Pour General Electric, la demande solvable de l'Algérie peut être un facteur non négligeable dans le renforcement de sa présence dans la région. General Electric a réuni, à Istanbul, dimanche et lundi derniers, autour de pas moins de 60 leaders, ses 200 partenaires établis dans la région de l'Europe de l'Ouest et de l'Afrique du Nord. Lors de la rencontre, les leaders de GE ont traité avec leurs Engineerings Procurements Constructions (EPC) de la région des questions liées au renforcement de leurs relations d'affaires appelées à se développer, encore plus, dans le cadre d'un réseau bénéfique pour les deux parties. General Electric Energy, qui vient de se redéployer en “organique” autour de son métier, soit les turbines, en restructurant ses divisions Energy, Oil, Gaz, Watter et Processus technologique, qui deviennent GE Energy Infrastructure, cherche aussi à se redéployer en termes de marchés et de réseaux, notamment en Afrique du Nord, une sous-région prometteuse en matière de croissance dans une conjoncture marquée par les spectres de la récession et de l'instabilité aussi bien des marchés financiers que des hydrocarbures. Ainsi, “c'est la première fois qu'un leader mondial de la taille et dimension de General Electric organise une telle rencontre en direction de ses partenaires dans la région”, selon Magued Eldaief Executive Director Infratructure Accounts and UK Managing Director. L'Algérie est un grand marché, pour ne pas dire le plus important, dans l'Afrique du Nord, que ce soit en matière de demande que de solvabilité de cette dernière. Le pays, dont plus de 90% de son PIB sont liés à l'industrie énergétique, investira, d'ici 2013, quelque 100 milliards de dollars dans le secteur. Les différents programmes de relance et de consolidation des anciens programmes de développement ne cessent de créer de fortes tensions sur le marché de l'énergie électrique. Sauf grave crise sur le marché des hydrocarbures et à cause d'une telle croissance, le déficit entre l'offre et la demande en cette énergie se maintiendra au moins à moyen terme. Du coup, seule une politique alliant investissement en nouvelles centrales et amélioration du rendement de celles déjà existantes permettra aux pouvoirs publics d'assurer les conditions de la croissance économique et de l'amélioration des conditions sociales de pans entiers de la population demandeurs d'énergie électrique à usage domestique. Pour General Electric, la demande solvable de l'Algérie peut être un facteur non négligeable dans le renforcement de sa présence dans la région et, partant, de sa croissance. Le fait que 70% de la technologie utilisés sur les installations déjà en place en Algérie soient ceux de General Electric représente un avantage comparatif certain pour ce groupe par rapport à une éventuelle concurrence. D'autre part, pour l'Algérie, le fait que parmi les facteurs-clés de succès de General Electric, on retrouve la nouvelle technologie d'amélioration de rendement des installations déjà en place, peut-être une chance à saisir pour atteindre trois objectifs à la fois : augmenter la capacité de production des installations en place, réduire d'au moins 1% les coûts énergétiques de production de l'énergie électrique et, enfin, diminuer la pollution au carbone des centrales. Pour rappel, General Electric, qui emploie 350 000 personnes, est présent dans 100 pays dans le monde. Le groupe pèse 173 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel avec une croissance, en 2007, de 22%. La moitié de ces réalisations est assurée hors Etats-Unis où est domiciliée la maison mère. Cette activité a généré, toujours en 2007, un bénéfice net de 22,5 milliards de dollars avec une croissance de 9% par rapport à l'exercice antérieur. Pour le 3e trimestre 2008, il a annoncé 4,5 milliards de dollars de bénéfices. Très bien installé, pour ne pas dire ancré en Europe au point où il est considéré comme le plus européen groupe leader dans le monde, il génère, dans le Vieux Continent, un bénéfice moyen de 6 milliards de dollars par an, tout en employant près de 100 000 personnes. Une donnée qui laissa dire à Frank Farnel, le directeur de communication de General Electric Infrastructure, que “General Electric est la plus européenne des compagnies dans le monde”. Dans une conjoncture mondiale marquée par une certaine incertitude, General Electric a tout pour rester optimiste avec un carnet de commandes équipements de 49 milliards de dollars et un carnet de commandes de services de 109 milliards de dollars. M. K.