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ELECTIONS LEGISLATIVES EN BELGIQUE D�faite socialiste, stagnation de l'extr�me droite et pouss�e nationaliste flamande
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Le socialisme belge se porte mal. Tant au nord du pays (Flandre) qu�au Sud (Wallonie). Les l�gislatives de dimanche ont confirm� cette tendance lourde. En Wallonie, tout d�abord, le PS francophone, ancr�, ici, depuis la nuit des temps, recule partout. Jusqu�en des fiefs, bastions, jusqu�� avant-hier, inexpugnables. Imprenables. La formation d�Elio Di Ruppo, bourgmestre de Mons et pr�sident du parti paye cher et cash les affaires qui l�ont �clabouss�e depuis trois ans. Notamment celles de la ville de Charleroi o�, pratiquement, il ne s�est pas pass� une semaine depuis 2005 sans que la justice inculpe, interpelle, arr�te ou assigne � r�sidence des mandataires socialistes. Personne ou presque n�a �t� �pargn� dans la premi�re grande agglom�ration Wallonie. Charleroi a fait tomber le PS. Il est vrai, relevons-le que les principaux dirigeants socialistes, Di Ruppo en premier, ont tard� � prendre la mesure � et les nettoyages qui s�imposaient � de ce qui se passait � Charleroi. Le socialiste wallon sort donc meurtri de cela. Les b�n�ficiaires de la chute socialiste en Wallonie sont, en premier lieu, les lib�raux du Mouvement r�formateur (MR) de Didier Reynders. Ici le MR devance pour la premi�re fois de son histoire le PS. Le Parti r�formateur a r�ussi dimanche dernier un v�ritable exploit. Non seulement il est la seule formation de la coalition gouvernementale au pouvoir depuis 8 ans � ne pas �tre sanctionn�e et en plus, elle progresse en voix. Ce qui est int�ressant � analyser � l�avenir. Le Centre d�mocrate et humaniste (CDH), ex-parti des sociaux-chr�tiens, au centre de l��chiquier politique francophone belge, enregistre, lui aussi, une belle perc�e en Wallonie et surtout � Bruxelles. Les Verts sont, cependant, les grands vainqueurs du scrutin. Ils progressent partout. A Li�ge, � Namur, � Charleroi, � Viviers, � Mons et � Bruxelles. Au nord du pays, en Flandre, le cartel C.D.N.U-N.V.A. (sociaux-chr�tiens) frappe fort et bien. En projection de si�ges, il obtient 31. Ce qui place son leader, Yves Leterme, pr�sident du parti et de la r�gion flamande en pole position pour devenir le futur chef de gouvernement f�d�ral. Yves Leterme inqui�te �norm�ment les francophones de Belgique. Son discours, nationaliste et sans fioritures, accorde une trop grande place � la r�forme de l�Etat. Ce qui, aux yeux des partis francophones, risque de faire voler en �clats le d�j� fragile �quilibre institutionnel du pays. D�un mot, les Wallons et les Bruxellois appr�hendent une remise en cause des institutions pr�sentes au profit d�une plus grande autonomie qui, � terme, selon eux, m�nerait vers la fin de la Belgique actuelle. Ce qui est vrai. Pourtant, les francophones devront faire avec. Yves Leterme sonnera la charge autant de fois qu�il le faudra pour r�former l�Etat et ne pourra pas ne pas �branler les certitudes francophones. L�autre grand perdant de la consultation de dimanche dernier est la formation du Premier ministre, Guy Verhofsdat. Le VLD (lib�raux) a, certes, limit� les d�g�ts, sa chute ayant �t� moins brutale que pr�vue dans les sondages, mais n�est que la troisi�me formation flamande. Distanc�e par les sociaux-chr�tiens et l�extr�me-droite regroup�e au sein du V�lams Halang (l�int�r�t flamand). Le Premier ministre a remis, hier, sa d�mission, comme c�est l�usage, au roi Albert II. Guy Verhofsdat continuera � exp�dier les affaires courantes jusqu�� la formation d�un nouvel ex�cutif. La tradition veut que le souverain nomme un informateur, personnalit� consensuelle charg�e d�entamer les n�gociations avec les diff�rentes formations du pays puis un formateur. Ce dernier peut �tre le futur chef de l�ex�cutif. Cependant, il n�est �crit nulle part dans la Constitution que le formateur est, de facto, le chef de gouvernement. D�autres cas de figure sont pr�vus. Notamment celui o� le formateur n�est que le facilitateur pour la d�signation du chef de gouvernement. Le syst�me �lectoral belge est, certes, tr�s d�mocratique (beaucoup plus, par exemple, que celui pratiqu� en France) mais complexe. Signalons, enfin, que le vote en Belgique est obligatoire.