Le nombre croissant de personnes �g�es est bien souvent per�u comme une charge pour la soci�t� : augmentation des pensions de retraite, des frais m�dicaux, des risques de d�pendance, etc. Tous les experts s�accordent � dire que les cons�quences de ce ph�nom�ne seront importantes. Mais les opinions divergent : certains pensent que l��conomie va �s��crouler�, d�autres estiment au contraire que les gains de productivit� et qu�une croissance �conomique plus forte vont permettre de payer les d�penses engendr�es par le vieillissement de la population. Le vieillissement de la population, avec l'augmentation des d�penses de retraite et de sant� qu'il implique, menace-t-il l'�conomie mondiale d'une d�flagration financi�re ? C'est le sentiment qu'on retire apr�s la lecture d'une �tude consacr�e � l'impact du vieillissement de la population sur la qualit� de cr�dit des �metteurs souverains r�alis�e par l'agence de notation Standard & Poor's. Publi�e r�cemment, elle s'int�resse au cas de trente- deux pays industrialis�s. Au plan mondial, la population augmente et vieillit en m�me temps. Selon l'ONU, l'�ge moyen de la population sera, en 2050, de 38 ans, dix ans de plus qu'en 2005, et il s'�l�vera m�me � 50 ans au milieu du XXIe si�cle dans pr�s de quatorze pays, pour moiti� situ�s en Europe. En France, l'�ge moyen s'inscrira � 45 ans en 2050, contre 39 actuellement. Les plus de 60 ans repr�senteront 46% de la population en 2050. Ce chiffre �tait de 25 % en 2005. La population active, elle, conna�tra une �volution inverse, pour avoisiner 55%. Cette �volution d�mographique pose de graves difficult�s �conomiques et budg�taires. Pour financer des d�penses de plus en plus lourdes, les Etats devront emprunter et s'endetter massivement, au risque de mettre en p�ril leur solvabilit�. �Sans r�formes budg�taire et politique concert�es, la pression des d�penses de retraites et de sant� sur les d�penses publiques et sur la notation de nombreux pays d�velopp�s ira s'intensifiant au cours des prochaines ann�es, rel�vent les experts de l'agence. Pour l'�chantillon de pays retenus dans cette �tude, le ratio dette/PIB (produit int�rieur brut) moyen atteindra 180% du PIB, contre 33% en 2005.� Pour m�moire, la limite fix�e en Europe par le pacte de stabilit� s'�tablit � 60%. Les d�ficits publics conna�traient la m�me �volution catastrophique, selon Standard & Poor's, leur niveau s'�levant � 4% jusqu'aux ann�es 2020, avant de s'envoler �inexorablement�, pour atteindre environ 6% en 2030 et 13% en 2050.Le d�rapage des finances publiques serait tr�s variable d'un pays � l'autre. Les pays scandinaves, mais aussi l'Autriche, le Canada, l'Australie et la Nouvelle- Z�lande, bons �l�ves, parviendraient � contenir la progression de leur dette en de�� de 100% du PIB en 2050. Une simulation pour mieux appr�hender la hausse des d�penses publiques A l'inverse, �certains pays d'Europe continentale, comme la France et l'Italie, verraient leur ratio de dette franchir nettement la barre des 20%�. Si la tendance actuelle se poursuivait, la dette fran�aise repr�senterait 223,4% du PIB d'ici � 2050. Elle se hisserait m�me jusqu'� 271,1%, dans le cas d'une hausse des primes de risques exig�es par les investisseurs. Petite consolation, la France ferait mieux que le Japon, dont la dette pourrait grimper jusqu'� 1 100 % du PIB en 2050 ! Dans ces conditions, les emprunts d'Etat verraient leur note abaiss�e d�s le d�but de la prochaine d�cennie et deviendraient des junk bonds, obligations pourries, d�s 2040. �Ce sc�nario ne constitue pas une pr�diction, pr�cise l'agence, mais r�sulte d'une simulation qui met en lumi�re l'importance des d�penses li�es au vieillissement comme facteur de l'�volution de qualit� de cr�dit d'un pays. En r�alit�, il est peu probable qu'un Etat laisse totalement d�raper sa dette et ses d�ficits publics.�