Avec un mort toutes les huit heures, les routes de l�est du pays sont parmi les plus meurtri�res en Alg�rie, voire dans le monde. Le rapport des activit�s des diff�rentes unit�s d�pendant du 5e commandement r�gional de la Gendarmerie nationale au terme de l�ann�e pr�c�dente, pr�sent� hier par le chef d��tat-major de cette division, le colonel Abdelkader Kharroubi en l�occurrence, fait �tat de pr�s de 8 500 accidents de la route, soit un accident par heure, qui ont fait environ 1 150 morts et plus de 15 000 bless�s. Une v�ritable h�catombe qui fait des accidents de la route l�un des facteurs essentiels de la mort en Alg�rie. Le nombre des accidents est en nette augmentation et enregistre des taux de plus en plus alarmants. On a une hausse de l�ordre de 17 % en mati�re de mortalit�, soit plus de 162 morts, et de 10 % en mati�re de bless�s, soit environ 1 400 bless�s suppl�mentaires, comparativement � l�ann�e 2006. N�anmoins, l��l�ment humain est le premier responsable de ces carnages. Il est la cause de 87 % des accidents. Ainsi, le tiers des accidents caus�s par l�homme est d� � l�exc�s de vitesse. Une attitude que ni les amendes forfaitaires ni les retraits de pas moins de 33 300 permis de conduire n�ont pu mod�rer. Sauf qu�il faut pr�ciser dans ce contexte que pratiquement personne ne paye ces amendes. Seulement, un cinqui�me (22% des amendes r�dig�s en 2007 ont �t� pay�es) des fautifs s�y sont acquitt�. Une impunit� qui explique aussi la hausse des infractions commises � travers nos routes. En tout �tat de cause, ce sont, indiquent certains observateurs, les facilit�s accord�es dans l�obtention du permis de conduire, pour ne pas dire la corruption, qui sont derri�re la prolif�ration de chauffards et par voie de cons�quence, des infractions au code de la route (pr�s de 350 000 infractions en 2007 � travers les 15 wilayas de l�Est). Quant � la conduite en �tat d�ivresse, elle n�est responsable que de 49 des accidents, soit moins d�un centi�me des cas enregistr�s. Un chiffre insignifiant par rapport aux exag�rations donn�es concernant ce facteur qui, il est vrai, cause des accidents mais pas cons�quemment � un taux d�alcool�mie de 0,15 g/litre comme arr�t� par la l�gislation alg�rienne. Un taux que m�me un �non-buveur � peut l�avoir en mangeant une salade bien vinaigr�e au moment o� la loi est tr�s r�pressive en la mati�re. Toutefois, les accidents dus � l��tat de d�labrement des routes sont en baisse de 17 % comparativement � l�ann�e 2006. Cette ann�e, ce facteur a provoqu� 3 % des accidents. Il convient �galement de signaler que les wilayas de S�tif et de Batna sont les plus touch�es par ce ph�nom�ne de �terrorisme routier � avec respectivement 1 200 et 900 accidents en 2007. Le kidnapping surclasse le crime organis� Si les agressions contre les personnes ont fait augmenter le sentiment d�ins�curit� parmi les citoyens � l�est du pays, les contrebandiers ont repris de plus belle leurs activit�s dans cette r�gion. Aussi, le ph�nom�ne de kidnapping, qui s�est �incrust� et de mani�re inqui�tante dans l�Est alg�rien, a pris des proportions alarmantes. Pas moins de 57 affaires d�enl�vement ont �t� trait�es courant 2007 par les �l�ments de la Gendarmerie nationale. La majorit� des ces kidnappings, selon les chiffres pr�sent�s par le chef d��tat-major du 5e commandement r�gional de la Gendarmerie nationale, sont motiv�s par une intention de viol dont les victimes sont des enfants dans la plupart des cas. Les autres cas sont suivis de demande de ran�on. Plus grave encore, les gendarmes ont enregistr� une histoire de torture parmi ces affaires de kidnapping. Notons �galement que la valeur des marchandises saisies par les gendarmes dans le cadre de la lutte contre les r�seaux de contrebande � travers les wilayas de l�Est s��l�ve � hauteur de 340 milliards de centimes. Les contrebandiers �exportent�, soulignent le colonel Kharroubi, le carburant et le b�tail en premier lieu en plus d�autres produits comme les dattes, les boissons gazeuses et le lait en poudre et font rentrer les p�tes alimentaires, la tomate et confiseries tunisiennes. Si les saisies, qui indiquent une hausse de 21 % dans les activit�s des contrebandiers par rapport � 2006, sont consid�rables, elles ne mesurent pas r�ellement les pertes que subit l��conomie alg�rienne � cause de ces r�seaux. Aussi, il est � signaler que les unit�s des garde-fronti�res ont pu saisir, au cours du m�me exercice, 19 pi�ces arch�ologiques, 6 kg de corail, 300 kg de phosphate d�ammonium, un fusil de chasse et plus de 4 000 cartouches de chasse. Last but not least, les gendarmes ont constat� que la frange de la soci�t� la plus d�lictueuse est celle des jeunes ch�meurs �g�s de 19 � 28 ans. Ils repr�sentent la moiti� des personnes arr�t�es dans les diff�rentes affaires li�es au narcotrafic, aux agressions contre les personnes et les biens d�autrui (10 000 environ). Le colonel Kharroubi, qui a expliqu� que la prolif�ration du crime dans les milieux jeunes est due, entre autres, � la mis�re sociale, avouera, par ailleurs, que l�un des handicaps les plus contraignants au r�tablissement de la s�curit� en Alg�rie est �l�insuffisance des capacit�s des institutions p�nitentiaires �.