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L'oeil en coin
�T�as le bonjour d�Albert�� Par Mourad N.
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 01 - 2010

En ces temps sans boussole, ou tout va et rien n�a d�importance en dehors du foot (�),un homme, et un seul, disparu un 4 janvier 1960, aura hant� plus d�un signal t�l�.
Cet homme, venu de nulle part pour certains, puisque n� du c�t� d�Annaba, plus pr�cis�ment � Mondovi (actuellement Dr�an), n�est autre qu�Albert Camus. Journaliste, �crivain, philosophe, dramaturge et surtout humoriste, Camus aura suscit� de son vivant comme apr�s sa mort controverses, doutes et questionnements. Le premier � ouvrir les chemins escarp�s de la t�l� aura �t� Jean-Pierre Elkabbach et son �M�dicis� sur LCP. Le point d�orgue de cette �mission, se voulant pourtant un haut lieu de la litt�rature universelle, aura grinc�, coinc� sur le sujet de transfert des cendres du d�funt au Panth�on. Ce sujet initi� par Sarkozy l��t� dernier aurait des senteurs de r�cup�ration un peu politique et nous ne saurions d�ici, d�Alg�rie, ne pas �tre de l�avis de ceux qui refusent �l�honneur� posthume en soulignant que Camus n�aimait pas les m�dailles et les d�corations. Pourtant, un petit pied de nez (�voqu� superficiellement lors de la m�me �mission) pourrait tr�s bien partir d�Alger, de Tipasa ou d�Annaba. Ce pied de nez, accompagn� d�un judicieux et ironique �t�as le bonjour d�Albert��, consisterait, pourquoi pas ?, � donner le nom d�Albert Camus � une rue, � un boulevard, � une place publique� ElKabbach, en pied-noir av�r�, s�est promis �d�en toucher un mot � Bouteflika�. Une fa�on de se d�marquer de ceux qui avaient pourchass� Camus pour son appel � la �tr�ve pour les civils� lanc� en janvier 1956. Cet appel venu des tr�fonds de celui qui consid�rait la guerre comme une �vacherie universelle� aura nourri toutes les ranc�urs et toutes les ambigu�t�s. En voulant la paix pour les deux communaut�s, en voulant que le sang cesse de couler ( La Terre et le Sangde Mouloud Feraoun), Camus ne pensait qu�aux populations civiles. Cet aspect politico-social du journaliste engag� ne sera que l�g�rement �voqu� dans le t�l�film diffus� sur France 2, mercredi dernier. L�, nous avons eu droit au volet intimiste d�Albert Camus avec ses frasques, ses �motions et ses �vir�es� tant amicales que sentimentales. Sc�naris� et r�alis� par un Laurent Jaoui aux senteurs d�encens s�rement pied-noir, ce t�l�film est plut�t r�ducteur dans la mesure o� la rupture avec l�existentialiste du moment, Jean- Paul Sartre, pr�domin� par rapport � la remise du prix Nobel de litt�rature en 1957 et son combat pour les libert�s. Mise sous veilleuse �galement son influence philosophique car nul n�a mieux que lui pos� les grandes questions singuli�res et f�condes d�interrogation identitaire. De la libert� sans Dieu � la responsabilit� sans r�compense en passant par la violence r�demptrice entre fin et moyens, Camus aura pourtant agit� (et avec quel talent !) le cocotier de l�humanit� souffrante. Sans tomber dans le trait� de morale subjective, le prix Nobel auteur de la Peste, l�Etranger, l�Homme r�volt�, la Chute, le Mythe de Sisyphe, etc, laisse derri�re lui une �uvre d�une intelligence que peu de critiques auront appr�ci�e et d�crypt�e, �blouis qu�ils �taient par son style et la notion de l�absurde, trait de caract�re bien m�diterran�en. Victime de tant de contradictions sociales, Albert Camus aura v�cu le drame alg�rien dans sa chair, avec des valeurs humaines au creux de son poing serr� et contrairement aux jugements superficiels des J.-P. Sartre, Edward Sa�d ou Jean Pomier, il aimait l�Alg�rie ! On ne sait pas si cette v�rit�, longtemps sujette � controverse, aura le dernier mot chez Franz- Olivier Giesberg vendredi prochain (�Vous aurez le dernier mot� sur F2) mais il est d�ores et d�j� acquis que les rendez-vous culturels de Philippe Lefait (�Des mots de minuit�) et de Frederic Taddei (�Ce soir ou jamais�) nous feront veiller tard le soir comme ce fut le cas avec Arte lundi dernier. �Albert Camus, un combat contre l�absurde� nous aura envoy� dans les bras de Morph�e moins idiots que nous l��tions auparavant. L�on aura appris que l�enfant de Mondovi avait des id�es politiques proches de celles de Messali El Hadj, Mend�s France et Ferhat Abb�s. L�on aura appris (on le savait plus ou moins, quand m�me�) qu�il aura d�nonc� par ses �crits la mis�re, la mis�re de la Kabylie et le fol orgueil europ�en et le m�pris g�n�ral du colon. Cet homme, ou plut�t, ce fant�me qui hante encore les consciences de la bien-pensance post-coloniale (d�o� la r�cup�ration politique d�un Sarkozy lui ouvrant les portes du Panth�on), se verrait bien sur une plaque de rue, de boulevard ou de place alg�rienne, lui le natif de Mondovi. Cette derni�re �tant une petite bourgade italienne (avant d��tre alg�rienne, donc) o� Bonaparte vainquit les Pi�montais en avril 1796, c�est toute une symbolique pouvant gifler ses compatriotes d�tracteurs avec en prime, un malicieux �t�as le bonjour d�Albert de Mondovi� � l�endroit de Nicolas Sarkozy� En premi�re lecture, la boutade voudra dire que les Fran�ais bonapartistes n�ont rien � envier � leurs pairs colonialistes de 1830. En seconde lecture, le prix Nobel de litt�rature version 1957 renouerait avec l�air du temps, celui du refus du Panth�on et acc�derait ainsi aux v�ux de son fils, de sa fille et de tous ses v�ritables amis qui tiennent � ce qu�il reste l� o� il est, c'est-�-dire enterr� en bord de mer m�diterran�enne � Lourmarin, au sud de la France. �C�est un lieu qu�il avait �tudi�, chant�, un lieu qui l�avait rapproch� de l�Alg�rie�, affirmera Jean Daniel, l�autre pied-noir �r�dempteur�. Pour notre part, retenons que la vie de Camus aura d�rang� plus d�un et que sa mort fait veiller plus d�un scotch�, cinquante ans plus tard.

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