Malgr� le bombardement isra�lien de la route Syrie-Liban, la rendant impraticable par endroits, des Libanais, une valise � la main, continuaient � se risquer hier sur le chemin de Damas ou de Beyrouth, se disant m�me pr�ts "� se rendre � pied s'il le faut". La route internationale entre Beyrouth et Damas, la plus importante voie de passage entre les deux pays, a �t� rendue impraticable pr�s du poste- fronti�re libanais de Masnaa apr�s des raids a�riens isra�liens samedi soir. De l'autre c�t�, le poste-fronti�re syrien de Jada�d� �tait presque d�sert hier apr�s avoir vu, depuis le 12 juillet, le passage d'un nombre consid�rable de Libanais fuyant vers la Syrie l'offensive isra�lienne. Des crat�res caus�s par les d�flagrations coupent la route du c�t� libanais de la fronti�re, � 600 m�tres seulement du poste-fronti�re libanais. �D'�normes crat�res, de six m�tres de profondeur et de 25 m�tres environ de large, coupent totalement la route dans la r�gion d'Al- Joura", explique Hussein Khalil qui vient d'arriver au poste-fronti�re syrien. Il a quitt� la vall�e de la Bekaa, dans l'est du Liban, avec ses deux filles. "Les voitures s'arr�tent devant le crat�re et d�posent les voyageurs qui contournent � pied la fosse avant d'embarquer dans des v�hicules stationn�s de l'autre c�t� ou traversent � pied les cinq kilom�tres jusqu'au poste-fronti�re syrien de Jadaid�", ajoute l'homme. Ceux qui se dirigent vers le Liban font de m�me. Une valise dans une main et celle de son neveu de huit ans dans l'autre, Quassem al-Chohdi vient aussi d'arriver avec sa s�ur et son beau-fr�re au poste de Jada�d�, � 40 km de Damas, mais dans le but de retourner au Liban, malgr� le conflit qui y fait rage. Un v�hicule syrien les a d�pos�s � quelques centaines de m�tres du poste et ils n'ont pu trouver un taxi pr�t � se risquer sur la route bombard�e. Ils vont donc traverser � pied les cinq kilom�tres les s�parant du poste-fronti�re libanais d'Al-Masnaa. "Nous voulons rentrer, nous devons rejoindre le reste de notre famille rest�e au Liban", dit M. Chohdi qui s'�tait r�fugi� en Syrie il y a dix jours. Et si toute la route a �t� bombard�e, nous rentrerons quand m�me � pied", lance sa s�ur, qui refuse de dire son nom. "La route est ferm�e et nous pr�venons les rares personnes qui ont insist� � traverser la fronti�re, qu'ils le faisaient � leur risque et p�ril", a indiqu� un garde-fronti�re syrien qui a requis l'anonymat. "Une cinquantaine de personnes seulement ont travers� la fronti�re dans les deux sens aujourd'hui (hier, ndlr) en comparaison � des milliers chaque jour jusqu'ici", ajoute-t-il. Un porte-parole militaire isra�lien a affirm� que les bombardements isra�liens "avaient pour seul but d'emp�cher des fournitures d'armes au Hezbollah", en provenance de la Syrie, soulignant que l'attaque ne visait pas la Syrie. Le chauffeur d'une voiture immatricul�e en Syrie avait �t� bless� lors de la premi�re frappe samedi soir, selon une source s�curitaire libanaise. Le dernier raid isra�lien dans la r�gion de Masnaa, le 15 juillet, avait tu� trois personnes, et perturb� la circulation. Un taxi syrien transportant deux femmes et cinq enfants s'arr�te � Jadaid�. "Nous allons retourner � Damas. Nous voulions rentrer au Liban mais les enfants ne supporteront pas le trajet � pied sous le soleil", dit Joumana en rejoignant avec son b�b� ses autres compagnons de voyage.