Par Abdelmadjid Bouzidi [email protected] La situation financi�re de l�Alg�rie est bonne. L�ann�e 2007 s�est cl�tur�e sur des chiffres tout � fait satisfaisants : les r�serves de change sont de 110,18 milliards de dollars (77,781 milliards de dollars en 2006) ; la dette ext�rieure � moyen et long terme � fin 2007 est de 4,889 milliards de dollars, soit 3,6% du PIB. Le service de la dette (par rapport aux exportations) n�est que de 2%. La balance des paiements est exc�dentaire et pr�sente un solde global positif de +29,09 milliards de dollars ; le fonds de r�gulation des recettes, cette cagnotte o� sont engrang�s les exc�dents des recettes d�exportation d�hydrocarbures, est de 4,537 milliards de dinars, soit quelque 63 milliards de dollars ; la dette publique interne est en diminution constante. Cette situation financi�re externe et interne favorable est due, on le sait, � un march� p�trolier mondial favorable. Les recettes d�exportations des hydrocarbures ont �t� en 2007 de 59 milliards de dollars (contre 54 milliards de dollars en 2006) (soit + 11,5%). Cette am�lioration s�explique plus par un effet prix que par un effet quantit� puisque, en 2007, les exportations d�hydrocarbures en volume ont baiss� de -0,72% (-3,3% pour les hydrocarbures gazeux et +0,3% pour les hydrocarbures liquides). Le prix moyen du baril en 2007 a �t� de 74,77 dollars. Les associ�s de Sonatrach ont enregistr� des recettes de 3,9 milliards de dollars contre 5,29 milliards de dollars en 2006. Cette baisse s�explique par les nouveaux m�canismes de taxe sur les profits exceptionnels instaur�s en juillet 2006. Comme on peut le constater, les �quilibres financiers internes et externes de l��conomie alg�rienne reposent encore et toujours sur une seule ressource : les hydrocarbures. Il devient m�me lassant de le r�p�ter ! La croissance �conomique Le PIB et le PIB par habitant ont �volu� de la mani�re suivante ces trois derni�res ann�es : En milliards de dollars
2008 2006 2007 PIB 102,8 116,5 134,46 PIB/hbt (en dollars) 3,128 3,487 3,956 Le taux de croissance du PIB (r�el) a �t� le suivant : 2005 2006 2007 Croissance PIB 5,11 2,02 3,13
On peut voir ici combien la croissance �conomique est atone. Les chiffres d�cevants de 2006 et de 2007 s�expliquent en partie par la baisse des activit�s du secteur des hydrocarbures de - 2,5% en 2006 et de - 0,7% en 2007. Et on conna�t le poids des hydrocarbures dans le PIB : 47% en 2007 ! * Les valeurs ajout�es des secteurs ont �t� les suivantes ces trois derni�res ann�es : Industrie 2,5 2,8 1,1 Hydrocarbures 5,8 -2,5 -0,7 BTP 7,1 11,5 9,5 Services 6 6,5 6,9 Ensemble 5,29 1,86 2,67
Seuls les BTP et les services tirent leur �pingle du jeu. Et pour cause : programme d��quipement public colossal et programme d�importations sans pr�c�dent. Comme on peut le constater, la croissance �conomique est toujours bien molle : un effort abyssal d�investissements publics, des am�liorations de salaires, une tr�s forte augmentation des d�penses publiques pour des taux de croissance bien faibles. La relance keyn�sienne a fait bouger l��conomie mais pas suffisamment. A l��vidence, le probl�me de la performance m�diocre de l��conomie alg�rienne est toujours l� et la relance par la demande a besoin d��tre relay�e par une politique de l�offre qui doit agir plus sur les structures de l��conomie. Il faut noter aussi, sur ce m�me chapitre, que les ressources globales de l��conomie ont augment�, en 2007, � un taux de 3,9% dont 2,6% dus � la croissance du PIB et 1,3% aux importations. La demande domestique en expansion est satisfaite par les importations alors que les capacit�s de production locales sont largement sous-utilis�es. Il faut d�ailleurs souligner aussi que les importations ont encore augment� en 2007 pour atteindre 27 milliards de dollars (contre 20,031 milliards de dollars en 2006). Ce recours facile aux importations rappelle la nature renti�re de l��conomie alg�rienne. Pour les neuf premiers mois de 2007, la facture alimentaire a �t� de 3,4 milliards de dollars. Les principales importations pour les neuf premiers mois 2007 sont les suivantes : En milliards de dollars M�dicament 1 C�r�ales 1,4 Produits laitiers 0,797 Sucre 0,343 Caf�s et th�s 0,179 L�gumes secs 0,137 Viandes 0,116
L'investissement En termes r�els, l�investissement en 2007 a cr� de +10%. Il est le fait essentiellement de l�Etat, les investisseurs priv�s tant nationaux qu��trangers en sont encore aux intentions d�investissement et le climat des affaires est toujours aussi d�courageant. L�inflation L�explosion des d�penses publiques et notamment celles consacr�es aux investissements publics d��quipement et malgr� la politique mon�taire prudente de la Banque d�Alg�rie ont aliment� un processus inflationniste amplifi� par une inflation import�e (hausse des prix, notamment des produits alimentaires sur le march� mondial). Taux d�inflation 2005 2006 2007 2008(pr�visions) 1,7 4,4 4,6 5,5 Si on devait r�sumer, en quelques observations, la situation de l��conomie alg�rienne en ce deuxi�me semestre 2008, on peut relever que : 1) Le r�tablissement de l��quilibre des comptes publics a �t� r�alis�. 2) La solvabilit� ext�rieure est largement reconstitu�e. 3) La soutenabilit� de l��quilibre budg�taire est assur�e sur le moyen terme. La conjoncture �conomique est donc bonne. Mais quatre grands dossiers touchant aux politiques structurelles sont encore en attente d��tre pris en charge : 1) Une politique de l�offre en direction des entreprises. 2) Une strat�gie de relance industrielle. 3) Un programme de construction d�une �conomie de services. 4) Une nouvelle politique agricole fond�e sur l�objectif de s�curit� alimentaire.