Kamel Oularbi, plus de vingt-deux ans de service au compteur à la radio Chaîne III, est un réalisateur à la force tranquille Comment attrape-t-on le virus de la radio ? J'ai toujours aimé la musique. Depuis ma prime enfance, j'avais l'oreille collée au transistor. J'écoutais la pop des Beatles, les Rolling Stones, la musique des années 1970. J'avais toujours ce son de la musique dans la tête. Vraiment, j'ai été passionné par cet univers radiophonique, de ces voix off ou caractéristiques des chanteurs, groupes ou encore animateurs. Et pour arriver sur la fréquence... C'est une personne qui m'a encouragé à faire de la radio, parce qu'elle avait décelé en moi cette passion pour la radio et ma culture musicale. J'étais tellement féru de musique que je commandais mes disques de l'étranger. C'était des 45 et 33 tours. C'étaient des amis que me les rapportaient de Londres, de Paris... ! En 1977, j'ai débuté comme programmateur, sur des tranches de programmation de trois heures. Petit à petit, j'ai commencé à côtoyer des grands de la radio comme Aziz Smati. C'est grâce à lui que j'ai appris à faire de la réalisation. Avec la “révolutionnaire” impertinence et fraîcheur de Aziz Smati... Oui. Il y avait aussi Hakim Laroussi, Kamel Benyahia, Zahia Yahi, Allalou et bien d'autres Ils vous ont donné le goût et l'envie de faire de la radio... A l'époque, c'était une sorte d'âge d'or de la radio. Une bonne et performante radio. On avait même un auditoire de l'étranger. On nous appelait, on participait ou on intervenait sur les programmes diffusés de l'époque. Comment êtes-vous arrivé à la réalisation d'émissions ? J'y suis arrivé en faisant mes premières armes dans pas mal d'émissions. J'ai fait le radio réveil (tranche horaire matinale), j'ai beaucoup travaillé avec Yasmina Samet, directrice de production à la Chaîne III... Vous êtes un boulimique de la radio... Je réalise plusieurs émissions, notamment le Magazine du samedi au mardi, l'émission mélomane chaâbi Qahwa wellatey, présentée par Sid Ali Driss, ainsi que des émissions spéciales. Il suffit de s'entendre avec le producteur. Je suis disponible pour remplacer d'autres réalisateurs en cas de congé de maladie ou encore d'impondérables... Je suis toujours au service de la radio. Vous aimez votre métier... Je l'adore. C'est ma vie, la radio. C'est pour cela que vous « durez »... Oui. On apprend toujours en faisant de la radio. En plus, il y a le contact humain. On communique beaucoup avec les gens, les auditeurs, les professionnels de tous les secteurs et domaines...Une communication pluridisciplinaire. J'ai fait des émissions politiques, culturelles, musicales... en essayant d'aider les jeunes qui viennent à la radio, de bien les orienter en leur transmettant notre savoir (faire). Il y a des gens qui adhèrent et d'autres non. Quelle est l'émission qui t'a le plus marqué dans ta carrière de réalisateur ? Toutes les émissions ont leur cachet et leur particularité, mais la seule où je me sens le mieux, c'est Qahwa wellatey. Pourquoi ? Parce que c'est une émission parlant de patrimoine, faisant découvrir et promouvant de jeunes talents du chaâbi, en leur donnant leur chance de se faire connaître. D'agréables découvertes en permanence. Quelle est l'émission que vous aurez aimé réaliser ? J'ai toujours aimé les émissions que je faisais avec Yasmina Samet. On sentait que c'était bien fait et préparé. Des émissions de découverte de diverses régions d'Algérie. Vous aimez la proximité... C'est cela. Sortir des sentiers battus et réaliser quelque chose de vivant. Etes-vous un inquiet, un stressé... Par expérience, je gère le stress car ce que je fais, c'est avec passion. Encore une fois, j'aime ce que je fais. Je ne perds jamais le nord, je suis zen... Vous n'avez jamais songé à prendre l'antenne en tant qu'animateur... Non, je suis bien derrière “la vitre”. Je préfère servir de chef d'orchestre.