La moudjahida Louiza Ighil Ahriz a anim�, jeudi dernier, une conf�rence-d�bat au centre culturel Ferrat-Ramdane de Bouzegu�ne, r�pondant ainsi � l�invitation du cercle culturel Igelfan dans le cadre du cycle de rencontres avec des personnalit�s �mergentes du monde des arts et de la culture. Une rencontre piment�e par la pr�sence de nombreux coll�giens du CEM de Houra, encadr�s par leurs professeurs. Ils �taient ravis d��couter les t�moignages de cette l�gende vivante de la lutte de Lib�ration nationale avec tout ce qu�elle incarne comme symboles pour la femme alg�rienne. La conf�renci�re, qui a ainsi opt� pour une d�marche p�dagogique ad�quate, n�a eu aucune peine pour d�livrer son message aux apprenants qu�elle a exhort�s � beaucoup de rigueur dans leurs �tudes �afin de prendre la revanche sur les anciens colonisateurs et d�mystifier l�id�e qu�ils se faisaient des populations indig�nes trait�es de sous-humains�. L�h�te de Bouzegu�ne, qui se f�licite de l�int�r�t port� par le d�partement de Benbouzid � la mati�re de l�histoire dans les programmes scolaires, s�en est vertement prise � ceux parmi les tenants de l�Alg�rie fran�aise qui minimisent la port�e de la R�volution et contestent le nombre de martyrs qui serait, selon eux, de l�ordre de 200 000 � 300 000 au lieu d�un million et demi. �Huit millions d�Alg�riens ont �t� recens�s en 1830 et � l�Ind�pendance, 132 ans apr�s, on a recens� seulement 9 millions, preuve en est que ce chiffre de un million et demi martyrs refl�te bien la v�rit�, pr�cise-telle. Revenant sur le r�cent proc�s qui l�a oppos�e aux tortionnaires fran�ais, la conf�renci�re, outr�e, dit qu�elle continuera � se battre jusqu�au bout pour faire triompher les id�aux de Novembre �car l�Ind�pendance n�est pas venue toute seule�. Surfant sur la fibre nationaliste, la conf�renci�re r�it�rera le message identitaire aux �l�ves : �La premi�re chose qu�on vous dira une fois � l��tranger, c�est qui �tes-vous et d�o� venez-vous ?� La moudjahida dira qu�elle n�est pas contre la signature du trait� d�amiti� alg�ro-fran�ais, � condition que la France fasse acte de repentance pour tout le mal fait au peuple alg�rien durant la R�volution. Refusant de r�pondre � une question sur les tortures qu�elle a subies, afin de ne pas traumatiser les adolescents, elle se contente de dire : �J�ai �t� tortur�e de fa�on monstrueuse.� Elle a eu, par contre, � r�pondre � des questions pertinentes des �l�ves comme celle du r�le de la femme alg�rienne durant la R�volution. La falsification de l�histoire, le dossier des faux moudjahidine, le concept de la famille r�volutionnaire, la corruption ont �t� �galement abord�s lors des d�bats. Concernant la r�currente question des faux moudjahidine, la grosse erreur a �t� commise le 19 Mars 1962, selon la moudjahida, �lorsque des gens sont mont�s avec des vestes et revenus avec des armes�. A une question d�un professeur d�histoire qui trouve que le concept de famille r�volutionnaire est antinomique du slogan �La r�volution par le peuple et pour le peuple�, Louiza Ighil Ahriz d�fend ce principe. Elle affirmant que si 9/10e du peuple se reconna�t dans cette valeur, �le reste a jou� double jeu�. La moudjahida a laiss� �clater son �motion � plusieurs reprises durant cette conf�rence qui a pris les allures de causerie. Elle soutient, en r�ponse � une question, qu�elle contribuera au travail de la fondation du 8-Mai- 1945 �� condition qu�il y ait du concret�. Louiza Ighil Ahriz, qui s�est dit �mue et heureuse de se retrouver � Bouzegu�ne pour la deuxi�me fois, a cl�tur� sa conf�rence par une vente-d�dicace de son livre Alg�rienne, r�cit recueilli par Anne Vivat, �dit� par Casbah Edition.