Le mois de Ramadhan s'annonce plutôt clément côté mercuriale. La plupart des légumes maintiennent leur prix déjà accessibles, affichés depuis quelques jours. Idem pour le poulet dont le prix ne s'est pas envolé à la veille du mois de jeûne. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Hier, à quelques heures de la nuit du doute du mois de Ramadhan, les marchés de la capitale ont été prix d'assaut. Les Algérois semblent subitement se réveiller d'une longue hibernation. C'est la ruée vers les marchés. Dans le quartier populaire de Belouizdad, à Alger, les étroites allées du marché T'nache étaient noires de monde. Difficile de se frayer un chemin. De longues files d'attente s'étirent devant tous les étals. Ceux proposant du persil, coriandre et céleri, des herbes indispensables pour la chorba du f'tour du mois de jeûne et plein d'autres plats ramadanesques, ont apparemment la cote. Les «rassemblements» devant ces étals en sont la preuve. Même afflux chez les vendeurs d'épices. Au grand bonheur des amateurs de ces ingrédients, une panoplie de marchandises multicolores est exposée. Les odeurs des épices s'entremêlent et attirent plus d'un. Ici, les vendeurs ne chôment pas face à l'importante demande qui se poursuivra, justement, durant tout le mois de Ramadhan. Très prisés durant ce mois, les fruits secs sont également courtisés. Pourtant, les prix affichés relèvent de l'imaginaire. Les amandes affichent 1 350 dinars le kilogramme et les noix 2 100 dinars. Présents sur le marché algérien depuis peu d'années, le kiwi sec, l'ananas sec et la mangue sèche ne descendent pas en dessous de 2 000 dinars. Les fruits secs les moins chers restent ainsi les pruneaux, dont le prix oscillent entre 750 et 850 dinars, les abricots secs entre 850 et 950 dinars et les raisins secs entre 850 et 120 dinars. Toujours est-il, les fameux tajine hlou et couscous du s'hour ne peuvent pas se passer de ces fruits secs. Contrairement aux années précédentes, le mois de jeûne de cette année s'annonce plutôt clément. Outre quelques légères augmentations, les prix des légumes sont restés plus ou moins stables. La pomme de terre, qui a connu des mois de gloire durant l'hiver dernier, en frôlant des prix dépassant parfois les 100 dinars le kilogramme, maintient le prix de 50 dinars depuis un mois. Une stabilité de prix que connaît l'oignon proposé également à 50 dinars. La carotte, le concombre et la betterave affichent toujours le même prix de 80 dinars. Idem pour le poivron vendu à 100 dinars. A la veille du mois de Ramadhan, l'indispensable des sauces rouges, la tomate a, quant à elle, enregistré une hausse de 10 dinars pour atteindre 60 dinars le kilo. Le prix du navet est passé de 50 à 80 dinars et celui de la courgette de 60 à 80 dinars. Avec une augmentation de 20 dinars, l'aubergine a atteint 100 dinars et le piment 140 dinars. L'ail n'a pas échappé à ces augmentations, mêmes minimes, et se vend à 140 dinars le kilogramme alors qu'il ne coûtait que 120 dinars. Les seuls légumes ayant enregistré une baisse de prix hier vendredi, sont les haricots verts et les petits pois qui sont passés de 160 dinars à 140 dinars le kilo. Côté viandes blanches, le poulet n'a pas pris des ailes. «Même si la demande a augmenté depuis mercredi dernier, le prix du poulet n'a pas bougé d'un iota», assure Toufik, vendeur de poulet au vieux marché T'nache. Pourvu que ces prix se maintiennent durant tout le mois de Ramadhan !