Il pleut toujours des r�actions politiques hostiles � la r�vision partielle de la Constitution op�r�e le 12 novembre dernier. Le RCD, la seule formation politique repr�sent�e au Parlement � avoir vot� contre cette Constitution, a commis hier une diatribe d�une rare virulence � l�encontre de l�auteur du �putsch�. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Ne s�attardant point sur la conversion, la veille, de Ahmed Ouyahia en Premier ministre et le maintien de l�ex�cutif quasiment inchang�, la sortie m�diatique du RCD s�est voulue plut�t une fine lecture de ce qui s�est pass� le 12 novembre dernier. Le parti n�h�site pas � parler d�humiliation. �Le 12 novembre venait de rappeler � celles et � ceux qui se sont accommod�s du bourrage des urnes et des petits d�tournements de la loi que leurs ma�tres savaient pr�senter la note au moment opportun. La facture n�a pas de prix ; elle est libell�e sur le registre de l�honneur. Ni les mines d�faites, ni les applaudissements volontairement �touff�s, ni les confessions de culpabilit�s avou�es dans les couloirs par des parlementaires de �la majorit� pr�sidentielle � n�ont pu laver la soumission veule de la for�t de mains qui avalisaient en direct � la t�l�vision le d�shonneur de castes jusque-l� vautr�es dans la rapine et tapies dans l�anonymat�, souligne le RCD dans son communiqu�, ajoutant que �cette humiliation a, cependant, quelque chose de salvateur. Elle montre que le r�gime alg�rien, form� aux pratiques du d�funt KGB, va plus loin que ses ma�tres. C�est au moment o� le �jeune Poutine�, produit type du syst�me sovi�tique, s�impose un retrait formel pour ne pas contrevenir � la Constitution russe, que le chef de l�Etat alg�rien provoque un s�isme qui conjugue violation de la loi supr�me et concentration des pouvoirs �. Le parti de Sa�d Sadi ne fait cependant pas qu�accabler l�auteur du putsch du 12 novembre. Il lance �galement une vol�e de bois � ceux qui ont contribu� � la r�alisation du funeste projet. �Cette humiliation a une autre vertu. Elle d�busque aussi ceux qui s�opposent aux ruades de Bouteflika pour cause de marginalisation et donc de privation de partage de la rente et qui veulent r�duire le combat alg�rien � une rotation de luttes claniques ; chaque secte assurant que si son chef �tait aux commandes, les choses iraient mieux.. D�o� cette postule qui consiste � se d�soler de la r�gression en cours et � refuser la surveillance internationale des scrutins (�)� Le RCD ne se suffit pas de seulement dresser un constat d�une situation politique encore plus d�l�t�re, des suites du hold-up constitutionnel. Il tire les enseignements qu�il faut. �Tant que la question de la fraude �lectorale et du cahier des charges des partis politiques n�est pas r�gl�e, il est vain de vouloir pr�tendre sortir l�Alg�rie de l�une des crises les plus dures de ce d�but de si�cle. En fait, pour les client�les exclues du s�rail, la fraude �lectorale n�est pas condamnable en soi. Elle pose probl�me que si elle ne sert pas son tuteur.� Que faire ? Pour le RCD, il faudra se battre contre l�oligarchie en place et d�masquer ceux qui, sous couvert d�opposition, ne cherchent qu�� chasser un despote pour s�installer � sa place.