Ce qui était un projet ayant nécessité une longue période de préparation est en phase de devenir, dès la fin de ce mois de novembre, une nouvelle offre médiatique consacrée au marché de l'occasion. Il s'agit de la variante algérienne de l'Argus France, réalisée en partenariat avec le magazine Le Mensuel de l'automobile. Un événement important dans le secteur automobile national et une première pour tenter de contribuer à mettre de l'ordre dans un secteur livré depuis toujours à une faune de barons qui imposent leur diktat et décident d'une cotation qui ne repose naturellement pas sur les données objectives et techniques des véhicules mais sur la situation générale du marché et sur les tensions qui le caractérisent en raison souvent d'un déséquilibre de l'équation offre/demande. Le responsable du projet, Mourad Saadi, confirme l'échéance de la fin de novembre pour le début d'activité de l'Argus.dz et précise que la maturation à laquelle est parvenue le projet est loin d'être une fin en soi puisque «une cote est quelque chose de vivant, en perpétuelle mutation, en raison des nombreux évènements qui peuvent survenir sur un marché. Elle doit coller d'une manière constante à la réalité du marché. En fait, c'est pour nous le début d'un travail quotidien pour l'enrichir et l'adapter au plus près des données locales». L'exigence d'un référentiel Sur les efforts et les moyens déployés pour la préparation de ce précieux support, le promoteur du projet considère que cette phase est en définitive déterminante pour le reste du travail. Il ajoutera que «la base de données est fondamentale, car elle est notre outil de travail. Sans référentiel, il aurait été difficile de construire une cote. Cela fait plus de 17 ans que nous observons le marché de l'automobile, cela nous a permis de comprendre ses subtilités et de cerner les références du marché de l'occasion ainsi que celles du neuf. De son côté et à la faveur du partenariat que nous avons scellé, notre partenaire Argus France apporte son expertise et sa longue expérience dans la construction d'une cote. Je pense qu'ensemble, nous allons proposer au marché algérien un outil transparent, qui va beaucoup l'aider, servant aussi bien aux professionnels qu'aux particuliers». Mourad Saadi revient aussi et avec précision sur les missions qui seront assumées par la cote Argus.dz. «Elle arrive sur le marché algérien pour offrir un outil qui permettra aux particuliers et aux professionnels de connaître la valeur d'un véhicule d'occasion à un instant T, elle va certainement apporter sa contribution pour une meilleure visibilité sur le marché. Et je rappellerai que les professionnels de la distribution automobile se sont toujours plaints de l'absence d'une cote pour le marché algérien, ce qui explique en partie les retards dans la mise en place de cette activité.» En attendant le cahier des charges Avec le déséquilibre qui est en train de caractériser le marché national de l'automobile d'une manière générale, du fait de la réorientation vers l'activité assemblage et l'imposition des quotas pour les importations, le secteur de l'occasion semble encore voué à un avenir prometteur. Saadi estime que pour une meilleure structuration de ce secteur, «il est important de réunir plusieurs conditions, la première et la plus importante reste le cadre légal, c'est-à-dire un cahier des charges qui gérerait le véhicule d'occasion, la seconde réside dans une réelle volonté des acteurs du marché de s'investir dans ce secteur, car c'est un métier à part entière. Outre les investissements à consentir, il requiert une grande maîtrise dans l'estimation de la remise à niveau du véhicule». Au-delà d'une éventuelle organisation de ce secteur, c'est surtout les perspectives de transparence dans les transactions, la garantie offerte aux clients de l'occasion et la création d'emploi et de richesse qui sont espérées et attendues de tous.