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TIZI OUZOU CONF�RENCE A L'OCCASION DU 19 MARS & HOMMAGE A MOULOUD FERAOUN
De Napol�on III au g�n�ral Massu ou l'histoire mouvement�e de la colonisation fran�aise en Alg�rie
J.-P. Ould-Aoudia, historien, Georges Morin, politologue, et M. Levalois, historien, se sont livr�s, � l'occasion de la conf�rence anim�e � l'universit� de Tizi- Ouzou, en hommage � Mouloud Feraoun et � ses compagnons, assassin�s le 15 mars 1962, � un balayage de plusieurs �v�nements marquants de l'histoire de l'Alg�rie sous la colonisation fran�aise. Les invit�s de l'universit� de Tizi- Ouzou et de l'association Mouloud Feraoun, Max Marchand et leurs compagnons inscrivent leur d�marche dans une qu�te de v�rit� historique et contre "toute id�e de r�visionnisme concernant l'histoire de la colonisation fran�aise en Alg�rie", dixit le Dr J.-P. Ould-Aoudia, fils d'une victime de l'attentat de Ch�teau- Royal, perp�tr� par l'OAS, le 15 mars 1962, et qui s'est int�ress� aux causes et implications politiques de l'attentat qui a vis� les centres socio-�ducatifs, cr��s par la r�sistante anti-nazie Germaine Tillon et dont l'objectif est de lutter "contre la mis�re et la pauvret� des Alg�riens � laquelle personne ne s'int�ressait � l'�poque". Le conf�rencier qui s'exprimait avec beaucoup d'�motion mettra l'accent sur la responsabilit� d'"une frange intellectuellement born�e et num�riquement limit�e de l'arm�e fran�aise" dans l'assassinat des six inspecteurs en charge d'un service de l'�ducation nationale, suspect aux yeux de ces milieux de propagande favorable � l'ind�pendance de l'Alg�rie. L'action sociale et de solidarit� d�velopp�e par ces centres en direction du sous-prol�tariat qu'�taient les populations alg�riennes est qualifi�e par Massu, cit� par le conf�rencier, d'"action anti-nationale" de certains milieux europ�ens qui ont "une interpr�tation abusive de la charit�". Le succ�s et la popularit� de ces centres n'�taient pas alors appr�ci�s, car faisant ombrage � l'action anti-subversive et de contr�le des populations alg�riennes men�e dans le cadre des Sections administratives sp�ciales (SAS) et de Sections administratives urbaines (SAU). La multiplication des attentats, � l'image de celui du Ch�teau-Royal, les ratonnades, les enl�vements, les assassinats des Alg�riens et des Europ�ens favorables au FLN et � l'ind�pendance de l'Alg�rie visaient � perturber le processus de n�gociation engag� par le g�n�ral de Gaulle, qui avait lui-m�me �chapp� � un attentat en France et qui devait aboutir � la proclamation du cessez- le-feu, le 19 mars 1962 et � la signature des accords d'Evian. "Toutes ces actions sont l'œuvre de milieux en marge de leurs institutions (l'arm�e, la police et les services de l'espionnage et du contre-espionnage", dira J.-P. Ould-Aoudia, qui regrette le peu d'int�r�t accord� par les sp�cialistes alg�riens de l'histoire � l'OAS. Georges Morni s'int�ressera � la gen�se de la colonisation fran�aise qui a d�structur� la soci�t� alg�rienne, en instaurant, selon lui, un v�ritable r�gime d'apartheid. L'intervention de Michel Levalois s'inscrit dans cette approche � travers l'analyse des rapports troubles entre la France coloniale et l'Alg�rie. M. Levalois a dress� pour ce faire le portrait de son a�eul Thomas alias Isma�l Urbain, un natif de la Guiyanne converti � l'islam, interpr�te de guerre qui a fait la campagne d'Egypte avec Napol�on et qui a �t� conseiller pour les Affaires alg�riennes de Napol�on III et qu'il a accompagna dans son p�riple alg�rien d'un mois. Adepte �rudit de la doctrine des Saint-Semosiens et arabophile convaincu, Thomas Isma�l Urbain portait, selon M. Levalois, un id�al de r�conciliation entre l'Orient et l'Occident appliqu� � l'Alg�rie o� il a d�couvert "le terrible fer de la guerre", dixit I. Urbain, cit� par le conf�rencier pour qui son a�eul militait pour la r�forme du syst�me colonial et pour la promotion sociale, culturelle et politique des Alg�riens. Des id�es qu'il voulait promouvoir dans le cadre des actions des bureaux arabes initi�s par Napol�on III, sous son instigation et conseils. Son slogan "Remplacer le fusil par le bulletin de vote" pour permettre aux Alg�riens d'exprimer pacifiquement leur protestation. C'est aller � contresens des int�r�ts des colonialistes irr�ductibles, qui, selon M. Levalois, brocardaient le personnage de I. Urbain que des journaux de l'�poque qui �taient, � l'image des m�mes milieux colonialistes, hostiles � la politique de Napol�on III, n'h�sitaient pas � tra�ner dans la boue.