Venu s'enquérir des travaux de mise à niveau du tronçon Bouira-Lakhdaria sur une distance de 33 kilomètres, le ministre des Travaux publics n'était, certes, pas satisfait de la cadence imprégnée à ce tronçon stratégique de l'autoroute Est-Ouest mais, en même temps, il s'est voulu serein quant à la reprise en main du problème en invitant chacun des intervenants à redoubler d'efforts et à travailler de concert pour livrer le projet dans les délais impartis, c'est-à-dire dans moins de 9 mois — le projet ayant un délai de réalisation de 15 mois, avait démarré en avril dernier avec des taux d'avancement allant de 7 à 15 %. Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) Ainsi, le ministre, qui a parcouru la partie en cours de travaux dans le sens Alger-Bouira, a pu constater le retard mis dans la pose du bitume sur des parties ayant été décapées. Sur les lieux, l'on apprendra que le BCS, le bureau de contrôle et de suivi, n'avait pas donné son feu vert pour l'exécution des travaux bien que les études lui eurent été transmises depuis le mois d'août dernier. Ce problème de délivrance des autorisations d'exécution a ressurgi également dans la partie du pont d'Oued Rkham celui-là même qui avait connu en mars et mai derniers, sur près de 140 mètres, des glissements importants au niveau de la chaussée droite, dans le sens Bouira-Alger ; un glissement qui a touché d'ailleurs même une dizaine d'habitations situées en contrebas. Là, le ministre qui a eu des explications de la part du groupement chargé de la mise à niveau de ce tronçon, composé du groupe ETRHB Haddad et celui d'ALTRO, s'est montré très étonné de ce que les travaux aient commencé avant même que le BCS n'ait donné son avis sur le problème et la variante à prendre pour faire face à ces glissements. Sur les lieux, les explications ont été données au ministre sur la variante qui a été retenue enfin par le BCS et qui consiste en la pose d'un rideau de 150 pieux le long de la surface de rupture puis en contrebas, en un confortement du terrain glissant par deux autres rideaux de 61 pieux à installer horizontalement et sur deux endroits différents afin de stabiliser le remblai qu'il faudrait remettre sur place. Tout cela nécessitera du temps mais les deux entreprises réalisatrices ont assuré que les travaux seront livrés dans les délais, soit 15 mois à partir de mars 2013. Aussi, sur tous ces points, le ministre, qui fut interpellé par ces familles qu'il a tenu à rassurer en instruisant le wali de Bouira de les prendre en charge, a décidé de déléguer un conseiller qui suivra les travaux d'une manière hebdomadaire afin que les blocages et autres retards constatés jusque-là soient définitivement levés. Le ministre a insisté sur la nécessité de livrer au plus vite ce tronçon afin de soulager les automobilistes qui sont des dizaines de milliers à l'emprunter quotidiennement et à souffrir de cette situation. En attendant, et puisque le tronçon est fermé par tranches, le ministre a insisté auprès de l'entreprise chargée de la pose des signalisations horizontales pour entamer ses travaux dans l'immédiat afin d'éviter aux usagers des désagréments pouvant aller jusqu'à des accidents mortels à cause d'une simple négligence d'une plaque de signalisation. Par ailleurs, après l'inspection de ces deux points, le ministre s'est rendu à l'échangeur de Djebbahia où des explications lui ont été données d'abord sur les projets de réalisation des 6 aires de repos prévues à Ahnif, Bouira et Lakhdaria, ainsi que les 3 stations de service prévues à Bechloul avec l'une au nord et l'autre au sud, et la troisième au niveau de l'échangeur de Djebbahia. Un échangeur qui devra faire jonction également avec la pénétrante de Tizi-Ouzou, longue de 48 kilomètres dont 12 situés sur le territoire de la wilaya de Bouira. Le ministre a insisté sur la levée de toutes les contraintes afin que cette pénétrante, dont les travaux ont été lancés officiellement par le Premier ministre Sellal en juillet dernier, soit réalisée dans les délais, soit dans moins de 30 mois. Les mêmes directives ont été données concernant les 13 kilomètres situés sur le territoire de Bouira, de la pénétrante de Béjaïa, longue de 101 kilomètres et qui fera jonction avec l'autoroute Est-Ouest au niveau de l'échangeur d'Ahnif. Avant de repartir à Alger, le ministre a assuré que dans moins de trois semaines, le rythme des travaux sera autre et que du concret sera perceptible sur le terrain. «Dan moins de trois semaines, venez voir seuls et à l'improviste et rendez-nous compte en toute objectivité. Vous allez constater de vous-mêmes les changements», dira-t-il à l'adresse des journalistes.