Les augmentations tant appréhendées ont fini par pointer leur nez. Alors que les produits de consommation de base enregistrent de nouvelles augmentations, les légumes, eux, voient leur prix frôler des seuils hallucinants. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - En moins d'une semaine, les prix de la plupart des légumes ont grimpé. Les marchands, eux, soutiennent le contraire. Catégoriques, ils assurent qu'aucune hausse de prix n'a été opérée. Pourtant, les prix affichés témoignent d'une tendance à la hausse sans limites. Hier, au marché Tnache, à Belouizdad à Alger, la carotte est passée de 50 à 60 dinars le kilogramme et l'indispensable tomate de 70 dinars à 100 dinars. Même tendance à la hausse pour le poivron et le piment proposés à 140 dinars contre 120 dinars, il y a quelques jours. Affichés à 120 dinars, l'aubergine et le chou-fleur ont connu une augmentation respective de 20 dinars et 40 dinars. Quant au concombre, vendu en début de semaine à 100 dinars, il a atteint le prix de 160 dinars le kilo. Si les prix des autres légumes n'ont pas bougé, ils restent tout de même assez élevés. A l'exemple de l'artichaut qui ne descend pas à moins de 100 dinars, de la laitue à 120 dinars, des petits pois à 160 dinars, et de l'haricot à 200 dinars. Postés depuis quelques minutes devant un étal de légumes, Hamdane et son épouse semblent comparer les prix des légumes. Ils se concertent sur tel ou tel produit tantôt à haute voix, tantôt du regard. «Tous les prix des légumes ont augmenté en ce début 2017. A elle seule, la pomme de terre est passée de 45 dinars à 60 dinars», dira Hamdane. L'air dépité, il ajoute : «Ils sont en train de nous étrangler avec toutes ces augmentations.» Un constat que sa femme Samia approuve. «Même les légumes secs sur lesquels se rabattent les gens, notamment les familles nombreuses, n'ont pas échappé aux augmentations», dit-elle. Et de poursuivre : «J'ai assisté dernièrement dans une supérette à une scène qui m'a beaucoup touchée. Une vieille femme arrive en caisse et découvre que le sac de légumes secs avait augmenté de prix. Elle demande alors au caissier de le retirer car elle ne pouvait pas se le payer.» Pas très loin de la sortie du vieux marché, dans l'une des ruelles de Belouizdad, Abdelkkader et Nouerdine, la soixantaine, font une halte papotage avant de rentrer chez eux, en cette froide matinée de vendredi. Leurs sacs de courses posés à même le trottoir, ils engagent une longue discussion. «Tous les prix ont été revus à la hausse, aucun légume n'a été exclu. Regardez la pomme de terre, son prix a augmenté de 5 à 10 dinars le kilo», dira Abdelkader. Et à son ami Noureddine d'enchaîner : «Hier jeudi, j'ai fait un tour au marché Tnache et je t'assure que personne n'a acheté quoi que ce soit. Tellement les prix sont trop élevés, ils leur ont laissé toute leur marchandise sur place.» Quant aux produits de consommation de base, les deux amis s'accordent à dire qu'aucune marchandise n'a été épargnée par les augmentations en ce début d'année 2017. «Il ne faut pas croire tous ceux qui disent qu'il n'y a pas d'augmentations. Les légumes secs frôlent des prix hallucinants. Avant, mille dinars nous permettaient de faire quelques provisions alors qu'aujourd'hui, cette même somme nous rapporte très peu de choses», souligne Noureddine. Selon lui, la hausse de 2% de la TVA est loin d'être à l'origine de toutes ces augmentations. «Cet argument ne peut être fiable puisque la grande partie des commerçants n'utilisent pas de factures», explique-t-il.