La famille Ameyar a déposé hier «une intervention volontaire auprès du juge des référés afin de faire partie de cette action.» En clair, la famille Ameyar va tenter de tout faire pour s'opposer à la mise en faillite de la Sarl OMP éditrice du quotidien national La Tribune, fermé depuis une semaine par le gérant actuel. C'est ce qu'a déclaré, hier, au cours du point de presse qu'elle a animé au siège du SNJ, la veuve de feu Kheireddine Ameyar, journaliste et fondateur de ce journal. Avant d'intervenir, madame Ameyar a donné la parole à maître Salim Benhamouda, avocat de la famille qui a dressé un tableau sur les difficultés qu'a rencontrées sa cliente laquelle, selon lui, n'a jamais été consultée ni conviée aux assemblées générales de la Sarl OMP ou associée à une quelconque prise de décision de gestion. De même, la famille du défunt a été privée de sa part de bénéfices alors qu' entre 2007 et 2011, le journal avait dégagé un bénéfice de 230 millions de dinars. Pour l'occasion, l'avocat a exhibé l'acte d'agrément des actions dans le capital de l'entreprise éditrice de La Tribune et la modification des statuts de cette entreprise. Cet acte a été établi par injonction de la justice par des jugements définitifs. De par le changement des statuts, l'avocat et sa cliente considèrent que d'une part, la Sarl OMP est gérée illégalement par les responsables actuels et, d'autre part, la dissolution de l'entreprise en question ne pouvait intervenir sans le consentement de l'associé majoritaire qu'est la famille Ameyar détentrice de 46% des actions de la société. Les associés Ameyar sont, au plan juridique, considérés comme des associés majoritaires. Sur le chapitre social, madame Ameyar a tenté de rassurer les quelques confrères de La Tribune présents. «Ma famille n'a jamais créé de problèmes. L'initiative de mettre La Tribune en liquidation judiciaire n'est pas notre fait, ni la conséquence de nos démarches devant la justice, elle est dictée par le seul souci d'échapper à un audit qui pouvait être préjudiciable aux gestionnaires actuels», a-t-elle écrit dans sa déclaration linéaire. La veuve du fondateur de ce quotidien leur lance un appel : «Aidez-moi à redresser votre outil de travail.» Toujours au chapitre des procédures judiciaires, la famille détentrice de la majorité relative avec, rappelons, 46% des actions, compte demander, par le biais de la justice, une Agex, de désigner un gérant légal et réclamer un audit sur la société. La conférencière et son avocat affirment qu'ils ont dû faire face à plus d'une centaine de procédures judiciaires de la part des gérant actuels. Leur détermination est palpable et on comprend aisément qu'ils ne sont pas près de lâcher prise.