Ayant eu la chance de vous entendre, mardi 2 f�vrier, dans l��mission �L�invit� de la r�daction� de la Radio Cha�ne III, et d�acqu�rir, le jour-m�me, le rapport sur la visite des �tablissements hospitaliers que vous y avez comment�, j�ai pu lire attentivement ce rapport 2008-2009. Dans la sant� publique depuis 1969, j�ai exerc� comme m�decin, alg�rien de formation au CHU de Constantine), d�abord contractuel (de nationalit� fran�aise), puis fonctionnaire du secteur sanitaire de A�n Oulm�ne (wilaya de S�tif) d�s l�acquisition de la nationalit� alg�rienne (8/3/1988). Comme tant d�autres, je ne peux que constater, avec grande tristesse, la d�gradation de notre syst�me de sant�, et f�liciter les membres de la commission d�information pour l�objectivit� et le courage avec lesquels ils ont enqu�t� sur le terrain, d�avril � ao�t 2008. Cependant, je me fais un devoir de vous signaler une erreur qui s�est gliss�e dans la conclusion de votre interview et qui est porteuse de graves injustices. Vous avez attribu� l��tat lamentable de notre sant� publique � �l�h�ritage de 2 d�cennies d�inertie�, alors que tous les t�moins honn�tes ont constat� qu�il n�y a jamais eu d�inertie, mais, au contraire, une d�cennie, 1990-2000, de renforcement de notre syst�me de sant�, suivie d�une d�cennie, 2000-2010, de destruction de la sant� publique. Constat d��vidence, et on trouverait de nombreuses preuves �crites. Le ministre de la Sant� pourrait vous confirmer le dynamisme de la sant� publique, lui qui collaborait si g�n�reusement avec l�AMSP (adjoint m�dical de sant� publique) Ammi Larbi, pour leur enseignement � l��cole param�dicale de Biskra et pour l�efficacit� du centre de PMI. Ce centre adressait pour consultation gratuite au cabinet du Dr Barkat, tous les enfants et les mamans qui en avaient besoin. Personnellement, j��tais responsable du Semep (Service d��pid�miologie et m�decine pr�ventive) du secteur sanitaire d�A�n Oulm�ne et membre des comit�s nationaux de sant� scolaire et de lutte contre le RAA (rhumatisme articulaire aigu), avant d��tre d�tach� � la direction de la pr�vention du minist�re, durant toute l�ann�e 1995. Sous l�impulsion du Pr Dif, puis du Pr Grangaud, aucune fonction ne ressemblait � de l�inertie. Ils m�ont demand� d�organiser, avec un confr�re du minist�re, une quarantaine de s�minaires, nationaux et r�gionaux, avec des objectifs encore plus ambitieux que la 7e recommandation du rapport 2008- 2009 : R�activation des comit�s nationaux. Relance des 18 programmes nationaux g�r�s par les Semep des 180 secteurs sanitaires du pays, dont les programmes d�hygi�ne hospitali�re, d�espacement des naissances, de SMI (sant� maternelle et infantile), de lutte contre la tuberculose et contre les MTH (maladies � transmission hydrique) : accessibilit� pour toutes les populations concern�es ; disponibilit� et distribution de tous les vaccins obligatoires, des contraceptifs, des antituberculeux, des briques poreuses pour le chaulage des puits ; administration des traitements selon les protocoles valid�s par l�Unicef ou l�OMS, etc. Diffusion des opuscules �tablis par les comit�s et les recommandations formul�es par les s�minaires. Education sanitaire dans tous les centres de sant�, les �tablissements scolaires et les m�dias. Formation de tous les personnels impliqu�s, et des partenaires de l�administration locale. Le Dr Chakou, actuel SG au minist�re de la Sant�, a �t� l�un des principaux animateurs de cette dynamique et personne ne peut l�accuser d�inertie. Malheureusement, nous sommes bien oblig�s de constater qu�apr�s le d�part du Pr Aberkane, la plupart des d�cisions et mesures prises sous l�autorit� des ministres qui lui ont succ�d� ont �t� soit inappliqu�es, soit utilis�es pour la destruction de la sant� publique. Quelle est la part de la volont� politique, de l�imprudence, de l�incomp�tence, de la recherche d�int�r�ts particuliers dans cette destruction ? Seuls ces ministres et leurs �quipes pourront r�pondre � la question� Voulant continuer de croire en votre sinc�rit�, j�esp�re que le ministre de la Sant� et vous-m�me trouverez les moyens efficaces de r�parer cette injustice, en r�habilitant publiquement tout le travail et les efforts des personnels de la sant� (ouvriers, administratifs, param�dicaux, sages-femmes, m�decins, d�cideurs) pendant la d�cennie 1990-2000 et en diffusant largement cette r�habilitation. Veuillez agr�er, Monsieur le pr�sident, mes respectueuses salutations. Maurice Moreaux, S�tif, le 7 f�vrier 2010