Venu ce dimanche en visite d�inspection dans la wilaya de Bouira, le ministre des Petites et Moyennes entreprises et de l�Artisanat, Mustapha Benbada avait l�air de quelqu�un de tr�s content de son secteur � Bouira. Il s�est m�me f�licit� de ce que dans la wilaya de Bouira, il y ait autant de commer�ants et d�industriels (18 000 officiellement). Dans son allocution devant les op�rateurs �conomiques pr�sents dans la salle des d�lib�rations de l�APW � sa demande, le ministre a fait une lecture chiffr�e de son secteur � Bouira, des chiffres communiqu�s au minist�re par la direction de wilaya de la PME/PMI, r�cemment cr��e mais qui surprennent, tant sur le terrain, aucune am�lioration du cadre de vie n�est apparue. En effet, � voir ces chiffres confirm�s par le wali lors de son intervention, on se demandait si les deux repr�sentants de l�Etat parlaient de Bouira ou d�une autre wilaya. Ainsi, l�on �voquait le chiffre de 4 076 petites et moyennes entreprises � travers le territoire de la wilaya de Bouira, l�existence d�une zone industrielle qui vient d�avoir une enveloppe budg�taire de 14 milliards de centimes pour la viabilisation de 50 hectares, avec toutes les commodit�s (eau, gaz, �lectricit�...) et un prix de concession comp�titif au m�tre carr�. Au sujet de la concession, le wali a insist� sur ce point en rappelant l�histoire des cessions qui se faisaient auparavant et qui mettaient l�Etat dans l�embarras judiciaire devant les investisseurs qui ne lan�aient pas leur projet pour r�cup�rer le terrain en question. Ainsi, et justement dans cette zone industrielle situ�e � Sidi Khaled dans la commune de Oued El Berdi, � 10 km au sud de Bouira et � moins de 5 km de l�autoroute Est-Ouest et de la voie ferr�e, le wali informera l�assistance de l�agr�ment par le Calpi de 15 projets d�investissement qui auront � cr�er plus de 500 emplois directs s�ils venaient � �tre lanc�s dans les d�lais. En plus de ces donn�es chiffr�es, le wali a mis en exergue la position strat�gique de Bouira, laquelle, dira-t-il, avec l�ach�vement de l�autoroute Est-Ouest, sera la banlieue d�Alger avec moins d�une demi-heure de l�a�roport et du port. En outre, et dans cette atmosph�re BCBG, il s�est trouv� aussi un autre repr�sentant du patronat pour louer les vertus de la wilaya de Bouira en disant que des dizaines d�op�rateurs �conomiques le sollicitent pour s�implanter � Bouira dont les autorit�s et l�administration ont toujours ouvert leurs portes pour les accueillir. En somme, un discours surr�aliste qui frise la science- fiction. Heureusement qu�il y avait quelques voix discordantes dans la salle pour rappeler certaines v�rit�s. Pour rappeler que rien ne va � Bouira o� subsistent encore toutes sortes de blocages au m�me titre que les autres wilayas, que les imp�ts sont exorbitants, et que l�informel d�courage les investisseurs l�gaux lesquels payent toutes les charges et m�me d�une mani�re exag�r�e en plaidant la revue � la baisse de la TVA pour stimuler les investisseurs � �uvrer dans la l�galit� et par l� m�me combattre l�informel. Un autre a rappel� au ministre le syst�me archa�que des banques et le foncier �conomique qui est le plus souvent plus cher que le co�t de l�investissement. Cependant, m�me avec ces voix discordantes, l�on avait l�impression que celles-ci �taient dans la limite du correct. Puisque, ce que le ministre ne sait pas, c�est l�absence dans la salle de dizaines d�op�rateurs �conomiques qui cherchent depuis des ann�es � investir dans la wilaya de Bouira alors qu�ils butent sur une multitude de probl�mes d�ordre bureaucratique ; ce qu�il ne savait pas, pourquoi sur 17 projets d�investissement agr��s par le Calpi depuis des ann�es, une dizaines n�ont jamais �t� lanc�s. Combien d�investisseurs sont-ils venus investir � Bouira et repartis d�sesp�r�s par toutes sortes de blocages ? Pourquoi dans la wilaya de Bouira, une partie enti�re est-elle n�glig�e ; nous parlons de la partie est de la wilaya, la partie berb�rophone, totalement, nous disons bien totalement, ignor�e par les pouvoirs publics ? Mais, il �tait dit que toutes ces questions seront �lud�es puisque la wilaya avait pris le soin d�inviter uniquement les op�rateurs acquis � sa cause, qui n�oseront jamais dire les quatre v�rit�s au ministre. Cela �tant, lors de sa visite, le ministre Benbada avait, comme cela est devenu une habitude, entam� son p�riple par la commune de Guerrouma sur les hauteurs de Z�barbar pour voir un atelier de tissage et octroyer les aides du Fonds national de promotion de l�artisanat � certaines femmes qui ont suivi des formations d�apprentissage assur�es par la chambre d�artisanat et des m�tiers de B�ja�a et de Bouira. Apr�s cette halte, le ministre a fait un saut au complexe d�eau min�rale de Ben Haroun, appartenant d�sormais au groupe Sim. A Sour-El-Ghozlane, il a visit� un complexe priv� de granulats ; puis au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled, une m�gisserie pour le traitement des peaux, et � Bouira une entreprise de production de la poterie. A chacune de ces haltes, le ministre insistait sur la qualit� du produit qui devra �tre comp�titif dans le sillage de l�entr�e en vigueur de l�accord d�association avec l�Union europ�enne et bient�t l�OMC, o� toutes les barri�res douani�res seront lev�es et o� seuls les produits de qualit� pourront survivre. Et dans ce sillage, le ministre a rappel� lors de la r�union qu�il a eue plus tard dans l�apr�s-midi avec ces op�rateurs, les diff�rents dispositifs mis en place par son d�partement et en coordination avec des organismes �trangers pour la mise � niveau de ces entreprises � condition que celle-ci aient trois ans d�existence au moins et emploient plus de 20 employ�s ; la mise en place d�un plan de performance � l�endroit des entreprises avec un co�t de 1 milliard de dinars sur cinq ans et qui sera lanc� � partir du deuxi�me trimestre de l�ann�e en cours, etc. Rappelons enfin que la direction de la PMLE/PMI de la wilaya de Bouira, a pr�vu ce lundi � Tikjda, une journ�e d��tudes sur le d�veloppement de la PME dans laquelle il serait question d�expliquer les modalit�s d�acc�s aux cr�dits bancaires dans le cadre du FGAR, ou fonds de garantie des cr�dits aux PME, entre autres. Y. Y. Quand la wilaya affiche un m�pris total pour la presse �crite Lors de la visite du ministre de la PME/PMI et de l�Artisanat � Bouira, dimanche dernier, les responsables charg�s de la communication au niveau de la wilaya ont superbement ignor� la presse �crite. Malheureusement ce n�est pas la premi�re fois. Deux ministres avaient d�j� fait le d�placement � Bouira sans que les repr�sentants de la presse �crite soient inform�s. Cette attitude incompr�hensible privent des milliers de lecteurs du compte-rendu qui les aurait inform�s des d�cisions prises par les repr�sentants du gouvernement. Ce dimanche, le ministre de la PME/PMI et de l�Artisanat, qui a invit� lors de ses interventions et � plusieurs reprises la presse �crite nationale � jouer son r�le dans l�impulsion d�une nouvelle dynamique du secteur en sensibilisant les op�rateurs �conomiques sur les nouveaux dispositifs et les opportunit�s d�investissement au niveau des wilayas, ne savait s�rement pas que les responsables de la wilaya de Bouira avaient ignor� cette presse. En tout cas, le peu de journalistes et correspondants pr�sents � cet �v�nement, dont le Soir d�Alg�rie, se sont d�brouill�s tous seuls en se d�pla�ant avec leurs propres moyens afin de couvrir cette visite et �tre au rendez-vous pour leurs lecteurs. Malheureusement, beaucoup de journaux ne pouvaient pas se permettre cela avec leurs correspondants. Alors, jusqu�� quand ce m�pris ? Y. Y.