Pour le directeur général des forêts, l'intégration des riverains dans le dispositif de lutte contre les incendies et feux de forêt constitue le maillon fort de la chaîne des intervenants. Il insiste également sur la mise en place des infrastructures à l'intérieur des forêts pour permettre la circulation et l'accélération des engins de la Protection civile. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - «La protection des forêts est la responsabilité de tous», affirme Abdelmalek Abdelfettah, DG des forêts, tout en insistant sur l'implication des riverains des forêts. «La maîtrise d'un incendie dépend de l'intervention dès les premiers départs de feu d'où la nécessité d'associer les riverains dans la sensibilisation en matière de protection et de lutte contre les incendies, et de les faire participer sur le terrain»,a-t-il expliqué jeudi dernier, en marge de la réunion de la commission nationale de protection des forêts, tenue au ministère de l'Agriculture à Alger. Pour ce faire, il estime que la mise en place d'un dispositif d'intéressement dans le cadre de l'amélioration des conditions de vie des riverains par la mise en valeur des périmètres d'autorisation d'usage, s'impose. Une démarche qui se traduit selon lui, par la création d'emplois ou de micro-entreprises et par là même de richesses. Le directeur général des forêts souligne également la nécessité des infrastructures à l'intérieur des forêts permettant la circulation des engins et facilitant l'intervention de la Protection civile dans des délais rapides. Quant au dispositif de lutte contre les incendies et feux de forêt consacré pour cette année, il assure qu'il sera renforcé par 4 000 agents forestiers saisonniers ainsi que par l'aménagement et l'ouverture de pistes. Côté statistiques, il rappelle que 18 000 ha ont été ravagés par le feu en 2016 contre 16 000 ha en 2015. «Nous enregistrons une régression sur les dégâts puisque depuis les 10 dernières années, la moyenne nationale annuelle est de 30 000 ha». Abdelmalek Abdelfettah évoque, par ailleurs, la cartographie des risques d'incendies de forêt, un projet qui, précise-t-il, est en préparation avec un organisme international dans le but d'évaluer les risques grâce à la télédétection. Il cite aussi la carte de sensibilité aux incendies de forêt élaborée par l'Asal (Agence spatiale algérienne). De son côté, le lieutenant-colonel Saïd Lahiani, sous-directeur des opérations à la Direction générale de la Protection civile, évoque le dispositif de la Protection civile projeté et étudié pour l'année 2017, soit 22 colonnes-mobiles regroupant plus de 12 450 agents et plus de 238 engins-incendies (engins ravitailleurs et engins de lutte) ainsi que 495 unités spécialisées. «La Protection civile a acquis 272 engins qui viennent enrichir son parc pour la campagne de prévention et de lutte contre les feux de forêt de 2017», dit-il. Un acquis qu'il qualifie d'ailleurs, d'«une force de frappe importante pour préserver notre patrimoine forestier».