Elles se connaissaient, elles se respectaient, elles se craignaient. Quand elles se rencontrent il y a toujours des �tincelles. Un seul objectif : soulever le troph�e, cette �uvre en or massif 18 carats qui mesure 36 cm de haut et p�se 4,970 kg, du sculpteur� italien Silvio Gazzaniga. Un seigneur le voulait pas comme tous : Zin�dine Zidane qui esp�rait rejoindre le panth�on du football mondial en s�assurant l�un des cinq plus beaux palmar�s de l�histoire. C��tait son jubil� � lui. La Squadra Azurra n��tait pas du m�me avis, elle qui n�a plus go�t� aux joies et clameurs d�une grande victoire depuis voil� 24 ans. L�ann�e (1982) o� l�Alg�rie avait fait ses premiers pas dans une phase finale d�une Coupe du monde. La comparaison s�arr�te l�, car depuis, exit la parenth�se mexicaine, les Verts n�ont plus entendu leur hymne r�sonner dans les grands concerts mondiaux. Les Bleus, fran�ais et italiens, si. Avec divers degr�s de r�ussite. Les Tricolores ont eu deux beaux troph�es (CM 98 et Euro- 2000) et l�Italie en a gagn� une finale (1982) et manqu� deux (CM 94 et Euro-2000). Le choc d�hier n�avait rien de th��trale. D�s la 2�, Cannavaro percute Henry qui tombe dans les pommes pour ne se relever que deux minutes plus tard. Le temps que Zambrotta n�ex�cute Gallas et s�offre le 1er carton du match. Les �v�nements s�encha�nent vite et m�me bien pour les Fran�ais qui, suite � un l�ger contact avec Materazzi, obtiennent le penalty. G�n�reux Elizondo ? Zidane, gr�ce � une incroyable ��Panenka�� ouvre la marque, le ballon heurtant la transversale de Buffon avant de rebondir dans le but et de ressortir. Buffon ne battra pas le record de Walter Zenga qui, en 1990, avait gard� ses buts inviol�s pendant 517 minutes Le match n�a pas eu son round d�observation. Et l�Italie qui avait encaiss� son premier �extra� faillit en rajouter un second CSC �uvre de Materazzi dont la t�te d�fensive manquait de peu la lucarne des bois de Buffon (8�). Les Azurri partaient sur de mauvaises bases en ce premier quart d�heure o� seul un centre de Pirlo obligeait Thuram � d�gager en corner gr�ce � une t�te plongeante (14�). Puis vint la 19� et le second corner obtenu par les Transalpins et bott� par Pirlo qui d�posera le cuir sur la t�te rageuse et victorieuse de Materazzi, plus haut que Vieira. La finale s�enflamme. Au rythme des acc�l�rations de Henry et Rib�ry, c�t� des Bleu-Blanc et, pour les Bleus unis, par l�entremise de Grosso et Camoranesi. La bataille du milieu n��tait pas en reste puis Mak�l�l� et Vieira r�pliquaient � la charge physique et au sens du placement de Gattuso et Pirlo. Les gardiens souffleront un bon coup. Buffon est moins sollicit� que Barthez qui, d�s la 35� aura chaud sur deux essais cons�cutifs de Luca Toni qui sera contr� sur la premi�re tentative d�vi�e en corner et, sur ce dernier une nouvelle fois tir� par Pirlo, lorsqu�il percutera de la t�te la transversale des bois fran�ais. C�est la derni�re chaude alerte de ce premier acte engag� � 100/h o� le jeu �tait au rendez-vous malgr� les enjeux. Diarra se blesse, la France ne faiblit pas De retour des vestiaires, la France se montre plus active. Mais, moins tranchante. Les acc�l�rations de Henry d�boulonne l�arri�re-garde italienne mais est, � deux reprises, trop gourmand, en tentant la solution individuelle alors que sur les deux essais, il avait mieux � faire, en servant notamment Malouda et Rib�ry. Ce duo fait un �norme travail sur les couloirs, souvent en d�bordant Zambrotta, ��g�n钒 par son carton re�u en premi�re p�riode, et Grosso par trop orient� vers le jeu offensif. La d�fense de Lippi souffre, plie mais ne c�de pas. Au plus fort de la domination des hommes de Domenech, Vieira est victime d�un claquage et est remplac� par Alou Diarra. Un tournant ? Lippi lui r�pondra par un double changement en incorporant Iaquinta et De Rossi en lieu et place du duo Perrotta-Totti. Et sur la premi�re action qui s�en suivra, Toni marque le second but justement refus� pour un hors-jeu (61�). Sur l�attaque fran�aise, Henry verra son bolide d�vi� en corner par Buffon. La seconde mi-temps est plus anim�e avec plus d�actions dans la zone de v�rit�. Les Fran�ais dominent mais peinent � se d�faire de Buffon et sa muraille. Zidane est moins pr�sent, Pirlo l�est plus en faisant parler la puissance et �justesse� de son pied droit qui manquera de peu le cadre des bois de Barthez (76�). La galerie italienne fait son pressing en scandant ��Italia, Italia�� vite ��r�prim�e�� par les ��Allez les Bleus�� des fans Tricolores. Zin�dine Zidane est victime d'une grosse faute non sanctionn�e par Elizondo et reste au sol en se plaignant d'une vive douleur � l'�paule. La France retient son souffle. Son ma�tre � jouer, son sauveur n�est plus sur de continuer la partie. Un ��jubil钒 tronqu�, Zizou n�en voulait pas. L�ex-galactique veut sa seconde �toile, lui qui r�ussissait la gageure de marquer un nouveau but dans une finale du mondial. Comme les Br�siliens Vava et Pel� et l�allemand Paul Breitner. Les deux premiers ont marqu� et de surcro�t sur les deux coups. Pas l�Allemand qui avait remport� le troph�e en 1974 et perdu celui de 1982. Contre l�Italie, justement. Qu�en sera-t-il pour Zidane ? Les prolongations ou les tirs pour le d�cider. Zidane exclu Les deux coaches jouent � cache-cache. Lippi int�gre son troisi�me rempla�ant, Del Piero qui avait mis fin � toutes les illusions allemandes en demi-finales. C�est le successeur de Zidane quand ce dernier quittait la Juve pour rejoindre les galactiques du Real Madrid et la Liga. Domenech est moins �prolixe� en la mati�re puisque hormis Diarra qui a pris la place de Vieira, bless�, il a d�cid� de faire confiance � son onze pendant cent minutes. Une minute avant, Rib�ry allumait d�un tir � l�entr�e des 18 m�tres Buffon, mais son essai passe juste � cot� (99�). Le Marseillais c�dera aussit�t sa place � David Tr�z�guet, l�autre arme fatale. La seconde de la Juventus. Les jambes ne r�pondaient pas et seul le g�nie �tait en mesure de changer le cours de l�histoire. Zidane, d�une reprise de la t�te qui ressemblait tellement � celles qui avaient fait plier la Sele�ao en 1998, obligeait Buffon � d�ployer ses pattes pour claquer le cuir en corner (103�). Mais, comme en 1998(face � l�Arabie Saoudite), Zidane perd le contr�le de ses nerfs et se fait exclure par l�arbitre suite � son coup de t�te � la poitrine de Materazzi (110�). Quelle triste sortie pour celui qui a fait rena�tre l�espoir chez les Fran�ais. Le public a compris que le match avait pris fin, en sifflant toutes les actions orchestr�es par les Italiens. La douloureuse s�rie de tirs au but est la derni�re chance pour les deux s�lections de se d�partager. Le troph�e se jouera � pile ou face. Et les Italiens �taient les plus adroits en r�ussissant le score parfait (5/5) alors que le Turinois Tr�z�guet manquait le sien et privait la France d�une deuxi�me �toile. Mohamed Bouchama Fiche technique : A Berlin, Olympiastadion, temps chaud, terrain en bon �tat, affluence �valu�e � 66.000 spectateurs, arbitrage de M. Horacio Elizondo assist� de MM. Dario Garcia et Rodolfo Otero (Argentine) Buts : Zidane (7�, s.p) France, Materazzi (19�) Italie Tirs au but r�ussis : Pirlo, Materazzi, De Rossi, Del Piero, Grosso (Italie), Wiltord, Abidal, Sagnol (France) Tir au but manqu� : Trezeguet (France) Exp. : Zidane (110�) France Avts : Zambrotta (4�) Italie, Sagnol (11�), A. Diarra (76�) France ITALIE : Buffon - Zambrotta - Materazzi - Cannavaro (cap.) - Grosso - Camoranesi puis Del Piero (86�) - Gattuso - Pirlo - Perrotta puis Iaquinta (60�) - Totti puis De Rossi (60�) - Toni. Ent. : Marcello Lippi. FRANCE : Barthez - Sagnol - Thuram - Gallas - Abidal - Vieira puis A. Diarra (56�) - Mak�l�l� - Rib�ry puis Tr�z�guet (100�) - Zidane (cap.) - Malouda - Henry puis Wiltord