Après plusieurs mois d'une inlassable traque, Laouira Nouredine, ou l'émir Abou Hammam, est finalement tombé tout près des lieux, à Constantine, d'où il commandait les tueurs à sa solde, au nom de la branche algérienne de Daesh. «Dans le cadre de la lutte antiterroriste, grâce à l'exploitation efficiente de renseignements et suite à une embuscade tendue dans la zone de Djebel-Ouahche à Constantine, 5e RM, un détachement de l'Armée nationale populaire a éliminé, samedi soir, deux terroristes, en l'occurrence le dangereux criminel recherché L. Nouredine alias Abou Al Hammam, qui avait rallié les groupes terroristes en 2008, responsable de plusieurs crimes qu'a connus la région, ainsi que le terroriste F. Billal.» C'est ainsi qu'a fait état le ministère de la Défense nationale de la mise hors d'état de nuire, dans la soirée de samedi donc, de l'un des terroristes les plus recherchés du pays depuis quelques mois. Donc, deux années et demie après l'élimination, à Si-Mustapha entre Boumerdès et Tizi-Ouzou, de Abdelmalek Gouri, alias Abou Souleïmane, celui qui s'était proclamé chef de Jund Al-Khilafah, le premier groupe terroriste ayant fait scission avec Al-Qaïda au Maghreb pour créer, en septembre 2014, sur les hauteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou, la branche algérienne de Daesh, les éléments de l'ANP ont réussi à asséner un gros coup aux groupes terroristes qui ont fait de Constantine et une partie du littoral Est du pays une région où la chronique sécuritaire s'est considérablement emballée depuis près d'une année maintenant, depuis qu'un groupe s'est proclamé comme le «nouveau» Jund Al-Khilafah après la série d'opérations menées par l'ANP en Kabylie, des offensives qui ont abouti à l'élimination des membres identifiés comme faisant partie du noyau à l'origine de la naissance de ce groupe dirigé au départ, rappelons-le, par Abdelmalek Gouri. Dans la soirée de samedi donc, à Djebel-Ouahche, à quelques encablures à peine au nord de la ville de Constantine, sur l'autoroute, alors qu'il était à bord d'une vieille Renault 18 avec un autre membre de son groupe, le dénommé F. Billal, la cavale longue de près d'une dizaine d'années du triste Abou Hammam a connu son épilogue, lui qui avait perdu le concours de son bras droit Sadek Hebbache, plus connu sous le nom d'Abou Doujana, abattu par l'armée lors d'une opération-éclair à Oued-Zehour, dans la wilaya de Skikda, en octobre dernier, quelques semaines après une opération déclenchée suite à la découverte d'un important lot de bombes de fabrication artisanale à Djebel-Ouahche. Une opération de l'armée qui s'était prolongée jusqu'au massif de Beni-Oulbane, dans la wilaya de Skikda, non loin des lieux où Abou Doujana allait être neutralisé, vers la mi-octobre dernier. Avec la défection de ce dernier, Abou Hammam perdait le numéro deux des chefs terroristes qui régnaient avec lui à la tête de katibat El-Ghoraba, du nom du groupe lorsqu'ils étaient affiliés à Al-Qaïda avant leur allégeance à l'Etat islamique, mais cela ne l'a pas empêché de signer sa présence dans la ville de Constantine, notamment lors de ce début de soirée de la fin octobre, deux semaines après la mise hors d'état de nuire de son bras droit, lorsqu'il s'est attaqué à un policier attablé dans un restaurant. Il y a fort à s'attendre que l'arme récupérée à l'issue de l'opération de samedi, un PA Beretta, soit celle subtilisée à ce dernier. Ainsi, cette opération, comme celle qui a permis de déjouer l'attentat kamikaze contre le commissariat du 13e arrondissement de la capitale de l'Est il y a tout juste un mois, illustre parfaitement la justesse des mesures prises pour le renforcement du dispositif mis en place pour éliminer toute menace terroriste.