L��conomie �gyptienne est aujourd'hui une �conomie r�gie par les m�canismes de march�, une �conomie �libre et ouverte�, m�me si l�immixtion de l�Etat est encore bien l�, mais � titre de r�gulateur, de facilitateur et non plus comme principal investisseur et producteur. Le nasserisme a fait long feu et avec lui �le mod�le de d�veloppement national est ind�pendant�. On se rappelle que le virage lib�ral a commenc� avec l�infitah de Sadate puis confirm� en 1991 mais l�acc�l�ration de l�ouverture et de la lib�ralisation peut �tre dat�e de l�ann�e 2004 avec l�arriv�e � la t�te de l�ex�cutif du Premier ministre Ahmed Nazif qui a fait sacrer l��gypte premier pays r�formateur de la r�gion par la Banque mondiale. Trois r�formes ont notamment marqu� cette acc�l�ration du lib�ralisme �conomique : 1- Celle de la fiscalit� qui a �t� simplifi�e et all�g�e ; 2- celle du commerce ext�rieur dont l�ouverture a �t� acc�l�r�e et les accords de libre-�change multipli�s ; 3- celle des investissements directs �trangers qui ont �t� encourag�s. On peut aussi pr�ciser que le secteur priv� national (et �tranger bien s�r) est soutenu. Il r�alise en 2008, 6,2 % du PIB et participe � un taux de 77 % � l�emploi total. De m�me, dans le domaine de la r�alisation et de la gestion des grandes infrastructures, le partenariat public-priv� (PPP) est encourag�. L�Etat n�a pas pour autant disparu de l��conomie. De grands holdings publics g�rent toujours des pans entiers de l�industrie lourde, des hydrocarbures, des mines, des banques ainsi que des industries textiles. Le d�veloppement de l��conomie �gyptienne pour les 5 ans � venir est d�fini dans le �programme pr�sidentiel � qui fixe quatre priorit�s : industrie manufacturi�re, TIC, BTP et tourisme. Ce programme accorde de plus une grande importance aux PME. Une politique �conomique orient�e vers l'investissement productif Le fardeau du ch�mage, l�augmentation de la pauvret�, la pr�carit� et l�exclusion sociale ont emmen� le gouvernement �gyptien � axer ses efforts sur l�investissement. Les objectifs du �programme pr�sidentiel � qui correspond au 6e plan quinquennal 2008/2012 sont ambitieux : 8 % de croissance par an, 24 % de taux d�investissement, augmentation des exportations de 12 % (an). Le programme pr�voit aussi la construction de 1 000 grands complexes industriels, 2 000 de taille moyenne, 500 000 logements, 15 000 nouvelles chambres d�h�tel par an. Ce programme compte sur l�investissement priv� national et �tranger pour lequel il d�veloppe une panoplie de mesures de soutien. L�enveloppe financi�re globale du 6e plan quinquennal est de 150 milliards d�euros r�partis � raison de 15 % pour l�Etat, 62 % pour le secteur priv� et 13 % pour les IDE. Ces derniers devraient atteindre en 1012, 14 milliards de dollars. Trois objectifs sont fix�s aux IDE : 1- fouetter les exportations �gyptiennes ; 2- renforcer les capacit�s industrielles et technologiques du pays ; 3- contribuer � l�int�gration de l��conomie �gyptienne � l��conomie mondiale. (Il faut rappeler que les IDE qui �taient de 407 millions de dollars en 2003/2004 sont pass�s � 13,7 milliards en 2007/2008). On constate qu�en �gypte, tout comme au Maroc et en Tunisie, les IDE se voient assigner un r�le important, voire d�terminant. Investir, produire, exporter : le salut est l�. Et le gouvernement �gyptien est engag� pour atteindre ses objectifs dans un processus de lib�ralisation et d�ouverture de l��conomie sans pr�c�dent. Cette orientation est parfaitement illustr�e par les choix faits par l��quipe Moubarak. Dans le domaine de l�investissement, quatre cat�gories de zones industrielles et d�exportation ont �t� programm�es et mises en place. 1/ Les zones franches Elles existent depuis 40 ans. Ce sont des zones franches et de services. Elles sont tourn�es vers les exportations. Il y en a actuellement 10 de statut public. Toute entreprise install�e sur une zone franche et qui exporte 50 % de sa production b�n�ficie d�une s�rie d�avantages : - exemption de toutes taxes et droits de douanes ; - absence de restriction sur les �changes internationaux ; - possibilit� de vendre une partie de la production sur le march� local ; - exemption des taxes et droits de douanes sur les importations d��quipements, machines et moyens de transport n�cessaires � la r�alisation du projet (� l�exception des voitures) ; - libre choix de la main-d��uvre ; - centralisation des proc�dures administratives sur la zone. 2/ Les zones �conomiques sp�ciales En 2002 est adopt�e une loi sur les zones �conomiques sp�ciales (ZES) qui accorde de nombreux avantages aux investissements r�alis�s sur ces zones. L�imp�t sur le revenu est unique � 5 %, les proc�dures administratives, fiscales et douani�res sont g�r�es en m�me temps (bureau unique), mise en place sur site de m�canismes de r�glement des conflits, toutes les activit�s sont tax�es � un taux unique de 10 %. L�Etat d�livre des certificats d�origine �gyptienne � tous les exportateurs bas�s dans les ZES, ce qui leur permet de jouir des avantages issus des trait�s internationaux sign�s par l��gypte. Une premi�re ZES existe au sud-est de la ville de Suez. 3/ Les qualifiying industrial zones (RIZ) En 2004, un protocole portant cr�ation des qualifiying industrial zones (RIZ) est sign� entre les Etats- Unis, Isra�l et l��gypte. Selon une �tude sur les investissements �trangers en M�diterran�e r�alis�e par Anima, cet accord permet le libre acc�s aux produits �gyptiens au march� am�ricain sans quota ni limites dans le temps, pourvu que 10,5 % de la valeur ajout�e de ces produits soient r�alis�s en Isra�l � 705 entreprises y sont actuellement �ligibles. Sur les 47 zones industrielles qui existent actuellement en �gypte, 19 ont obtenu le statut de RIZ. 4/ Les zones d�investissement En 2007 sont cr��es les zones d�investissement. Elles sont confi�es au secteur priv�. Elles ont pour objet la cr�ation de clusters dans l�industrie, les services, le tourisme. L�Etat y r�alise les infrastructures et les am�nagements ext�rieurs. La zone est g�r�e par un conseil d�administration compos� de d�veloppeurs priv�s et de repr�sentants du gouvernement (cf. Anima, �tude cit�e). Les entreprises qui s�implantent dans ces zones b�n�ficient de tous les avantages accord�s sur les autres cat�gories de zones. Ces zones clusters pr�parent les p�les de comp�titivit�. Aucune zone d�investissement en fonctionnement n�existe encore. Comme on peut le voir, l��conomie �gyptienne est toujours et plus que jamais en plein infitah. Il faut reconna�tre que l�industrie s�est diversifi�e et se revitalise, la croissance �conomique est satisfaisante : +7 % depuis 2005, les exportations augmentent. C�t� jardin. C�t� cour : la pauvret� s��tend, le ch�mage et notamment celui des dipl�m�s n�a jamais �t� aussi important, l�exclusion sociale et la pr�carit� augmentent. Tous ces maux, on le sait, sont inh�rents au lib�ralisme �conomique.