Des peines tr�s lourdes, allant de 10 � 20 ans de prison ferme, ont �t� requises hier par le repr�sentant du minist�re public, respectivement � l�encontre de Achour Abderrahmane, Bessa� Hass�ne et Zouai El Hachemi, pour les chefs d�inculpation de �faux et usage de faux�, dans l�affaire de �dilapidation de deniers publics de la Banque nationale d�Alg�rie (BNA). Une amende d�un million de dinars a �galement �t� requise par l�accusation aux trois mis en cause. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le proc�s, qui se tient depuis dimanche dernier au niveau de la cour d�Alger, n�est, de l�avis de tous les observateurs, qu�une r�p�tition g�n�rale de l�important proc�s qui se tiendra, � compter d�aujourd�hui, au tribunal de Sidi-M�hamed. Un proc�s en assises, dont le choix du lieu de son d�roulement ob�it �� des consid�rations � la fois techniques et s�curitaires�. Le proc�s traitera de l�affaire de la dilapidation de la BNA des 3 200 milliards de centimes par Achour Abderrahmane. Hier, pour la seconde journ�e du proc�s, des zones d�ombre persistaient encore dans cette affaire o� sont poursuivis le milliardaire Achour Abderrahmane et deux ex- hauts cadres de la S�ret� nationale. Pour ces derniers, il s�agit de l�ex-divisionnaire de la S�ret� de wilaya de Tipasa, Zoua� El Hachemi, ainsi que de l�ancien chef de la police judiciaire, le commissaire principal Bessai Hass�ne. Toute la probl�matique de cette affaire r�side au niveau de ce fameux rapport utilis� par Achour Abderrahmane aupr�s des autorit�s marocaines pour faire valoir son innocence apr�s le mandat d�arr�t international lanc� � son encontre par la justice alg�rienne. Les avocats de la d�fense, qui ont soulev� plusieurs irr�gularit�s lors de l�instruction de cette affaire, se sont interrog�s �sur la v�racit� du rapport�. Achour Abderrahmane a-t-il re�u des mains propres de l�ex-directeur de la clinique des Glycines une copie dudit rapport ? Zouai El Hachemi �tait-il l�interm�diaire entre le milliardaire et le commissaire divisionnaire M�hamed S�bih ? Quel �tait le r�le jou� par Rabah Errih (le vent) dans cette affaire ? Jallal, l�ex-associ� de Achour Abderrahmane, a-t- il v�ritablement remis � ce dernier ledit document ? Le rapport transmis au procureur de la R�publique de Kol�a, le 7 mai 2004, est-il identique � celui �fax� � la direction g�n�rale de la S�ret� nationale ? Toutes ces questions n�ont pu �tre �lucid�es hier par le tribunal criminel. Pour rappel, les investigations ordonn�es par le cabinet du minist�re de la Justice, ont fait ressortir que des cadres de la S�ret� de la wilaya de Tipasa avaient �us� de leur pouvoir et falsifi� le rapport envoy� en 2004 au procureur de la R�publique de Kol�a qui �carte le caract�re criminel des faits imput�s � l'accus� Achour Abderrahmane�. La falsification r�side dans le changement du destinataire. Au lieu du procureur de la R�publique de Kol�a, le rapport a �t� adress� au �directeur g�n�ral de la S�ret� de la wilaya d'Alger� � l'effet de conf�rer aux transactions bancaires de l'accus� avec la partie plaignante (BNA) un caract�re l�gal. Le document falsifi� a, ensuite, �t� envoy� par fax � l'accus� qui se trouvait au Maroc. L'enqu�te a r�v�l� que ce dernier a effectivement re�u ce rapport falsifi� alors qu'il se trouvait au Maroc et qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arr�t international, et qu'il l'a pr�sent� aux autorit�s judiciaires marocaines pour annuler la proc�dure de son expulsion vers l'Alg�rie. Ceci �tant, l�audition de la quinzaine de t�moins n�a rien apport� de nouveau � cette affaire. Toutefois, celles de l�ex-directeur de la clinique des Glycines, M�hamed S�bih, et de l�ex-adjoint du chef de service de la police judiciaire de la S�ret� de la wilaya de Tipasa ont confort� l�id�e selon laquelle, dans cette affaire, �la v�rit� se trouve ailleurs�. En effet, confront� tant aux avocats de la d�fense, au pr�sident du tribunal criminel qu�� l�ex-chef de S�ret� de la wilaya de Tipasa, le t�moignage de M. S�bih n�a fait que planer le doute sur cette affaire. Pour rappel, la chambre d�accusation pr�s la cour d�Alger avait prononc� le non-lieu pour l�ancien directeur de la clinique de la S�ret� nationale, les Glycines, Mohamed Sbih (fils de l�ambassadeur d�Alg�rie en France), ainsi que pour l�adjoint au chef de la police judiciaire de la wilaya de Tipasa, le commissaire principal Khaliha Abdelkader, qui �tait en d�tention provisoire depuis plusieurs mois. Ces deux personnes �taient cit�es dans un premier temps comme �tant complices dans cette affaire.