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CHRONIQUE D�UN TERRIEN
Devoir de m�moire pour tous Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 12 - 2007

Apr�s les retomb�es du tsunami qui a r�veill� la conscience engourdie du monde, les comm�morations de l�Holocauste viennent � nouveau rappeler � l�humanit� ses trahisons lorsqu�elle se couche facilement devant les dictateurs et les serviteurs z�l�s des id�ologies extr�mistes. Et il serait pr�tentieux pour les nouvelles d�mocraties de se croire pr�munies contre ces exc�s qui ont eu pour cadre des pays d�mocratis�s depuis bien longtemps ; car il ne faut jamais oublier qu�Hitler et ses semblables ont utilis� les urnes pour acc�der aux plus hautes marches du pouvoir.
Aucune loi et aucune force arm�e au monde ne peuvent garantir � elles seules la p�rennit� d�une d�mocratie. Cette derni�re ne peut s�installer dans la dur�e et prosp�rer que si les femmes et les hommes s�impr�gnent de leur r�le de citoyens, formant un large front qui barrera la route aux projets totalitaires. Cette �veille� citoyenne est la meilleure garantie contre les errements despotiques qui peuvent na�tre de petits reniements, de l�chet�s quotidiennes, de peurs individuelles ; ces petits ruisseaux qui font le lit de la grande rivi�re du fascisme. A la veille de la c�l�bration du triste anniversaire de ce que l�on appelle d�sormais �la solution finale�, un homme que les Alg�riens connaissent bien pour ses id�es racistes et son comportement violent et barbare lors de la guerre de Lib�ration nationale, a �mis des points de vue sur l�histoire de son pays qui auraient pu relever de l�anecdote s�ils ne d�naturaient pas justement la v�rit� sur le nazisme. Jean-Marie Le Pen a minimis� la sauvagerie des troupes allemandes et l�atrocit� de leurs crimes, en gommant le caract�re odieux de l�occupation de son pays et en pr�sentant les occupants comme des gens normaux qui auraient m�me parfois de nobles sentiments ! Ces paroles, tax�es de r�visionnistes ou de n�gationnistes, ont soulev� la col�re et l�indignation de tous les milieux politiques fran�ais et de la soci�t� civile. La r�action de la France officielle et populaire, ainsi que celle des milieux culturels et scientifiques, � ces propos jug�s graves en ce qu�ils tendent � banaliser des crimes impardonnables, ont �t� � la mesure des graves d�lires de Jean-Marie Le Pen. Cette vigilance est un signe probant de la bonne sant� de la d�mocratie fran�aise. Intervenant � la veille d�une c�l�bration qui montre justement le jusqu�auboutisme des mouvements extr�mistes et leur folie sanguinaire, elle rappelle � tous qu�il ne faut jamais baisser la garde face aux ultras et � leurs acolytes ! Car, finalement, qu�est-ce qui pourrait expliquer qu�une soci�t� ayant atteint un haut degr� de d�veloppement �conomique pour son �poque, d�mocratique et cultiv�e, comptant en son sein des sommit�s mondiales en mati�re de science, litt�rature, cin�ma, th��tre, philosophie, etc. ; qu�est-ce qui pourrait expliquer le silence de cette soci�t� face aux petits d�passements, aux insultes racistes, aux �crits haineux qui ont, petit � petit, fa�onn� la grande machine id�ologique nazie ? Et m�me en France, comment pourrait-on comprendre que des gens en viennent � d�noncer leurs voisins parce qu�ils sont juifs ou se taire devant les forfaits qui les entourent. Aujourd�hui, les gens qui hurlent face aux exc�s de langage de Le Pen semblent nous dire : �R�agissons maintenant ! De telles paroles ne sont jamais gratuites. Il ne faut pas laisser passer. Demain, il sera trop tard !� C�est ce que l�on appelle le droit de m�moire. Il n�est pas inscrit dans les Constitutions et ne dispose d�aucune loi sp�cifique pour s�exercer, mais il est pr�sent dans l�esprit de chaque citoyenne et de chaque citoyen ; il agit comme un rem�de contre l�oubli, ce monstre qui dort dans le creux des saisons ordinaires pour effacer progressivement les douleurs des uns et les fautes des autres, cicatrisant les plaies les plus profondes et banalisant les crimes les plus abjects ! Parce que ceux qui oublient peuvent facilement pardonner, et ceux qui pardonnent peuvent naturellement se taire, et ceux qui se taisent devant les mots peuvent ne pas r�agir devant les m�faits et devenir ainsi les t�moins complices de nouvelles trag�dies. Mais ce devoir de m�moire ne doit pas �tre l�apanage d�un seul peuple ou d�une seule communaut�, car l�histoire contemporaine nous enseigne que les crimes les plus cruels ont �t� souvent commis au nom d�id�ologies qui se pr�sentent souvent sous la fa�ade rutilante de beaux �principes� et de �valeurs� � d�fendre contre un ennemi imaginaire. Alors, au moment o� les victimes de l�Holocauste interpellent notre conscience pour que la b�tise nazie ne se reproduise plus, nous sommes en droit de nous poser des questions sur notre propre devoir de m�moire par rapport au g�nocide commis en Alg�rie par l�arm�e coloniale fran�aise. Les t�moignages sont trop nombreux, trop pr�cis, livr�s par les propres g�n�raux de la colonisation, pour que l�on puisse accepter aujourd�hui un quelconque �n�gationnisme� par rapport � cette question. Nous n�avons pas le droit d�oublier ces criminels odieux qui ont stopp� la croissance naturelle de notre peuple, tu� des centaines de milliers d�Alg�riens, br�l� des villages entiers, viol� des femmes, pill� des biens, saccag� des mosqu�es, s�questr� les meilleures terres et livr� tout un peuple au d�nuement. Nos anc�tres ont trop souffert pour que l�on nous demande aujourd�hui de croire en cette fameuse blague de la colonisation qui aurait apport� bienfaits et progr�s � l�Alg�rie ! La colonisation a donn� des moyens modernes aux colons ; elle a d�velopp� l�Alg�rie utile o� ils vivaient afin que la machine �conomique locale puisse soutenir la M�tropole. Mais les vrais Alg�riens n�ont jamais re�u quoi que ce soit, si ce n�est des miettes. Livr�s � la disette et � la pauvret�, chass�s de leurs terres, ils se r�fugieront dans les pi�monts et conna�tront les affres de la famine et des �pid�mies. Non, l�oubli serait une autre trahison par rapport � ces a�euls qui ont trop souffert de la colonisation et des exc�s de son arm�e. Ce serait aussi une trahison par rapport � des g�n�rations enti�res de martyrs qui ont arros� cette noble terre de leur sang, aux quatre coins du territoire national et m�me � l��tranger, dans la vieille M�tropole et jusqu�aux �les lointaines o� des bagnards alg�riens v�curent l�enfer ! Nous sommes quelques-uns qui n�avons aucun probl�me avec la langue, la civilisation et les valeurs fran�aises qui demandons, sans rancune ni arri�re-pens�es, et avec toute la lucidit� requise, au pouvoir fran�ais de pr�senter les excuses de la France officielle au peuple alg�rien pour tous les crimes commis par l�arm�e coloniale. C�est notre fa�on � nous d�exprimer notre devoir de m�moire. L�Europe d�aujourd�hui est assez m�re et vigilante pour emp�cher que de nouveaux Hitler ne viennent semer la mort et la d�solation sur son territoire. Elle semble avoir trouv� la parade contre les mots qui banalisent le crime supr�me. Puisse-t-elle nous comprendre lorsque nous en faisons de m�me pour que de nouveaux Bugeaud ne viennent plus exterminer et humilier les n�tres !
M. F.


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