Encore une fois, les organisateurs de ces festivit�s ont omis de pr�voir, � cette occasion, un moment de recueillement sur la tombe de Mimouni, enterr� au cimeti�re de la ville de Boudouaou. Les autorit�s de la wilaya de Boumerd�s ont c�l�br�, les 15 et 16 de ce mois, le quinzi�me anniversaire du d�c�s � 12 f�vrier 1995 au Maroc � de l��crivain Rachid Mimouni. Les festivit�s se sont d�roul�es dans les espaces de la maison de la culture qui porte le nom de l�auteur du Fleuve d�tourn� et d�autres romans qui l�ont projet� sur la sc�ne de la litt�rature mondiale. L��crivain, fils de Boudouaou, avait, rappelons-le, quitt� le territoire national � la suite de menaces �mises par les islamistes. Une autre fois, les organisateurs de ces festivit�s ont omis de pr�voir, � cette occasion, un moment de recueillement sur la tombe de Mimouni enterr� au cimeti�re de la ville de Boudouaou, situ�e � une dizaine de kilom�tres de Boumerd�s (ex - Rocher-noir). De son c�t�, Khalida Toumi, la ministre de la Culture, n�a pas daign� faire le d�placement jusqu�� Boumerd�s pour honorer la m�moire du d�funt. Par contre, les organisateurs distribuaient du �madame la ministre� � Z�hor Ounissi, ministre de la Culture sous le r�gime du parti unique que Mimouni combattait � travers ses �uvres et ses prises de position sans concession contre la dictature et l�islamisme. Par ailleurs, la pr�sence de Khalida Toumi aurait �t� une belle occasion pour s�enqu�rir de sa promesse d�ouvrir � Boumerd�s une annexe de la Biblioth�que nationale. Cette structure serait, selon la ministre, d�di�e � la litt�rature d�expression fran�aise. La promesse a �t� faite, au d�but des ann�es 2000, � l�occasion de l�une des c�l�brations du d�c�s de cet illustre �crivain honor� par des institutions internationales prestigieuses. Cette annexe serait pr�cis�ment destin�e � glorifier l��uvre mimounienne. Les observateurs ont �galement not� l�absence du fils de l��crivain et d�un autre �crivain, Sensal en l�occurrence. Ce dernier habite � quelques centaines de m�tres des lieux des festivit�s. Sensal n�a jamais pris part aux activit�s officielles d�di�es � Mimouni. Interrog� il y a quelques ann�es sur cette absence, il nous avait dit � l��poque qu�il pr�f�rait cultiver et c�l�brer les id�es de l��crivain d�mocrate et humaniste et qu�il s�abstenait � contribuer � des gesticulations occasionnelles pour r�cup�rer le prestige dans le sillage du nom Mimouni. A l�occasion de ce quinzi�me anniversaire, la direction de la culture de Boumerd�s a organis� une exposition de livres. Plusieurs �diteurs y participent. Cependant, presque la totalit� des ouvrages expos�s sont en langue arabe et seul l�Enag a expos� un seul titre de Rachid Mimouni. La seconde activit� est heureusement mieux relev�e. En effet, des �crivains de renom ont �t� convi�s � d�battre de l�utilisation de l�h�ritage culturel populaire par les �crivains alg�riens. Intervenant � l�ouverture de cette s�ance, Mme Djelass fait une br�ve r�trospective sur les �crivains alg�riens d�expression fran�aise. Selon elle, ces cr�ateurs litt�raires ont parfaitement ma�tris� cette langue qu�ils se sont appropri�e comme butin de guerre. �Ils ont pu la ma�triser parce qu�ils l�ont d�lest�e de toute ali�nation ou attache id�ologique. Ils l�utilisent sans aucun sentiment de culpabilit� �, dira-t-elle laissant entendre que leur talent n�est d� qu�� la parfaite connaissance de la langue de Voltaire. De son c�t�, Mouguel fait le parall�le entre Nedjma de Kateb Yacine et la Moqaddima d�Ibn Khaldoun. �Je suis s�r que Kateb Yacine a lu la Moqaddima qui l�a inspir� pour �crire Nedjma.� Non sans satisfaction, il rappellera � l�auditoire que la Moqaddima est une �uvre majeure �crite par un Maghr�bin dans une grotte de Frenda (Tiaret). �Elle n�a pas �t� prise en consid�ration en temps utile par la pens�e universelle parce qu�elle est l��uvre d�un homme de l�Occident arabe. L�histoire humaine est ainsi faite�, d�plore-t-il. Par la suite, M. Mouaguel s�est �vertu� � d�montrer que Kateb Yacine a emprunt� les m�mes d�dales litt�raires qu�Inb Khaldoun pour d�crire les soubresauts des soci�t�s de leurs �poques respectives et les comportements des personnages qu�ils ont profond�ment observ�s. Il a not� un grand nombre de similitudes entre, d�une part, l�approche des deux �crivains et, d�autre part, les r�sultats des deux �uvres.