L'historien est n� � Oued Fodda, � Chlef. Apr�s des �tudes secondaires au lyc�e du chef-lieu, Mohamed Tiab entre au centre de formation professionnelle. Attach� d'administration au niveau de la sous-direction des for�ts (1981-1984), secr�taire communal (1984-1986), il subit avec succ�s, en 1992, l'examen professionnel des administrateurs � l'ENA d'Alger. Une grande passion l'anime en ce qui concerne l'histoire et tous ses moments libres sont consacr�s � la recherche dans ce domaine. Ses principaux ouvrages sont Chronologie alg�rienne et Les 2 804 jours de la guerre d'Alg�rie ; Etude biographique illustr�e des membres du gouvernement 1958-1999 ; Chronologie ch�lifienne et Histoire des communes d'Alg�rie. Il a, par ailleurs, produit un CD rassemblant toute la filmographie qui puisse exister sur la guerre d'Alg�rie de 1954 � 1962. Ce dernier document, au prix abordable et avec une jaquette de tr�s bonne facture, a �t� largement diffus�. C'est un peu le film de l'ouvrage Chronologie alg�rienne. D'autre part, il anime � la radio locale Idha�t Chlef une �mission historique �Dhikrat El madina� anim�e par le journaliste Karim Houari et un sp�cialiste en toponymie, le c�l�bre Kouadri Bouali. C'est une �mission qui r�pond � toutes les questions relatives � l'origine de la ville. C'est un v�ritable condens� de l'histoire de notre pays sous domination fran�aise. Il nous montre que la r�sistance face � l'occupant n'a pas faibli d'un iota pendant toutes ces ann�es. L'auteur ne se contente pas d'�num�rer les dates. Il met en valeur, avec force d�tails, tous les �pisodes constituant la cl� de vo�te de cet �difice qu'est la lutte acharn�e pour le recouvrement de la libert�. L'accent est mis sur les dures conditions de la vie des Alg�riens et toutes les �pid�mies d�coulant d'une telle situation, surtout pendant la Deuxi�me Guerre mondiale durant laquelle m�me les colons en ont p�ti. Il s'attelle � essayer d'expliquer les retentissements des diff�rentes phases de la politique fran�aise sur le comportement de l'administration coloniale � diff�rentes �poques. Le c�t� s�gr�gationniste et l'organisation administrative sont mis � nu, comme les SAS et le SAU (mod�le de gestion permettant de contr�ler tous les allers et venues des Alg�riens). Les lois sc�l�rates concernant l'�ducation et l'expropriation des meilleures terres appartenant aux Alg�riens sont bien d�montr�es. Une large place est r�serv�e � tous ces bandits d'honneur qui ont donn� du fil � retordre aux occupants. Il dressera les portraits de Benzelmat empoisonn� par un tra�tre � la solde des Fran�ais ; en 1921, Souami, Grine, Bouziane El Kalei, Arezki le Rebelle. Dans la r�gion de Chlef, on retrouve �Bouarara�, vengeur des faibles, victimes de la hogra coloniale. On est �clair� aussi, par exemple, sur les d�marches en coulisses de l'ethnologue germaine Tillon. Laissons l'historien pr�senter son travail : �J'ai l'enti�re conviction que Chronologie alg�rienne 1830-1962 va r�pondre in�luctablement � l�attente d'une grande frange d'intellectuels, surtout les �mordus� d'histoire, qui demeure confuse � nos jours. Malgr� les grands efforts d�ploy�s, tout ce qui a �t� �crit � ce sujet reste occult� et on sent une volont� d�lib�r�e d'emp�cher les historiens de percer un mur de silence pour donner � cette p�riode cruciale de notre histoire la place qu'elle m�rite, autant que les autres valeurs de notre identit�. Ecrire avec fid�lit� et conna�tre son histoire c'est forger son identit� et en assurer un devenir tributaire du pass�. Cette histoire reste p�nible � �crire et il est difficile de contourner les obstacles qui entravent la concr�tisation d'un tel projet aussi noble que celui de l'�criture de l'histoire de son pays. L'Alg�rie reste n�anmoins un pays cr�dible qui a su asseoir une supr�matie r�gionale. Pendant l'occupation, le peuple alg�rien s'est montr� fier, orgueilleux et respectable. Le 20 juin 1865, Napol�on III �crit au mar�chal Mac Mahon : �Cette nation guerri�re intelligente� m�rite toute notre sollicitude. � Le livre est � lire car il fourmille de d�tails instructifs comme cet �pisode : �Le 16 juin 1830, 8 000 hommes dispos�s en carr�s font feu pendant 10 mn tirant les uns sur les autres croyant � une attaque ennemie. Des sentinelles ont pris des coiffes blanches que les soldats portent la nuit pour des turbans ce qui a entra�n� une sanglante m�prise. D�sormais, il sera interdit de porter des couvre-chefs nocturnes.�