Je souhaiterais apporter quelques pr�cisions � l�article paru dans votre �dition des vendredi et samedi 27-28 f�vrier 2009, en page 3, relatif � la journ�e de r�flexion sur le pluralisme politique � l'initiative du FLN, sous le titre �Des opposants font le proc�s du r�gime !�, sign� Kamel Amarni. Mon propos s'orientait vers l�id�e qu�il est difficile de parler de d�mocratie ou de pluralisme politique dans une situation de guerre larv�e, o� la voix devient inaudible pour ne laisser la parole qu�aux armes. Par ailleurs, toute r�flexion sur un quelconque th�me se rapportant aux 15 derni�res ann�es ne peut faire l�impasse sur l�institution militaire qui joua un r�le de premier plan dans la crise qui secoua le pays. Tout d�bat sur les libert�s qui ne tiendrait pas compte de cette donn�e me para�t biais� et pourtant, on a souvent tendance, dans ce genre de rencontre, � occulter, pour une raison ou pour une autre, cet acteur essentiel pour l�analyse qu�est l�arm�e. L�arm�e en 1992, avait investi un terrain pour lequel elle n'�tait pas pr�par�e. Elle n�avait pas vocation � faire de la politique ni � s�enliser dans des op�rations de police. Il est vrai, par ailleurs, que je ne vois pas comment cela aurait pu �tre �vit�, quand on sait que les v�ritables forces politiques avaient �t�, � dessein, �d�charg�es� de leur r�le de m�diation pour �tre remplac�es par des partis �croupions � ou des associations culturelles et sportives aux ordres, dont la seule activit� �tait de cautionner la d�marche initi�e par le pouvoir. Le mot �qui-tue-qui ?�, et dont le journaliste en fait un substantif pour me le coller, a �t� forg� pour exprimer les questionnements et les doutes qui entouraient les responsables des tueries collectives de ces ann�es-l�, l�assassinat de journalistes, d�hommes de religion, d�enseignants, de personnalit�s politiques... en un mot, tous ceux qui n��taient pas engag�s directement dans les affrontements entre les forces de s�curit� et les groupes islamistes. A aucun moment mon propos n�a port� sur ces massacres, ni sur leurs v�ritables ou pr�sum�s auteurs pour la simple raison que l�objet de la rencontre ne concernait pas ce sujet. Si j�ai parl� de tueries de part et d�autre, c��tait pour souligner l�engrenage de violence dans lequel nous nous �tions engag�s et qui campait les acteurs politiques dans des attitudes r�duites � l�all�geance ou � l�hostilit�, en laissant tr�s peu de place aux libert�s d�expression et d�organisation. Khaled Bensma�n, ex-secr�taire g�n�ral du MDA