Quatre ans apr�s les attentats du 11 septembre aux �tats-Unis, les assureurs mondiaux s'interrogent toujours sur la fa�on d'appr�hender le risque terrorisme, par d�finition impr�visible mais dont le co�t �conomique peut atteindre des sommets. "Le terrorisme est la plus grande menace qui p�se actuellement sur le monde et sur notre industrie", a soulign� Ron Pressman, Pdg du groupe GE Insurance Solutions, filiale de l'am�ricain General Electric. "Nous avons besoin de constituer des partenariats entre acteurs publics et priv�s pour faire face au terrorisme, et ainsi donner confiance aux march�s, aux investisseurs et trouver une solution de long terme � ces probl�mes", a-t-il ajout�, lors d'une conf�rence-d�bat sur le th�me "Faire face au terrorisme : une menace pour la paix, une menace pour notre industrie". Le terrorisme est le th�me central des Rendez-vous de Septembre de Monaco, rencontre annuelle informelle o� assureurs et r�assureurs discutent des conditions de renouvellement des contrats pour l'ann�e suivante. Mais le cyclone Katrina a fait passer ce sujet au second plan. A la suite des attentats de 2001, la plupart des Etats ont mis en place des dispositifs permanents ou temporaires afin de couvrir le risque terroriste (TRIA aux Etats-Unis, Gareat en France, par exemple). Mais la multiplication des attentats d'envergure (Bali, Madrid, Londres) et la menace sans cesse plus pr�sente de l'utilisation de "bombes sales", c'est-�dire nucl�aire, biologique ou chimique (NBC), ne font qu'exacerber les craintes. "Le terrorisme est un d�fi unique et fondamental face auquel toutes les forces doivent s'unir. Il faut faire un front commun car l'impact (psychologique, �conomique) sur la soci�t� peut �tre, � terme, d�vastateur", a pr�venu Stephen Cain, du World Institute for Security Enhancement, conseil en s�curit� et gestion des risques. "Les �v�nements nous ont montr� que les d�g�ts potentiels n'ont pour limite que l'imagination des terroristes", a d�plor� Joe Plumeri, Pdg du courtier Willis. D'autant que la menace, incarn�e par Al Qa�da, a pris une nouvelle forme depuis l'intervention des Etats-Unis en Afghanistan, a relev� Rohan Gunartatna, directeur du centre international pour la recherche sur la violence politique et le terrorisme et auteur de l'ouvrage Inside Al-Qaeda. Selon lui, l'�picentre s'est transf�r� en Irak o� se forme une nouvelle g�n�ration de terroristes et le r�seau � qui a infiltr� une dizaine de pays europ�ens et le Canada � est fragment� en une multitude de cellules, plus difficiles � localiser et sans v�ritables liens hi�rarchiques entre elles. "L'assurance utilise des mod�lisations qui reposent sur l'al�a pour les cyclones ou les catastrophes naturelles, mais ces syst�mes ne sont pas efficaces pour le terrorisme qui est encore plus difficile � pr�voir et � quantifier", a pr�cis� M. Plumeri. "En plus, les assureurs n'ont pas les moyens de pr�voir, ni de contr�ler les d�cisions politiques qui vont avoir des cons�quences en mati�re de terrorisme", a-t-il d�plor�. Face � ce risque "consid�rable", la solution �voqu�e par les professionnels repose sur deux piliers, avec le soutien des �tats : une meilleure coordination des services de renseignement pour contrecarrer de nouvelles attaques et un investissement � grande �chelle en termes d'�ducation des populations. Il s'agit d'emp�cher la prolif�ration de "p�pini�res" de recrutement pour les cellules terroristes. "Ce n'est pas notre g�n�ration qui portera le poids de la myopie du pass� envers le risque terrorisme. J'esp�re que cette myopie n'est pas h�r�ditaire", a conclu M. Cain.