Les prix des légumes ne sont pas près de baisser. Les marchands ne lésinent pas sur les arguments pour justifier cette flambée qui persiste depuis plusieurs semaines. Rym Nasri - Alger (Le Soir) La hausse des prix des légumes persiste. Hier encore, les prix affichés faisaient fuir les clients. Au marché T'nache de Belouizdad à Alger, point de ruée. Les allées étaient désertes. D'ailleurs, la plupart des étals de légumes étaient fermés. Seuls quelques marchands ont osé exposer leurs marchandises. Sur leurs étals, les prix étaient affichés. Une «nouveauté» juste pour éviter les récurrentes questions des rares clients et des nombreux passants. A 70 dinars le kilogramme, le navet et la carotte demeurent plus ou moins accessibles contrairement à la courgette qui maintient son prix de 120 dinars. Même très élevés, les prix des légumes hors saison sont pour les marchands «logiques». Cultivés sous serre, le poivron et le piment justifient ainsi leurs prix respectifs de 140 et 200 DA le kilo. Idem pour l'incontournable tomate dont le prix est resté fixé à 100 DA/kg. Pourtant, beaucoup de produits de saison affichent à leur tour des prix inaccessibles. C'est le cas des fèves proposées à 100 dinars le kilo, du chou-fleur vendu à 120 dinars et de l'artichaut cédé à 140 DA. La laitue, elle, est affichée à 160 dinars et les petits pois à 200 dinars le kilogramme. L'épisode de la pomme de terre se poursuit. Après la crise de la période de soudure, le prix du tubercule a connu une petite «chute». Au grand dam des consommateurs, cette stabilité n'a duré que deux mois. En janvier dernier, le prix de la pomme de terre est reparti à la hausse. Depuis, il bascule entre 90 et 100 dinars le kilo. Même l'oignon n'a pas été épargné par la hausse des prix. Malgré les quantités stockées dans les chambres froides, aujourd'hui il a atteint les 100 dinars. «L'oignon est déstocké à petites quantités afin de le maintenir à des prix élevés», assure Mohamed, vendeur de légumes du marché T'nache. Comme substitut à ce légume indispensable aux sauces, les gens se rabattent sur l'oignon vert, vendu à 80 dinars le kilo. Face à cette flambée des prix qui persiste depuis plusieurs semaines, les marchands ne lésinent pas sur les arguments. Selon eux, le mauvais temps en est l'origine. «Les pluies continuent à empêcher les fellahs à cueillir leurs récoltes», explique le même marchand. Devant un étal de légumes, Mourad reste figé face aux prix affichés. Pour ce fonctionnaire, remplir son panier relève de l'exploit. «C'est trop cher», lâche-t-il. Mourad assure que beaucoup de personnes n'hésitent pas à faire le déplacement jusqu'à Ouled Fayet, Douéra ou Baraki à la recherche de légumes moins chers chez les vendeurs ambulants.