A Boghni comme partout ailleurs, le sacrifice de l�A�d est devenu une charge � laquelle les chefs de famille ne peuvent plus faire face. Les maquignons imposant leur diktat, le mouton atteint des prix d�fiant tout entendement, hors de port�e des bourses de la classe moyenne. Que faire alors ? Si certains se sont r�solus, la mort dans l��me, � faire l�impasse sur ce rituel qui apporte tant de joie dans le c�ur des enfants en particulier, d�autres ont par contre trouv� la parade pour couper la poire en deux : �gorger sans se saigner ! Ils sont m�me de plus en plus nombreux � opter pour le sacrifice collectif d�un b�uf en lieu et place d�un mouton d�autant qu�ils peuvent compter sur une fetwa rendant parfaitement licite la pratique. Selon cette derni�re, � l�occasion de l�A�d, un chameau peut �tre �gorg� par les fid�les � condition que leur nombre ne d�passe pas dix. Un b�uf peut l��tre �galement mais le nombre est r�duit � sept. La foi ne les dispensant nullement de faire des calculs, les adeptes du sacrifice collectif d�un b�uf semblent avoir trouv� leur compte. Au lieu de payer un mouton � 25 000 DA, on pr�f�re une part dans le b�uf � raison de 12 000 � 15 000 DA. On gagne la moiti� en argent et le double en viande ! Ce qui n�a pas �chapp� aux chefs de famille soucieux de faire plaisir � leurs enfants, de m�nager leurs bourses et de sauver les apparences. Pour leur part, les bouchers s�en donnent � c�ur joie : sollicit�s pour �gorger et d�pecer la b�te, ils monnayent leurs services jusqu�� 7 000 DA. A. A. Y.