Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme envisage la mise en place d'une stratégie nationale globale pour protéger les enfants des dangers de l'internet. Cette démarche associera plusieurs départements, notamment ceux des affaires religieuses et de la culture. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Insistant sur le droit de l'enfant à la détente, la ministre de la Solidarité nationale, Mme Ghania Eddalia, a rappelé que son département a entamé depuis une année une campagne de sensibilisation sur les dangers de l'internet. Selon elle, cette opération s'est d'ailleurs accentuée dernièrement avec notamment l'implication de plusieurs départements ministériels. «Les réseaux sociaux ont envahi la vie de tous les jours et la consommation numérique est sans modération et sans contrôle. Elle est la résultante directe des différents changements qu'a connus la société algérienne», a-t- elle souligné lors de la Journée d'information sur les mécanismes de divertissement pour l'enfant dans la société algérienne tenue hier, à la salle Ibn Zeidoun à Riadh El Feth à Alger, sous le slogan «Divertissement, un droit de l'enfant et sa protection des dangers de l'internet, notre devoir à tous». Mme Ghania Eddalia a préconisé ainsi la création d'espaces de détente et de loisirs pour les enfants notamment pour des activités sportives. Soulignant le rôle important du mouvement associatif et des mosquées, elle a plaidé pour une stratégie nationale globale pour «colmater les carences». Par ailleurs, elle annonce le lancement par son département du prix «la souris sécurisante» dont l'édition de l'année 2018 est consacrée à la meilleure application de divertissement pour l'enfant. De son côté, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a insisté sur l'«accompagnement» de l'enfant et non pas sa «restriction». Selon lui, quelqu'un qui met en place un programme électronique comme celui de «la baleine bleue» «peut créer d'autres programmes pour attirer nos enfants à des organisations extrémistes comme le terrorisme et Daesh». Il met ainsi en garde contre les nombreux programmes émanant de réseaux terroristes. Adhérant à la démarche de la ministre de la Solidarité pour préserver l'enfant des dangers de l'internet, Mohamed Aïssa, affirme, toutefois, qu'il ne veut pas que ses imams et ses enseignants du Coran soient «des prédicateurs de la peur». Pour sa part, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, évoque la problématique du contenu. «Où sont les contenus algériens et les contenus arabes ?», s'interroge-t-il. Selon lui, tous les Arabes réunis ne peuvent fournir que 3% du contenu du réseau internet. «Ils se contentent de traduire les contenus qui existent déjà», dit-il. Quant à la ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Houda Feraoun, elle a assuré qu'internet est «mille fois plus dangereux que la conduite d'un véhicule». Toujours est-il, «les lois de restriction doivent être prises suite à un large dialogue dans la société», dit-elle.