A moins de trois jours du mois de Ramadhan, les légumes maintiennent leurs prix «exagérés» affichés depuis déjà plus de deux semaines. Des prix qui vont d'ailleurs, augmenter davantage durant la première semaine du mois de jeûne, assurent les marchands de légumes. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Fermé pour des travaux de rénovation qui ont duré près de six mois, le marché Bouguerfa à Belouizdad (Alger), plus connu sous le nom de marché T'nache, est fin prêt pour le mois de Ramadan. Ayant ouvert ses portes il y a trois jours, le haut lieu de commerce semble déserté par ses vendeurs. Hier vendredi, quelques commerçants ont regagné leurs étals. Côté marchandises, le choix est très réduit. Au bout de l'une des allées du marché, Mohamed est le seul à exposer sa marchandise. Une marchandise certes, variée mais en petites quantités. «Les autres commerçants vont reprendre le travail début Ramadhan», assure-t-il. Sur son étal, la carotte et le concombre affichent le prix de 60 DA le kilogramme et la courgette celui de 80 DA. L'incontournable tomate est proposée à 100 DA. «Il n'y a plus de tomates de saison, celles-ci proviennent des cultures sous-serres», précise ce marchand de légumes. Un argument dont usent souvent les vendeurs pour justifier les prix «exorbitants» de certains légumes. Au même prix que la tomate sont vendus le poivron, le piment et la laitue. Le haricot vert est cédé à 120 Da le kilo et la fève 140 DA. Deux légumes qui tirent vers la fin de saison de leur culture, justifie encore le marchand de légumes. Sur cet étal, point de navet. «C'est un légume qui manque sur le marché. Je n'en ai pas pris car il est très cher. Son prix varie au marché de gros entre 70 et 100 dinars», explique Mohamed. Un prix qu'il prévoit voir à la hausse durant la première semaine du mois de Ramadhan. Une période où poursuit-il, «la hausse des prix va toucher tous les autres légumes». Selon lui, seul l'oignon vendu à 40 Da le kilo et la pomme de terre à 35 Da maintiendront leur prix. «La pomme de terre ne connaîtra pas de hausse de prix durant le mois de Ramadhan. Sa consommation diminue en raison des restaurants, fast-food et autres commerces de restauration rapide qui sont fermés durant cette période», souligne-t-il. Très prisé durant le Ramadhan pour accompagner notamment la chorba, les bourek et autres plats gras, le citron affiche le prix de 300 dinars. «En cette saison, le citron est très cher», reconnaît le vendeur avant de préciser qu'il s'agit d'une nouvelle récolte de production nationale. Rencontré à la sortie du marché T'nache, Mourad trimballe son sac presque vide. Au fond, quelques maigres légumes gisaient. «Les légumes sont très chers. Ce sont les mêmes prix depuis déjà quelques semaines, mais nous sommes obligés de nous approvisionner», dit-il dépité. Pour lui, l'incontournable hausse des prix exercée durant le mois de Ramadhan sera une nouvelle épreuve à subir. «Les légumes sont des produits que nous ne pouvons pas conserver, ce qui nous oblige à les acheter en temps réel de consommation et aux prix affichés», dira Mourad.