La commune de Bethioua, lieu d�implantation d�une zone p�trochimique, b�n�ficie chaque ann�e d�importantes entr�es financi�res issues de la fiscalit� p�troli�re. Cet argent, qui aurait d� servir au d�veloppement de cette commune, fait l�objet, selon un �lu, d�une dilapidation outranci�re de la part du pr�sident de l�APC. Tarek Hafid Alger (Le Soir) - C�est une v�ritable guerre contre la corruption et la gabegie que m�nent depuis des ann�es Kadi Mohamed avec deux autres �lus de Bethioua. �En 2002, je me suis port� candidat � l�APC de Bethioua sur une liste du PNSD dans l�objectif de moraliser et d�assainir la gestion de notre commune. Au cours des ann�es pr�c�dentes, la recette communale a �t� la source de plusieurs scandales. D�ailleurs, tous les receveurs qui ont �t� plac�s � sa t�te ont �t� impliqu�s dans des affaires de d�tournement de deniers publics�, explique Kadi Mohamed, que nous avons re�u hier � notre r�daction. Selon lui, l�actuel maire de Bethioua, qui en est � son second mandat, est lui aussi m�l� de pr�s � ces affaires. �Pour d�tourner d�importantes sommes d�argent, le maire a mis en place un syst�me fort simple. Des entrepreneurs v�reux lui d�livraient des factures pour l�achat de biens d��quipement et il faisait par la suite des bons de commandes pour justifier ces d�penses. En novembre 2002, avec deux autres �lus, j�ai d�pos� une plainte aupr�s du procureur g�n�ral d�Oran pour d�tournement de deniers publics. Nous disposions de preuves irr�futables, un ch�que sign� par un entrepreneur fournisseur encaiss� par le fils du maire. Cette plainte, qui a abouti � la chambre d�accusation de la cour d�Oran, mettait en cause le P/APC, le receveur de la recette intercommunale ainsi que plusieurs entrepreneurs�, indique notre interlocuteur. L�affaire prendra cependant une tout autre tournure puisque, malgr� les preuves pr�sent�es par les plaignants, la wilaya d�Oran a refus� de se porter partie civile. �Bien qu�inculp� et poursuivi par le tribunal d�Oran, le maire de Bethioua continue de b�n�ficier d�un soutien ind�fectible au niveau de la wilaya d�Oran. Aujourd�hui encore, il pr�side aux destin�s de la commune en toute impunit�, note Mohamed Kadi qui, comble de l�ironie, s�est vu relev� de ses fonctions en 2003 avec un autre �lu. Une d�cision, pr�cise-t-il, prise � leur encontre par la wilaya d�Oran. Cette d�cision administrative a cr�� un tel malaise au sein de la population qu�un rassemblement est organis� le 3 f�vrier 2003. 53 personnes seront interpell�es, dont 18 condamn�es � des peines de prison avec sursis, pour avoir d�nonc� cette situation. �Nous n�avons pas baiss� les bras pour autant puisque nous avons multipli� les actions en justice. Tout le monde sait que les sommes d�tourn�es au niveau de la recette communale de Bethioua ont atteint des montants impressionnants. On parle de plusieurs milliards. Mais je suis certain qu�un jour ou l�autre, les citoyens de notre commune obtiendront gain de cause�, souligne Mohamed Kadi.