�voquer la rencontre opposant les Khroubis de l�ASK aux Constantinois du MOC, tant qu�elle ne se serait pas d�roul�e, aurait contribu� � rendre un peu plus �lectrique l�ambiance qu�elle ne l�est d�j�� trop. Cela pour la simple raison que tous les indices concourraient, depuis deux ou trois semaines, � ce qu�il y ait une escalade dans la violence, verbale d�abord et physique ensuite. Les intentions sont all�es crescendo � mesure que le coup d�envoi approchait. D�s jeudi, les masques tombaient dans la ville d�El-Khroub o� les troupes �taient alors sur le pied de guerre. Un quart d�heure de route seulement s�pare les deux villes et incontestablement les deux tiers du Khroub sont aujourd�hui habit�s par des Constantinois dans le cadre du relogement massif engag� depuis une trentaine d�ann�es. Condamner des supporters parce qu�ils exhibent tr�s ostensiblement les couleurs de leur club serait leur faire arbitrairement un proc�s d�intention. Mais qu�il y ait transfert de cette comp�tition par chants et couleurs interpos�s vers une attitude et des propos guerriers malsains, obsc�nes et d�valorisants pr�te plus qu�� �quivoque, l�attitude rel�ve d�sormais du casus belli avou� par des ultras et tol�r� par les dirigeants du club h�te et plus particuli�rement par les services de s�curit� de la ville concern�e. Sinon, comment interpr�ter la pr�sence dans l�une des art�res la plus importante du Khroub, d�une banderole arrim�e entre deux lampadaires et sur laquelle �taient reproduits des propos lourds de sens, cyniquement provocateurs et exhumant des �faits d�armes� qui n�ont jamais honor� leurs auteurs, il y a vingt ans presque. L�une des inscriptions dit approximativement �1987-2006 - Comm�moration de la 19e ann�e du rail� ou �ra�a� pour ceux qui en d�tiennent les droits d�auteur. S�agissant de cet �v�nement, les Khroubis s��norgueillissent d�avoir au terme d�une rencontre (1987) gagn�e par 1-0 d�avoir pourchass� les supporters mocistes jusqu�� la ligne de chemin de fer (confins de la ville) et d�avoir assouvi leurs besoins sexuels sur leurs victimes. Rappelons que lors de ce match, un Constantinois avait trouv� la mort dans le stade. Ce slogan ringard, m�chant et primitif est accompagn� d�une deuxi�me inscription, celle-ci est bien entendu en relation directe avec l��v�nement suscit� d�une part, mais est apparent�e �galement au fait que le label MOC n�est pas reconnu � la fameuse �quipe des ann�es 1960-70 dans la mesure o� elle ne serait qu�un clone de l�AJC, l�association universitaire n�e au d�but des ann�es 1980 dans le cadre d�une �ni�me r�forme sportive et tendant � absorber les �quipes locales en difficult�, d�autre part. Dans ce cas d�esp�ce l�universit�, fantasmes machistes au rabais et libido refoul�e des uns et des autres parmi les concepteurs du genre, n�est vue qu�� travers la gent f�minine et tant pis pour les milliers de jeunes m�les qui s�y trouvent. Cela �tant, il n�en demeure pas moins toutefois tr�s grave que la banderole en question tr�ne all�grement sous haute protection des supporters, r�gl�s pour aller � la bastonnade s�il le fallait, soumise d�autorit� � la vue de tout le monde et par cons�quent au regard des �l�ments du service d�ordre, des patrouilles de la BMPJ, de la gendarmerie qui empruntent au minimum vingt fois ladite art�re sans que nul sourcille ou daigne l�arracher ou inviter ceux qui l�ont plac� de le faire. Ne serait-ce que pour �viter de possibles d�rapages et comment esp�rer d�s lors que le match pr�vu pour le vendredi se d�roule dans de bonnes conditions. D�cid�ment, tout ce sc�nario confirme cette triste formule selon laquelle : �La vengeance (et on se demande laquelle et en r�paration de quoi) est un plat qui se mange froid�. Haddadj sait-il au moins qu�il y a vraiment p�ril en la demeure ? Et Guidoum continuera- t-il � se renier apr�s avoir donn� toutes les raisons d�esp�rer aux Alg�riens qui aiment le sport en g�n�ral et le football en particulier. Ce n�est pourtant qu�un ASK-MOC et non Sodome et Gomorrhe.