Une st�le � la m�moire des martyrs de la guerre de Lib�ration et de la d�mocratie a �t� �rig�e, hier, au si�ge du Front des forces socialistes (FFS), par le premier secr�taire national du parti, Karim Tabou, et Lakhdar Bouragha, ancien moudjahid et membre fondateur du FFS, � l�occasion de la comm�moration du 1er Novembre 1954. Mehdi Mehenni � Alger (Le Soir) � Cette st�le sur laquelle on peut lire : �Pour un observateur initi�, pour vous, c�est un miracle que le FFS est encore l�. Ce miracle, vous l�avez construit petit � petit, comme un nid, pierre par pierre, comme un temple de la d�mocratie; mot par mot, comme un lexique d�esp�rance, douleur apr�s douleur, comme un champ de r�sistance�. Karim Tabou la revendique comme �un lieu de m�moire pour le pays, un lieu de recueillement et un haut lieu de combat pacifique pour les droits de l�homme et la d�mocratie�. Pour lui, que ce soit pour les militants de Novembre ou ceux de 1963, le combat est le m�me car, souligne-t-il, �leur engagement se situe dans le droit fil du combat mill�naire des femmes et des hommes de ce pays pour leur libert�. Toutefois, le premier SG du FFS se dit d�sol� de constater que 55 ans apr�s, les promesses de Novembre 1954 ne sont pas encore concr�tis�es. �Malheureusement, nous ne sommes pas encore lib�r�s de nos atavismes et de nos archa�smes. Notre lutte pour l�autod�termination individuelle et collective n�a pas encore abouti. Le r�gime policier �rig� apr�s l�ind�pendance constitue l�obstacle principal pour une transition pacifique vers la construction d�un Etat d�mocratique et social�, a-t-il d�nonc�. Ainsi et parce que la direction prise par le pays, pr�cise Tabou, n�allait pas dans le sens des id�aux de Novembre, que le FFS se consid�re 47 apr�s l�ind�pendance comme le continuateur de Novembre. De son c�t�, Lakhdar Bouragha, visiblement d�pit�, a �t� un peu plus agressif que le premier secr�taire national du parti. Tout en se basant sur des faits historiques, pour lui, l�Alg�rie a certes eu son ind�pendance, mais elle n�a pas encore r�alis� l�essentiel. �L�Alg�rie a �t� lib�r�e, mais les esprits et les mentalit�s ne le sont pas encore �, a-t-il expliqu�. Revenant plus de 50 ans en arri�re, Bouragha se souvient de cette Alg�rie non encore libre, mais qui avait quand m�me son mot � dire sur la sc�ne politique internationale, � travers une guerre de Lib�ration qui repr�sentait un symbole et un exemple suivis partout dans le monde arabe et le tiers monde. Aujourd�hui, pour lui, cette m�me Alg�rie libre et ind�pendante est devenue un exemple � suivre en mati�re de d�tournement, de corruption, de violation de la loi et de crimes. Pour conclure, Bouragha a abord� un sujet qui fait ces derniers temps, l�objet d�une grande pol�mique dans la presse nationale et dans la soci�t�, et auquel le pr�sident de la R�publique a consacr� une bonne partie de son allocution lors de l�ouverture de l�ann�e judiciaire. C�est la corruption et le d�tournement de fonds et de deniers publics. Pour Bouragha, le terrorisme �conomique est plus dangereux que le terrorisme arm�. Car, explique-t-il, le second est li� � une p�riode conjoncturelle, alors que le premier ruine carr�ment une nation.