A entendre Pascal Lamy, devant les eurod�put�s, ici, � Bruxelles, et comparant les propos � ceux d�un Benachenhou ou d�un Chakib Khelil, on croirait que le patron de l�OMC est un stalinien. Pourtant, ce n�est qu�un lib�ral qui d�fend les int�r�ts de l�Europe. C�est l�, sans doute, une diff�rence fondamentale avec nos �lib�raux�, � nous. Face aux eurod�put�s � Bruxelles, Pascal Lamy, directeur g�n�ral de l�Organisation mondiale du commerce (OMC), a proc�d� � une analyse extr�mement critique � la limite de la violence du fonctionnement de l�institution qu�il pr�side. Proche de Jacques Delors et connu, ici, dans la capitale europ�enne o� il exer�ait en tant que commissaire, ce Fran�ais pr�c�d� d�une r�putation enviable de �comp�tent�, �rigoureux� et �d�cideur� n�y est pas all� avec le dos de la cuill�re. �La possibilit� d�un �chec de la n�gociation est, maintenant, une hypoth�se s�rieusement consid�r�e par beaucoup de pays�, a-t-il affirm� face � des europarlementaires �bahis par autant de franchise. Un constat alarmant visait rien moins que les n�gociations commerciales multilat�rales dites �cycle de Doha�. Pour Pascal Lamy, c�est le retour du �bilat�ralisme� qui pose probl�me. En fait, ce sociald�mocrate europ�en emploie ce doux euph�misme pour ne pas dire �le retour par la force, le nondroit et la tricherie de l�unilat�ralisme am�ricain�. M�me s�il r�pertorie quelques divergences phares dans le cycle de Doha telles celles existant sur l�agriculture entre l�Australie, le Br�sil, les USA, l�Inde, le Japon et l�UE, P. Lamy est rest�, tout de m�me, en de�� de ce qui �tait attendu qu�il d�clare r�ellement. Si le patron de l�OMC a regrett� la r�surgence des initiatives bilat�rales �� la mode�, rel�verat- il, il n�ira pas jusqu�au bout de sa logique pour identifier non pas les coupables mais le coupable principal : les USA. Il a, certes, act� deux d�cisions am�ricaines � venir � la reconduction ou non de la loi dite le Farm Bill ou la poursuite ou pas du mandat de n�gociation donn� par le congr�s � la �Trade Promotion Authority� � et a conditionn� l��chec ou la r�ussite des n�gociations multilat�rales par la bonne ou mauvaise volont� am�ricaine. Pour autant, ce sont d�autres orateurs qui ont remis en cause le principe �d�engagement unique� (Single Undertaking) (pourparlers simultan�s sur tous les secteurs) et exig� que l�agriculture et les questions de d�veloppement soient extirp�es du cadre des n�gociations. Ce � quoi Pascal Lamy a mis en garde parce que, selon lui, cela risque d�ouvrir �la bo�te de Pandore�. �Une remise en cause�, dira-t-il, peu convaincant, �du mandat actuel de n�gociations obligerait les partenaires � clore les discussions actuelles�. Ce qui contraindrait l�OMC � r�unir tous les membres de l�OMC pour red�finir un nouveau mandat. Quelles que soient les r�serves que l�on peut �mettre sur le bilan du cycle de Doha dress� par Pascal Lamy, ici, � Bruxelles, le directeur g�n�ral de l�OMC, l�organisme r�gulateur du commerce international, c�est-�dire l�instrument de pr�dilection du lib�ralisme plan�taire, n�a jamais con�u et encore moins os� pr�tendre, comme les �lib�raux alg�riens� de service, qu�il faille brader les compagnies gazi�res et/ou p�troli�res europ�ennes ou proc�der au d�mant�lement en r�gle du service public. A entendre ou lire Pascal Lamy, et en comparant ses propos � ceux d�un Benachenhou ou d�un Chakib Khelil, on croirait que le patron de l�OMC est un stalinien. Pourtant, ce n�est qu�un lib�ral qui d�fend les int�r�ts de l�Europe. C�est l�, sans doute, une diff�rence fondamentale avec nos lib�raux, � nous.