Le 17 mars 2004 �tait la date retenue par les autorit�s afin de proc�der � la r�ception du port de p�che et de plaisance (81 bateaux) de Tigzirt-sur-mer. Aujourd'hui, un an apr�s, rien n'a �t� fait. Le projet est encore � l'�tat embryonnaire. Et au vu de ce qui se passe sur le site — les travaux sont au ralenti pour ne pas dire � l'arr�t —, l'attente risque vraiment d'�tre longue. Etrangement, les choses se passent comme si les parties concern�es ne ma�trisent pas toutes les facettes du sujet. Force est d'admettre que l'argent existe mais le chantier n'avance pas ! Les travaux avaient d�marr� en automne 2002 avec six mois de retard environ. Et c'�tait parti pour vingt-quatre mois. A l'�poque, le groupe r�alisateur, Meditram, avait promis de mettre les bouch�es doubles pour rattraper le temps perdu. Mais, mal lui en prit, ses d�boires ne faisaient que commencer. Pour subvenir aux besoins �normes de l'ouvrage en roche, Meditram avait projet� d'ouvrir une carri�re � la porte est de la ville, au lieudit Cap-Tadles, qui est un patrimoine historique. Aussi la population du village Taksebt s'�tait dress�e comme un seul homme mobilisant tous les moyens pour faire �chouer l'op�ration. Depuis, Meditram s'est rabattu sur la carri�re de A�t Rhouna, qui subit une remise en l'�tat, tout pr�s d'Azeffoun. Et ce fut alors le d�but d'une s�rie de prospections et d'�tudes sans r�sultat. Et la fermeture des sabli�res d e la r�gion au d�but de l'ann�e par d�cision du wali n'a fait qu'embrouiller davantage les cartes de Meditram. Pour m�moire, la mal�diction qui accompagne ce projet controvers� ne date pas d'aujourd'hui. D�j� au temps o� l'id�e faisait son chemin, le choix du site partageait violemment la population. Les arch�ologues visc�ralement oppos�s avaient initi� une protestation pour pr�server un site romain, d'une valeur inestimable, d�couvert quelques ann�es auparavant au pied de la vague et actuellement enseveli sous trois m�tres de gravats. L'on se rappelle que l'�ph�m�re protestation avait vite �t� balay�e par la m�canique autoritaire rompue � ce genre de manœuvres. Le temps a pass�, depuis, et tout le monde en a eu pour ses frais. Les ch�meurs qui esp�raient d�nicher un job dans ce gigantesque projet qui aurait besoin de beaucoup de bras pour avancer ou encore les autorit�s locales d'alors suivies d'une frange de la population qui voyaient un poumon �conomique non n�gligeable sont refroidis par la tournure qu'ont pris les �v�nements. L'apport �conomique tant miroit� pour faire passer le massacre �cologique a c�d� la place � la d�ception et � de lourdes interrogations. Car, au lieu d'un port �conomiquement florissant, se dresse aujourd'hui une plaie b�ante dans le paysage familier. En r�alit�, Meditram n'est pas � son premier �chec. Le port de la ville voisine d'Azeffoun a enregistr� un �norme retard. En construction depuis une d�cennie environ, il n'est toujours pas achev�. Ou encore celui d'El Kala, dans la wilaya d'El-Tarf, que la soci�t� a carr�ment abandonn� apr�s, para�t-il, �puisement du budget avant l'heure. Logiquement, ces deux points noirs sur le CV de la soci�t� auraient pes� lourd dans le choix du groupe r�alisateur par les autorit�s, ou tout au moins donn� � r�fl�chir pour installer des garde-fous. H�las, cela n'a pas �t� visiblement le cas. Enfin, au-del� de ce retard et de tout ce qui se trame autour de ce projet de 106 milliards de centimes, il y a forc�ment probl�me au port de Tigzirt-sur-mer.