Le centre culturel de Boudouaou a abrité hier les festivités de commémoration du treizième anniversaire de la disparition de l'écrivain Rachid Mimouni. On a noté la présence de Abdelhamid Bourayou, Ahmed Menouer, Brahim Sadi et Ahmed Mahsas qui ont livré des témoignages sur la vie de Rachid Mimouni, né le 20 novembre 1945 à Boudouaou, ainsi que des lectures de ses œuvres. Aussi a-t-on débattu de la contribution de l'auteur du Fleuve détourné à l'enrichissement de la littérature algérienne. Lui qui a été primé à plusieurs occasions et qui demeure jusqu'à maintenant l'écrivain algérien le plus primé. Les conférenciers ont été d'accord pour dire que Rachid Mimouni a été parmi ceux qui ont donné au roman algérien francophone l'expression qui le distingue de la génération des Dib, Feraoun, Mammeri, Haddad et autres. Lequel apport a bien entendu renforcé le rayonnement de la culture algérienne dans le monde. Les intervenants dans ce colloque n'ont pas manqué de souligner l'importance de l'écriture et de la lecture. La manifestation est d'ailleurs placée sous le mot d'ordre : « Un peuple qui lit est un peuple qu'on ne peut soumettre ». Mahsas, Bourayou, Menouar et Sadi ont rappelé l'« estime et le respect dont jouissait Rachid Mimouni » dans les cercles intellectuels algériens et étrangers. Une place que lui ont valu ses romans tel Le Fleuve détourné, dont M.L. Maougal a déclaré l'année dernière à la même occasion : « Le livre de Mimouni a été un grand événement qui avait enrichi le débat littéraire et politique en France alors qu'il était complètement obnubilé, occulté en Algérie. » Rachid Mimouni est mort le 12 février 1995 dans un hôpital parisien après quelques années d'exil volontaire au Maroc suite à la dégradation de la situation sécuritaire. L'on se souvient qu'il était parmi les intellectuels algériens condamnés à mort par les terroristes islamistes. « Il avait dû fuir son pays qu'il aimait tant, la mort dans l'âme », témoigne-t-on. Il a écrit entre autres Le fleuve détourné, Tombeza, Le printemps n'en sera que plus beau, Une peine à vivre et L'honneur de la tribu. Les services de la direction de la culture ont jugé utile de déplacer de Boumerdès à la ville de l'écrivain natale les activités de ce colloque qui est à sa troisième édition. Mais il semble difficile de trouver un public pour apprécier de telles activités à l'ex-Alma. Déjà qu'à Boumerdès, lorsque le colloque se tenait à quelques centaines de mètres de l'université, on n'enregistrait pas une forte affluence.