Les usagers des transports ferroviaires ont �t� surpris, hier matin, par une paralysie g�n�rale du trafic au niveau des gares. Des milliers de voyageurs, des travailleurs essentiellement, ont d� se rabattre sur les bus apr�s plusieurs heures d�attente sur les quais. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Les bureaux de renseignements des gares enregistraient des va-et-vient inhabituels. Les voyageurs voulaient avoir plus de pr�cisions sur les horaires des trains arriv�s en retard ou annul�s. Ces perturbations sont caus�es par les conducteurs de trains et les m�caniciens (les roulants), qui ont d�clench� un mouvement de protestation sans donner de pr�avis. M�me la F�d�ration nationale des cheminots n�a pas �t� associ�e � ce mouvement de gr�ve, largement suivi par ailleurs, � la surprise de la direction de la SNTF. Ce d�brayage a �galement co�ncid� avec la visite effectu�e hier par le ministre des Transports, M. Amar Tou, � la gare d�Agha qui l�a conduit, � bord de l�automotrice, jusqu�� El Affroun, pour une visite d�inspection. Les conducteurs de trains et les m�caniciens ont donc d�cid� de surprendre tout le monde par cette action afin de mettre la pression sur les pouvoirs publics, en cette p�riode �lectorale, en mettant � l�avant une plate-forme de revendications. Un cheminot, qui fait partie des organisateurs de ce mouvement, nous a confirm� qu�il a pour premier objectif de se r�organiser autour de leurs revendications qui dorment au niveau de la F�d�ration nationale des cheminots. �Nous refusons d��tre repr�sent�s par cette f�d�ration et nous voulons cr�er prochainement la Conf�d�ration nationale des conducteurs de trains�, dira-t-il. Concernant leurs revendications socioprofessionnelles, les travailleurs r�clament, en premier lieu, l�arr�t de la cabale judiciaire mont�e contre les conducteurs de trains. �A chaque fois qu�il y a un accident de train, c�est automatiquement le conducteur qui est mis � l�index. Plusieurs de nos coll�gues sont condamn�s � des peines d�emprisonnement et des amendes, pour des fautes qu�ils n�ont pas commises�, s�insurge-t-on dans le milieu des cheminots. Selon notre source, 80% des conducteurs ont �t� pr�sent�s devant la justice au moins une fois. Une situation qui se r�percute n�gativement sur l��tat psychique des cheminots, qui refusent d��tre victimes de la pr�carit� et de la mauvaise gestion des transports ferroviaires. Sur le plan social, ce sont les primes d�risoires qu�ils touchent qui les r�voltent. Les cheminots demandent une augmentation de plusieurs de celles-ci, notamment la prime de d�placement, de kilom�trage, de traction et la prime de risque qui est de 700 DA seulement. L�autre chapitre ouvert par ces travailleurs est relatif aux maladies professionnelles qui sont, � ce jour, non d�finies dans ce secteur. Interrog� sur la dur�e du mouvement de protestation, notre interlocuteur r�pond n�avoir aucune pr�cision, d�s lors que leur mouvement est spontan� et qu�il sera suspendu si des r�ponses sont donn�es � leurs revendications.