Le chiffre est avanc� par Mme Tahari Rab�a, pr�sidente de l�association des handicap�s de la wilaya de A�n Defla, rencontr�e au centre des personnes �g�es de Hamam Righa, mercredi 14 mars d�clar� journ�e nationale des handicap�s. Une journ�e marqu�e, comme de tradition, par la visite d�une d�l�gation de l�ex�cutif de wilaya avec � sa t�te le wali accompagn� du P/APW, Ahmed Ziane. Avec au programme la distribution de 12 b�quilles, 5 fauteuils roulants et quelques cadeaux pour les pensionnaires qui ont m�me eu droit � un spectacle th��tral offert par l�association culturelle d�El Amra. Au menu, deux grands plats de couscous garni, un don de l�association caritative Ennour pr�sid�e par Mme Belkebir Ch�rifa, association tr�s active et souvent pr�sente dans les actions de solidarit� avec ses maigres moyens. Il faut dire que le centre de Hamam Righa ouvert en 1991 poss�de une capacit� d�accueil de 220 lits, mais, paradoxe, crit�res d�acceptation obligent, n�est occup� que par 77 pensionnaires et 79 employ�s. Un taux d�occupation d�risoire, eu �gard au nombre de plus en plus croissant de h�res, de handicap�s, de SDF, de malades mentaux qui hantent, dans le d�nuement le plus total, nos cit�s, particuli�rement dans les grandes agglom�rations comme � Khemis Miliana, la da�ra la plus peupl�e de la wilaya. Pourtant, toujours selon Mme Tahari, �le nombre de handicap�s en tout genre ne cesse d�augmenter puisqu�il est pass� de 9 000 en 2005 � 11 000 en 2006, recens�s au niveau des 8 antennes de cette association�, d�nomm�e El Amal, qui agit loin des f�tes nationales et religieuses, assiste dans les cas de d�c�s ou de mariage, fait des dons de fournitures scolaires lors des rentr�es, avec comme ressources soit des dons de bienfaiteurs ou des subventions de la wilaya, revues � la baisse, selon Mme Tahari : 30 millions de centimes en 2005 et 20 millions en 2006. Questionn�s en marge de la c�r�monie symbolique, des pensionnaires du centre de Hammam Righa, pr�f�rant garder l�anonymat, disent �tre nourris surtout de p�tes et de l�gumes secs principalement ; quant � la viande, un morceau dans le rago�t de temps en temps�. Le budget de fonctionnement allou� au centre et affich� � l�entr�e du b�timent officiel s��l�ve pourtant, pour l�ann�e, � 2,6 milliards de centimes. A propos de nourriture, certains pensionnaires nous ont avou� : �Nous ne mangeons bien que lorsque des bienfaiteurs nous offrent des repas complets qu�ils distribuent eux-m�mes. Parfois, ils nous apportent m�me des v�tements� ce qui arrive souvent� des particuliers et m�me des collectivit�s, lyc�es, CEM et �coles primaires� Ils nous offrent m�me des couches de protection pour les grabataires��. Le centre abrite 16 personnes �g�es, 27 d�ficients mentaux, 25 handicap�s moteurs, 5 handicap�s sensoriels, 3 SDF, et une famille � une m�re et ses 3 filles. Les 4 asthmatiques qui, selon elle, �vivent dans une chambre, sont employ�s dans le centre. Un autre paradoxe relev� sur le tableau d�affichage : parmi la dizaine de dol�ances inscrites figure en priorit� la demande d�un v�hicule de service pour l�administration, la construction d�un pr�au, une nouvelle ambulance, celle du centre, pourtant r�cemment acquise, est en panne et� un minibus pour les excursions�! Pour plus d�objectivit�, � propos de la nourriture des pensionnaires, nous avons pos� la question au directeur du centre. Sa r�ponse est cat�gorique et tr�s affirm�e : �Nos pensionnaires sont tr�s bien nourris� ils mangent tr�s bien� m�me du thon oui� m�me du thon�!�