travaux au niveau du pont d'Aïn Chriki avec des travaux de confortement et de captage des sources avant leur drainage, le ministre s'est montré très satisfait en allant même jusqu'à déclarer avec une certaine fierté, en s'adressant aux responsables de l'entreprise ETRHB chargée de la réalisation de cet ouvrage d'art et qui lui assuraient que les travaux seront achevés dans moins de deux mois : «Démontrez-le à ceux qui doutent encore, que l'entreprise algérienne est capable de relever les défis.» Cela étant, lors d'un point de presse organisé sous un chapiteau au niveau de la déviation de la RN5 sur 10 kilomètres et dont les travaux seront achevés en juin 2017, le ministre et à la question des échangeurs et même du péage s'est dit non pressé, préférant un bon travail au bâclage et aux délais. Cela même s'il s'est hasardé à avancer certaines dates comme le mois de janvier 2017 pour la réception de la partie de la pénétrante de Béjaïa sur un tronçon Ahnif-Akbou sur 50 kilomètres ou encore la réception de tout le tronçon de mise à niveau Bouira-Lakhdaria pour le premier trimestre 2017, et dont 25 kilomètres sont déjà achevés, la pénétrante El Eulma-Jijel dont les travaux sont en cours. Mais dans tout ça, la priorité pour le ministre est l'achèvement de tous les tronçons restants de l'autoroute Est-Ouest sur 1 200 kilomètres. Il le dira quand il fut interpellé sur les échangeurs et le péage, il le dira quand il lui a été posé la question d'un aérodrome à Bir Ghbalou dans la wilaya de Bouira ; et il le dira également quand il a été interpellé sur la nécessité d'un dédoublement de la RN5 qui sera prise d'assaut. Après l'application du péage au niveau de l'autoroute Est-Ouest et qui risque d'être saturée avec ces bouchons interminables au niveau des agglomérations et des chefs-lieux de daïra et communes, surtout au niveau de la wilaya de Bouira sur 101 kilomètres et qui traverse huit chefs-lieux de commune. En somme, disons que l'hôte de Bouira a appris beaucoup de ses prédécesseurs qui se sont longtemps emportés avant d'être évincés laissant les mêmes problèmes traîner en longueur. Pour l'actuel ministre Boudjemaâ Talai, l'essentiel est que les travaux avancent et... bien. Peut-être a-t-il raison en fin de compte ? L'avenir nous le dira.