Paulo Dybala fera-t-il tourner la tête de Toni Kroos ? Qui de Cristiano Ronaldo ou de «Gigi» Buffon marquera des points en vue du Ballon d'Or ? Il y aura de magnifiques duels ce soir (19h45) à Cardiff pour la finale de la Ligue des Champions entre la Juventus Turin et le Real Madrid. Buffon, tombeur de CR7 ? Et si le vainqueur du Ballon d'Or 2017 n'était ni Lionel Messi, éliminé dès les quarts de finale de la Ligue des champions, ni Cristiano Ronaldo, finaliste pour la deuxième saison consécutive? Ce serait un tremblement de terre, un évènement inédit depuis que les deux ogres avalent tous les records. C'est-à-dire depuis près de 10 ans! Ronaldo, champion d'Espagne et finaliste de la C1, est logiquement candidat à un cinquième Ballon d'Or, après 2008, 2013, 2014, 2016. «Gigi» Buffon est lui toujours exceptionnel dans les buts malgré ses 39 ans. L'emblématique gardien de la «Juve» a déjà gagné une Coupe du monde (en 2006), mais jamais la Ligue des champions. Finaliste en 2003 et 2015, il serait son meilleur avocat, en cas de victoire en finale samedi, dans la quête de cette distinction, décernée une seule fois à un gardien de but dans l'histoire, Lev Yachine en 1963. Surtout si «Gigi» réalisait quelques parades face à «CR7». Benzema/Bonucci, dans la forme de leur vie A une époque où la planète football s'enflamme pour des jeunes talents de 18 ou 19 ans, il reste des trentenaires d'exception pour résister au jeunisme. Au Real Madrid, Karim Benzema est, à bientôt 30 ans, dans une forme exceptionnelle, et régale le public à grands coups de dribbles et de buts magnifiques. Absent en équipe de France depuis octobre 2015 et la fameuse affaire de tentative de chantage à la sextape, dans laquelle il est toujours mis en examen, il sera un poison pour la défense turinoise. Celle-ci a toutefois des arguments pour stopper le Français. Il y a d'abord «Le Gorille», aussi intraitable sur le terrain - on le surnomme aussi «King Kong» - qu'urbain en dehors : Giorgio Chiellini, fraîchement diplômé à 32 ans d'une maîtrise de gestion des entreprises, avec un mémoire consacré au business-model de son club. L'autre est un joyau dont les relances éclairent le jeu turinois : à 30 ans, Leonardo Bonucci régale les supporters «bianconeri» et épate par sa constance depuis février. Perturbé en début de saison par la maladie rare de son fils, qui a ému l'Italie mais a, depuis, été guéri, il est une référence à son poste. Dybala et Kroos, la grande classe Il marche dans les pas d'Alessandro Del Piero à Turin, et de Lionel Messi partout ailleurs. Déjà excellent la saison passée pour sa première saison dans le Piémont, l'Argentin Paulo Dybala, 23 ans, a été l'un des artisans majeurs de la campagne européenne de la «Juve» cette année. C'est même lui qui a ouvert les portes du dernier carré à la «Vieille Dame» grâce à ses deux buts du gauche contre le Barça en quart de finale aller (3-1). Une confrontation aux allures de passation entre Messi et son jeune compatriote ? Dybala, souvent comparé au quintuple Ballon d'Or, a été adoubé par son aîné : «le futur, c'est lui». Toni Kroos, plus établi à 27 ans, ne reçoit pas autant de compliments que son homologue de Turin. La force de l'habitude peut-être, car le champion du monde 2014 n'en a pas moins connu une saison fantastique. Qualifié de «moteur du Real» par Xavi, celui que les Brésiliens avaient surnommé «Garçom» (le «Serveur») pendant la Coupe du monde 2014 a encore dressé la table du jeu madrilène par ses passes longues ou courtes, du gauche comme du droit (12 «caviars» en Liga, en seulement 29 matchs). Une deuxième C1 de suite serait un joli pourboire.