"J'enrage d'�voluer dans une ville tr�s sale." Cette phrase r�p�t�e � trois reprises par le wali, au cours d'une conf�rence de presse organis�e au niveau de son cabinet, refl�te fid�lement le sentiment des citoyens � l'�gard du cadre de vie qui leur est offert au niveau du chef-lieu de wilaya. Elle marque le foss� infranchissable qui s'est cr�� entre l'APC et le wali qui n'a pas de mots assez durs pour d�noncer la gestion de la commune qui a eu, dit-il, "la part du lion au cours de la distribution des �quipements aux collectivit�s locales", s'interrogeant, par cons�quence, sur l'utilisation de ce mat�riel que l'on ne voit pas sur le terrain accomplir les t�ches auxquelles il est destin�. "L'APC de Tizi Ouzou a tous les moyens, mat�riels, humains et financiers, lui permettant d'accomplir les missions qui lui sont d�volues", d�clare le wali soulignant par l� le manque de volont�, voire l'incapacit� de l'ex�cutif � faire face � ses obligations de service public. L'actuel march� du trabendo, une v�ritable plaie au cœur de la ville, n'attend que la d�lib�ration de l'APC pour �tre �vacu� et recevoir un vaste projet capable d'offrir 2000 emplois, les �tudes sont faites, l'argent est disponible, affirme encore le wali, ajoutant que 16 milliards affect�s � la r�fection de la voirie attendent toujours d'�tre lanc�s en d�pit de tout le travail technique fait par la wilaya. "Il en est de m�me pour les 360 aides � l'autoconstruction destin�es � r�sorber les poches d'habitat pr�caire � l'int�rieur et dans la p�riph�rie du chef-lieu", indique le wali qui a d�cid�ment beaucoup de reproches envers l'APC qui, selon lui, fait dans la fuite en avant et dans la diversion au lieu d'assumer ses responsabilit�s. Les 10 milliards consacr�s aux salaires des vacataires pouvaient �tre allou�s � la cr�ation d'activit�s permanentes dans le cadre de microentreprises. Cette proposition du wali n'a re�u aucune r�ponse � l'APC, selon lui. "Par sa faute, l'APC est pass�e � c�t� de 30 milliards destin�s aux PCD allou�s pour les exercices 2003 et 2004 � raison de 15 milliards par an, somme, heureusement, r�orient�e vers d'autres APC au risque d'�tre perdue pour la wilaya", ajoute le wali pr�cisant, par ailleurs, en r�ponse � l'argument de l'endettement brandi par l'ex�cutif communal, que nonobstant l'effacement de 41 milliards � la fin d�cembre 2003", l'APC a de nouveau contract� 30 milliards de dettes du 1er janvier 2004 � ce jour. Tout le monde fait des bons de commande au niveau de cette APC o� l'on d�nombre 200 personnes qui travaillent sur 1800 qui �margent au budget de la commune, selon le repr�sentant de l'Etat. "Alors que le personnel permanent qui absorbe 60 % du budget, 320 millions de DA, suffit largement pour faire face aux missions de service public, l'APC a r�mun�r�, en plus, 750 agents vacataires pour un montant de 180 952 471,43 DA, pour le compte des exercices 2003 et 2004, sur une op�ration d'embellissement de la ville et au d�triment des travaux d'utilit� publique", signale le wali dans une correspondance attirant l'attention du maire sur la situation financi�re de la commune. Auparavant et en date du 12 juillet 2004, le wali s'�levait, dans une autre correspondance, contre "le recrutement massif des agents vacataires, sans qualification, pr�judiciables au budget de la commune souvent destin�s � accomplir des missions occultes n'ayant aucun rapport avec le service public, indiquait le wali demandant l'annulation de tous les recrutements d'agents vacataires ou contractuels op�r�s ces derniers temps et le red�ploiement du personnel titulaire en vue d'am�liorer la qualit� de service public. Une autre correspondance du wali dat�e du 7 d�cembre 2004 rappelle au maire les instructions contenues dans les courriers pr�c�dents et constate, au terme des v�rifications op�r�es par une commission de wilaya, que "les 732 agents vacataires qui �margeaient sur l'op�ration d'embellissement de la ville en 2003 sont pass�s � 858 au cours de l'ann�e 2004 pour une d�pense globale de 177 008 531,53 DA sans aucune r�alisation", indiquait le wali en soulignant l'irr�gularit� de cette mani�re de g�rer. Le wali relevait dans la m�me correspondance la persistance de l'APC dans la mauvaise gestion en votant un rattachement de cr�dit de 16 909 933,19 DA par d�lib�ration rejet�e par le wali, dans un premier temps, et approuv�e par la suite � titre d�rogatoire et exceptionnelle afin d'honorer les salaires des ouvriers temporaires jusqu'au 31 janvier. Au-del� de cette date, aucune exception ne peut �tre accord�e, pr�cise le wali dans une correspondance du 17 janvier 2005 annon�ant, par ailleurs, la cr�ation d'une commission mixte wilaya/APC charg�e d'assainir la gestion de la commune. Par lettre du 16 janvier 2005, le maire porte � la connaissance du wali "l'arr�t de tout recrutement, le non-renouvellement des contrats � terme, des r�siliations �chelonn�es � compter du 1er f�vrier visant le personnel f�minin sans affectation et sans poste fixe et les �l�ments recrut�s au cours des exercices 2003 et 2004 sans occupation r�elle et effective, enfin, l'assainissement des dossiers retraite". Avec cette intervention du wali remettant les choses en place, tout le monde aura donn� son avis sur la gestion de la commune � l'occasion des r�siliations ayant vis� 110 femmes, les int�ress�es elles-m�mes, le groupe d'�lus FLN, l'ex�cutif par la voix de son charg� de mission et enfin le wali qui a tir� � boulets rouges sur l'ex�cutif communal "incapable de se r�unir pour d�lib�rer versant en revanche dans la fuite en avant et la diversion politique, affirme le wali, ajoutant qu'il n'attend rien et ne s'attent � rien de bon de la part de cette APC qui m�rite la palme d'or de la mauvaise gestion. A ceux qui metten cette situation sur le compte des maires pr�c�dents, le wali r�pond en s'interrogeant � qui appartiennent ces maires, ne sont-ils pas tous du FFS ? A la question de savoir pourquoi le wali a-t-il tol�r� une telle situation, le conf�rencier invoque entre autres le contexte difficile travers� par la r�gion, mais, pr�cise-til, "des affaires ont �t� port�es devant la justice". Il continue mena�ant : "Si la situation actuelle persiste, d'autres poursuites judiciaires pourraient �tre lanc�es pour mauvaise gestion."