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Contribution
P�trole et d�veloppement des pays producteurs (1re partie) Par Abdenour Keramane
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 04 - 2008

Les hydrocarbures, source de richesse et de d�veloppement ? On a souvent entendu des dirigeants politiques, des intellectuels, des �conomistes, des journalistes, ou de simples citoyens, s�interroger sur cette fabuleuse richesse naturelle que sont les hydrocarbures et sur son r�le dans le d�veloppement des pays producteurs en la consid�rant, selon les circonstances et le point de vue de chacun, comme chance ou comme mal�diction pour le pays qui la d�tient.
Dans certains pays, on est m�me all� jusqu�� imputer � �la manne p�troli�re� (ou comme l�appellent souvent les �conomistes �la rente p�troli�re� avec une intonation plut�t p�jorative), la source d�une certaine paresse, d�une aversion pour l�effort, voire d�une incapacit� structurelle et culturelle � atteindre un niveau de d�veloppement acceptable et l�gitimement justifi� par la d�tention de cette richesse naturelle. Pourtant, ce sont deux Etats p�troliers, le Texas et la Californie, qui sont les plus riches des cinquante et un Etats qui composent les Etats-Unis d�Am�rique, eux-m�mes le pays le plus riche et le plus puissant du monde. De m�me qu�en Europe, des pays p�troliers et gaziers comme les Pays-Bas, la Grande-Bretagne ou la Norv�ge figurent parmi les plus riches et les plus d�velopp�s au sein de l�Union europ�enne. Ce n�est malheureusement pas le cas des producteurs d�hydrocarbures dans les pays en d�veloppement, qu�il s�agisse du Moyen- Orient, de l�Afrique, de l�Am�rique latine ou de l�Asie, � l�exception de la Malaisie qui semble �tre sur le bon chemin pour devenir une puissance �mergente. Certes, il ne faut pas sous-estimer les progr�s accomplis par certains pays parmi les gros producteurs. Ainsi, le royaume d�Arabie saoudite, nagu�re en grande partie d�sertique, s�est dot� au cours des trente derni�res ann�es d�une infrastructure civile, industrielle, agricole et m�me d�une industrie p�trochimique de tout premier ordre. Dans les Emirats du Golfe, on est frapp� par la transformation des principales villes, comme Dubai, Abou Dhabi ou Qatar, qui n��taient nagu�re que de grandes bourgades rurales au milieu du d�sert. Cependant, malgr� quelques avanc�es notables, le d�veloppement dans ces derniers pays continue � d�pendre exclusivement des recettes p�troli�res et de l��volution du prix du baril de p�trole. La part des recettes p�troli�res reste pr�pond�rante dans le PIB des pays producteurs et pour certains, elle n�a pas �volu� depuis trente ans ! Il faut donc se rendre � l��vidence et reconna�tre que la quasi-totalit� des pays producteurs en d�veloppement n�a pas r�ussi son challenge : passer du statut d��conomie renti�re au rang d�une puissance industrielle disposant de la capacit� � assurer un d�veloppement imm�diat satisfaisant, juste et diversifi�, tout en pr�servant l�avenir des g�n�rations futures. C�est malheureusement le cas de l�Alg�rie qui dispose de ressources moyennes mais relativement suffisantes en hydrocarbures, en gaz naturel plus particuli�rement. D�s les premi�res ann�es qui ont suivi son ind�pendance, le pays a pu, dans un �lan collectif et consensuel, d�finir et mettre en �uvre une strat�gie coh�rente et volontariste de r�cup�ration et de valorisation de ses ressources naturelles, � l�effet d�en faire l��l�ment moteur et l�instrument privil�gi� pour son d�veloppement �conomique et social. N�anmoins, si les moyens financiers procur�s par les hydrocarbures ont permis des r�alisations importantes dans les infrastructures, dans le domaine �conomique, social, culturel, de la formation et de l��ducation, la d�pendance par rapport � cette ressource s�est progressivement accentu�e et le niveau de d�veloppement reste limit� au regard des potentialit�s naturelles et des ressources humaines abondantes et de qualit�. C�est ainsi que sur les dix derni�res ann�es, entre 1998 et 2007, le PIB a connu une croissance moyenne modeste de 4,1%, inf�rieure � la moyenne de l�Afrique (aujourd�hui estim�e � 5%), alors que sur la m�me p�riode, le prix du p�trole a �t� multipli� par 5,5 (passant de 12,3 � 69,1 $/baril), tout comme les recettes provenant de l�exportation des hydrocarbures qui ont augment� de 10 � 59 milliards de dollars am�ricains.
Un pays aux ressources gazi�res importantes
La vocation p�troli�re de l�Alg�rie est n�e vers la fin des ann�es 1950, avec les importantes d�couvertes effectu�es dans le Sahara alg�rien par les compagnies fran�aises : le gisement de p�trole de Hassi-Messaoud et celui de gaz naturel de Hassi R�mel, � un moment o� le peuple alg�rien �tait r�solument engag� dans la lutte de lib�ration nationale. Depuis les premi�res d�couvertes, de gros efforts de recherche, d�exploration et de d�veloppement ont �t� entrepris sous des r�gimes divers : l�Alg�rie reste un pays p�trolier et surtout gazier, d�importance moyenne dont les ressources n�ont rien de comparable avec celles des pays du Golfe, ni m�me avec la Libye ou le Nigeria, pour rester dans le continent africain. Pourtant, les autorit�s alg�riennes ont pratiqu� tr�s t�t une politique vigoureuse de pr�servation des ressources fossiles et de l�environnement en luttant implacablement contre les tendances �au gaz torch�, pratiqu�es auparavant par les compagnies p�troli�res internationales. En effet, la figure ci-dessous montre � l��vidence que le br�lage de gaz � la torche en Alg�rie a connu un recul constant, en particulier durant la d�cennie 1973-1983 et depuis 1995. Alors que les volumes de gaz associ�s produits ont pratiquement tripl� ces 30 derni�res ann�es pour atteindre 35 milliards m�tres cubes, le ratio gaz associ� br�l� sur gaz produit est pass� de 80% en 1970 � 13% en 2002 et � 7% en 2005. Le br�lage des gaz non associ�s au brut (gaz naturel), repr�sente � peine un peu plus de 1% des 160 milliards m3/an produits. Si on r�sonne en termes de production globale de gaz associ� et gaz naturel, le taux de br�lage (c�est-�-dire le rapport de la quantit� de gaz br�l�e par la quantit� produite) avoisine les 3%. L��limination compl�te du br�lage est pr�vue pour 2010, selon Sonatrach, qui a initi� en association avec BP et Statoil un grand projet de r�injection de CO2 dans le gisement gazier d�In-Salah. Aujourd�hui, les r�serves totales prouv�es sont estim�es � 12,3 milliards de barils pour le p�trole et � 4 580 milliards de m�tres cubes pour le gaz. Dans les conditions d�exploitation actuelles et en tenant compte des seuls engagements d�j� souscrits en mati�re d�exportation et de l��volution de la consommation domestique (une croissance annuelle de l�ordre de 6%), cela repr�sente une dur�e de vie inf�rieure � 17 ans pour le p�trole et l�g�rement sup�rieure � 25 ans pour le gaz naturel, c'est-�-dire � peine l�espace d�une g�n�ration. Il est vrai que le pays n�est explor�, pour l�instant, que pour les 50% de sa superficie et que des indices favorables permettent de penser qu�il rec�le encore des potentialit�s. Effectivement, l�intense activit� d�exploration entreprise par la compagnie nationale Sonatrach, seule ou en partenariat, a donn� lieu � un nombre important de d�couvertes : 8 d�couvertes en 2005 pour 58,47 Mtep, 20 en 2006 pour des r�serves estim�es � 117,53 Mtep, et 20 d�couvertes enregistr�es �galement en 2007. N�anmoins, si le nombre des d�couvertes annonc�es ces derni�res ann�es est grand, leur importance ne semble pas av�r�e puisqu�elle n�a pas donn� lieu, pour l�instant, � une r��valuation significative du volume des r�serves prouv�es. Aussi, en toute rigueur et par prudence, toute pr�vision de d�veloppement ou d�exportation devrait se baser sur les r�serves affich�es et officiellement reconnues, rappel�es ci-dessus, c'est-�-dire l�espace d�une g�n�ration ; ce qui n�emp�che pas de rester attentifs et raisonnablement optimistes pour les perspectives futures. Dans les faits, les deux gisements historiques continuent � contribuer pour une part pr�pond�rante de la production alg�rienne : Hassi-Messaoud � 60% pour le p�trole et Hassi R�mel � 66% pour le gaz naturel, m�me si les noms de gisements nouveaux comme Tin-Fouy�-Tabankort, Berkine, Haoud Berkaoui et Stah pour le p�trole, Rhourde Nouss, Alrar et Hamra pour le gaz, sont venus s�ajouter aux deux premiers plus prestigieux.
Valorisation des hydrocarbures et d�veloppement
Le premier ajustement significatif du prix du p�trole, intervenu apr�s la guerre isra�lo-arabe d�octobre 1973, dans le cadre d�une action politique d�envergure, a constitu� pour bon nombre de pays producteurs de p�trole, en particulier les pays arabes du Golfe, le point de d�part d�une �re de prosp�rit� et de d�veloppement relatif qui se poursuit. En ce qui concerne l�Alg�rie, la situation est diff�rente : l�augmentation du prix du p�trole d�cid�e par l�OPEP en 1973 a certainement contribu� � booster le programme de d�veloppement national mais celui-ci avait �t� d�j� engag� avec l�adoption et la mise en �uvre des deux premiers plans (triennal 1967 � 1969 et quadriennal 1970 � 1973). En effet, d�s les premi�res ann�es qui ont suivi son ind�pendance, l�Alg�rie s�est dot�e d�une compagnie nationale, Sonatrach (cr��e le 31 d�cembre 1963) qui devait �tre l�instrument privil�gi� pour la mise en �uvre de sa strat�gie p�troli�re, laquelle a �t� b�tie sur des principes fondamentaux qui n�ont jamais vari� : r�cup�ration des ressources naturelles par la nationalisation partielle ou totale selon le cas et le moment, valorisation maximale des hydrocarbures, non seulement par l��largissement des capacit�s d�accumulation financi�re mais �galement par l�ensemble des actes d�investissement permettant la cr�ation d�une industrie p�troli�re int�gr�e. La premi�re annonce de la politique alg�rienne en mati�re d�hydrocarbures � dans laquelle on retrouve les principes et les lignes directrices de l�action future � a �t� faite par le premier Pr�sident alg�rien Ahmed Ben Bella en juin 1964, moins de deux ans apr�s l�ind�pendance, � l�occasion du lancement des travaux de la premi�re r�alisation alg�rienne en mati�re d�hydrocarbures : il s�agit du premier pipeline alg�rien Haoud El Hamra � Arzew, r�alis� par la compagnie anglaise John Brown Contractors, avec un financement koweitien. Dans un premier stade, la Sonatrach qui s�appelait, � l�origine soci�t� de transport et de commercialisation des hydrocarbures, devait transporter et commercialiser le p�trole achet� aupr�s des compagnies �trang�res productrices, plus pr�cis�ment SN Repal et Total. Ses statuts et ses activit�s ont �t� �tendus � l�exploration et � la production, apr�s la nationalisation. En fait, la nationalisation des hydrocarbures s�est d�roul�e en 2 phases : le 24 f�vrier 1971, avec la prise de contr�le majoritaire (51%) dans toutes les soci�t�s de production et la nationalisation compl�te de toutes les r�serves de gaz naturel et du transport des hydrocarbures par canalisations ; ensuite, le 12 avril 1971, avec l�abolition du r�gime des concessions et l�instauration du r�gime d�association contr�l�e � 51% par Sonatrach pour toute compagnie d�sirant exercer des activit�s de recherche/exploration et/ou de production des hydrocarbures en Alg�rie. Deux autres principes devaient guider l�action du nouveau pays p�trolier, membre de l�OPEP : l�adoption de l��nergie comme �l�ment moteur du d�veloppement �conomique et de la promotion sociale par la g�n�ralisation de l�acc�s � l��nergie domestique � bas prix ; la formation et l�appropriation de la technologie comme �l�ment de base pour la ma�trise r�elle d�un secteur r�put� � haute technologie. C�est ainsi que des milliers de cadres et techniciens, d�experts dans tous les domaines de l��nergie ont �t� form�s, que des dizaines d��coles et d�instituts de formation ont �t� cr��s et ouverts notamment aux pays en d�veloppement. La prise de conscience pr�coce de l�importance de la formation et la mise en �uvre d�actions multiformes (l�Institut national des hydrocarbures par exemple a �t� cr�� � peine une ann�e apr�s l�ind�pendance) a constitu� incontestablement une grande r�ussite : aujourd�hui l�Alg�rie dispose d�une quantit� impressionnante de cadres qualifi�s et d�experts de qualit� qui �voluent tant dans le pays qu�� l��tranger, au sein de la communaut� �nerg�tique internationale o� ils ont une autorit� reconnue. Se basant sur le concept de l�industrialisation � partir de la valorisation des ressources naturelles, en vogue � l��poque dans les milieux �conomiques et tiers-mondistes particuli�rement, le pays s�est engag� dans un combat acharn� pour le d�veloppement tous azimuts, avec plus ou moins de succ�s, dans un cadre rigoureusement planifi�. Il a alors connu une croissance annuelle moyenne soutenue de 7% pendant une longue p�riode, d�une quinzaine d�ann�es, avec la cr�ation moyenne de 200 000 emplois/an, fondamentale dans un pays o� la majorit� de la population est constitu�e de jeunes de moins de 35 ans (75%). Dans les faits, le pays s�est transform� en un immense chantier et des investissements colossaux (40% du PIB, au prix d�un endettement tr�s fort) ont �t� consentis pour mettre en valeur, d�velopper les ressources �nerg�tiques et r�aliser les infrastructures n�cessaires dans tous les domaines : implantation d�une base industrielle dans tous les secteurs, d�installations destin�es � l�exploitation, la transformation et/ou l�exportation de produits �nerg�tiques ; �dification de raffineries et d�usines de liqu�faction de gaz naturel, d�usines p�trochimiques ; r�alisation de r�seaux de distribution pour les produits p�troliers et g�n�ralisation de l�utilisation du gaz naturel, combustible propre et noble, dans la production �lectrique et dans tous les secteurs de l�industrie et de l�artisanat ; construction de deux grands gazoducs � travers le Maghreb et la M�diterran�e destin�s � l�exportation vers l�Europe du gaz naturel alg�rien: le Transmed (Enrico Mattei) depuis octobre 1983, vers l�Italie, la Tunisie, et la Slov�nie ; le Gazoduc Maghreb Europe (GME ou Pedro Duran Farell) qui livre du gaz depuis novembre 1996 au Maroc, � l�Espagne et au Portugal ; ces gazoducs constituent, incontestablement, une belle �uvre de coop�ration commune entre l�Alg�rie, le Maghreb et l�Europe. Sur un plan r�gional, le Transmed a certainement contribu� au d�veloppement �conomique de la Tunisie au cours des derni�res d�cennies. La Tunisie est devenue un consommateur important de gaz naturel (plus de 3 milliards de m3 par an), avec des effets positifs sur l��conomie et l�environnement. Malheureusement, cette exp�rience n�a pas encore pu �tre �tendue au Maroc � partir du GME, en raison du climat de m�fiance entretenu entre deux grands pays voisins qu�unissent tant de liens historiques et dont les �conomies sont absolument compl�mentaires. Pourtant, le choix d�un trac� du gazoduc pour alimenter l�Espagne privil�giant le passage par le Maroc et la travers�e du D�troit de Gibraltar � la liaison directe Alg�rie � Espagne � travers la M�diterran�e, avait �t� effectu� au d�but de la d�cennie 90 pour des raisons politiques et pour renforcer la coop�ration maghr�bine, dans le cadre de l�Union du Maghreb arabe (UMA). En effet, l��nergie pourrait et devrait jouer un r�le moteur dans la coop�ration maghr�bine dans la mesure o� l�industrie du gaz contribue � la croissance de la valeur ajout�e dans les pays de transit en m�me temps qu�elle produit un effet d�entra�nement sur l��conomie dans son ensemble. Au titre du d�veloppement durable, il faut �galement signaler que, bien avant le Sommet de Johannesburg, tenu en septembre 2002, qui a consacr� l��nergie comme besoin essentiel pour tout �tre humain, au m�me titre que la sant�, l�eau et qui a appel� � la lutte contre la pauvret� �nerg�tique, l�Alg�rie avait officialis� dans la Charte nationale, document institutionnel adopt� d�s 1976, une politique audacieuse de g�n�ralisation de l�acc�s � l��nergie pour l��lectricit� et la distribution du gaz naturel, � laquelle s�est ajout�e une politique de bas prix qui �tait, sans aucun doute, opportune pour les petits consommateurs. Par contre, la g�n�ralisation de la politique de bas prix g�n�ralis� pour les produits �nerg�tiques n�a pas favoris� un choix judicieux des investissements dans le secteur de l�industrie, ni une utilisation rationnelle de l��nergie dans les unit�s industrielles notamment, encore moins la promotion des �nergies renouvelables. Elle a m�me constitu� une source de gaspillage, contre laquelle il a fallu r�agir par l�augmentation drastique des prix impos�e depuis le d�but de la d�cennie 1990 et par une l�gislation nouvelle plus incitative vers la rationalisation de l�utilisation de l��nergie. Toutefois, il semble que la culture de l��conomie d��nergie et de l�efficacit� �nerg�tique reste � promouvoir dans un pays o� l�intensit� �nerg�tique est l�une des plus fortes du Bassin m�diterran�en et o� la part des �nergies renouvelables dans le bilan �nerg�tique est quasiment nulle, malgr� les potentialit�s consid�rables, notamment en mati�re d��nergie solaire. En d�pit des erreurs et des insuffisances, les moyens financiers procur�s par les hydrocarbures ont permis des r�alisations importantes dans tous les domaines et il est incontestable que de tels r�sultats n�auraient jamais �t� obtenus sans la nationalisation des hydrocarbures ! Au demeurant la nationalisation est intervenue � un moment opportun et dans un contexte politique et �conomique international propice : l��quilibre mondial �tait favorable aux pays du Tiers- Monde qui poss�daient la plus grande part des mati�res premi�res disponibles dans le monde. Au sein de l�OPEP, l�Alg�rie a certainement jou� un r�le tr�s important dans les ann�es 1970 et certainement disproportionn� par rapport � l�importance de ses ressources en hydrocarbures, en raison principalement de ses id�es novatrices sur le d�veloppement et de son rayonnement international, � l��poque. Il suffit de rappeler, � cet �gard, la session extraordinaire de l�Assembl�e G�n�rale des Nations Unies sur �Le p�trole, les mati�res premi�res et le d�veloppement � tenue le 10 avril 1974, � l�initiative de l�Alg�rie ou bien la Conf�rence des Souverains et Chefs d�Etat des pays membres de l�OPEP, tenue � Alger, du 4 au 6 mars 1975. Il faut rappeler �galement qu�en sa qualit� d�initiatrice de ces rencontres historiques, l�Alg�rie avait propos�, pour
all�ger la facture �nerg�tique des pays du Tiers-monde, l�id�e d�un v�ritable Plan Marshall mondial en faveur du d�veloppement et sugg�r� notamment la cr�ation d�un Fonds d�aide au d�veloppement (de 20 milliards de dollars), cofinanc�s � parts �gales par les pays exportateurs de p�trole et les pays industrialis�s. L�offre �tant rest�e sans r�ponse, c�est finalement l�OPEP qui s�est r�solue � cr�er toute seule ce Fonds d�aide, qui continue � fonctionner aujourd�hui.
A suivre
NOTES :
Allouani, R. N. et Haddadji R. La r�duction des volumes de gaz br�l�s : l�action de Sonatrach. in medenergie . N�10 � Janvier 2004. Source : BP Statistical Review of World Energy, juin 2007. Sonatrach : Rapport annuel 2006.
Keramane A. P�trole et d�veloppement des pays producteurs : le cas de l�Alg�rie in LEF N�70 � 1er trimestre 2006.
Ait-Laoussine N., Liassine M., Maizi A. Le projet de loi sur les hydrocarbures en Alg�rie : L�incontournable n�cessit� d�un consensus national autour du r�le du secteur des hydrocarbures dans le d�veloppement �conomique et social du pays in medenergie N�6 � Janvier 2003. Inclut le p�trole brut et les condensats.
Source : BP Statistical Review of World Energy, juin 2007.
BIOGRAPHIE
Ing�nieur dipl�m� de l�Ecole nationale des ponts et chauss�es (Paris, 1962), Abdenour Keramane a contribu� � la cr�ation de la Sonelgaz (Soci�t� alg�rienne de l��lectricit� et du gaz) qu�il a dirig�e jusqu�en ao�t 1981. A ce titre, il a �t� membre fondateur et pr�sident du Comit� alg�rien de la World Energy Conf�rence, vice-pr�sident de l�Union alg�rienne du gaz et pr�sident du Comelec. Commissaire � la recherche scientifique et technique aupr�s du Premier ministre en 1984 puis pr�sident du conseil d�administration du Fonds de participation Biens d��quipement, il entre au Gouvernement en janvier 1989, en qualit� de ministre d�l�gu� � la formation professionnelle, puis de ministre de l�Industrie et des mines. En 1993, il est affect� � Milan comme managing director de la TMPC, soci�t� mixte alg�ro-italienne ayant en charge le gazoduc sous-marin Transmed. Actuellement, il active en qualit� de consultant associ� au sein du cabinet-conseil ind�pendant Khan Consultants et dirige la revue medenergie, dont il est le fondateur. Professeur associ� � l�Ecole nationale polytechnique d�Alger jusqu�en 1992, Abdenour Keramane est l�auteur de nombreuses publications.


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