Les vir�es du c�t� de la montagne de Kouriet qui surplombe une multitude de villages s�agrippant � ses pieds se sont mu�es en v�ritables incursions insoup�onn�es dans l�histoire r�volutionnaire et mythique de ce site. L�endroit, bifurcation de la cha�ne montagneuse du Djurdjura et faisant partie de la zone tampon du parc national du m�me nom, prend naissance � hauteur de Tineswin, l�un des nombreux quartiers du vaste village des Ath-Ergane, dans la da�ra des Ouadhias et finit sa course au bout d�une quinzaine de kilom�tres au niveau des Ath- Bouchenacha, actuellement Agouni-Gueghrane. La seule issue carrossable permettant d�approcher et de plus pr�s cette superbe fa�ade est le CW11 qui la ceinture d�un c�t�. Quand bien m�me elle est difficile � emprunter sa sinuosit�, son �troitesse et grimpant presque ind�finiment jusqu�au lieudit Amdun N Lbir, et ce, qu�on vienne � partir des Ouacifs ou des Ouadhias, elle a subi ces derni�res ann�es, des travaux de rev�tement en enrob� ; cette route offre, ind�pendamment des tracas qu�elle suscite, un v�ritable r�gal � l��il nu. Il fut un temps o� elle ne ch�mait vraiment pas surtout en �t� quand les touristes principalement �trangers l�empruntaient pour prendre quartier pr�s du village en ruine des Ath-Mhib, sis juste en contrebas. Kouriet, c�est avant tout son aspect le plus r�cent, celui li� � la p�riode coloniale. De par sa situation strat�gique et sa topographie difficile d�acc�s, le site a d�abord fait office, durant la glorieuse guerre de Lib�ration nationale, de base de repli pour nos valeureux combattants, le temps que la soldatesque coloniale s�en rende compte et y m�ne d�incessants assauts � coup de napalm qui ont eu raison de la r�sistance. Il y a seulement quatre ans d�ailleurs, de nombreux vestiges de cette m�morable page de notre histoire, des documents frapp�s des sigles des glorieux FLN et ALN, un nombre important de balles us�es, un pistolet d�fectueux et autre effets personnels des h�ro�ques combattants entre autres, ont �t� retrouv�s � travers les innombrables grottes que les lieux renferment par des jeunes d�Agouni-Fourou. Ces amoureux des randonn�es p�destres ont m�me mis la main sur les ossements d�un martyr pr�s de la grotte Ifri-Izem. Aussi, ce haut lieu procurant une vue assez lointaine que peu d�endroits permettent, a son c�t� mythique en r�f�rence aux nombreux rites qui y sont c�l�br�s depuis la nuit des temps jusqu�� une �poque assez r�cente pour certaines pratiques. Des rites pa�ens refl�t�s d�ailleurs par la toponymie de certains lieux � l�image de Tizra N Tcettahin ou les pierres des danseuses, ces masses rocheuses sur lesquelles �taient ex�cut�es des valses jusqu�� l�extase par des femmes en mal de se d�fouler, Taq N Lmalayek ou la fen�tre des anges, cette ouverture dans une pierre permettant une vue superbe sur un ravin � travers laquelle on implorait la b�n�diction des lieux �lev�s au rang de dieux par l�immensit� qu�ils d�gagent pour, entre autres et principalement, le retour de l��tre cher dont l�absence prolong�e, souvent outre mer � la qu�te de ce maudit pain, se fait pesante. Ou encore Agweni N Seksu, cette esplanade o� l�on c�l�brait au beau milieu de l�automne Harth- Adam, rite constituant en le sacrifice collectif d�ovins et de bovins en signe de f�condit� de la terre dont les travaux rythmaient la quotidiennet� des montagnards qui en tiraient les raisons de leur subsistance. N�attribue-t-on pas en fait, aux lieux le caract�re saint puisqu�on ne jure dans les alentours, parmi la conf�d�ration des Ath-Sedqa dont ils constituent l��picentre, que par Dieu et les quarante saints de Kouriet, un nombre dont nous n�avons pu �lucider l�origine ? S��tendant sur une superficie de pr�s de 150 ha, au bas mot et culminant � plus de 1000m d�altitude, Kouriet c�est aussi un immense r�servoir de faune et de flore. Une c�draie aurait peupl� ces hauts lieux o� les pics tranchants prennent le dessus sur le sol, ou plut�t le lithosol. Et de cette c�draie, il ne reste de nos jours qu�un gigantesque c�dre plusieurs fois centenaire et quelques plants de l�if, les autres ayant subi au fil des ans les al�as de la nature et de la b�tise humaine. Une d�forestation, dirons-nous, qui est derri�re l�exil des lieux de diverses sortes d�animaux surtout des oiseaux qui y �lisaient refuge. C�est d�ailleurs dans l�optique de la reconstitution de cette r�serve naturelle que s�inscrit l�action de l�association culturelle Tarwa N Kweryet du village d�Agouni- Fourou, dans la commune d�A�t Toudert qui a initi� il y a trois ans de cela une modeste campagne de plantation d�une quarantaine de c�dres gracieusement offerts par le parc national de Theniet El-Hed dans la wilaya de Tisssemsilt. A ce titre, d�autres campagnes de plantation seront au menu au gr� de la disponibilit� des semis de m�me que l�entretien et l�arrosage des plants sera assur� lors d�autres randonn�es p�destres comme les deux organis�es durant cet �t�, auxquelles �taient sollicit�s des �coliers et autres coll�giens et lyc�ens dans un souci d�inculquer � ces g�n�rations de demain l�amour de la nature en g�n�ral et de l�arbre plus particuli�rement dont la vie d�pend grandement. A un horizon plus ou moins lointain, affirme Kaouane Azzedine, un membre de cette dynamique association et n�anmoins un des explorateurs des lieux, l�implication des pouvoirs publics dans la protection de cet �den naturel sera plus qu�indispensable. Et � notre interlocuteur d�expliciter sa pens�e en parlant de l�int�gration du massif de Kouriet dans le parc national du Djurdjura dont il constitue une zone tampon.