Evocation n Une distinction du «mérite culturel» a été attribuée à titre posthume au romancier Rachid Mimouni, lundi à Boudouaou (Boumerdès). Cette reconnaissance célèbre la commémoration du 13e anniversaire de sa mort. En abritant, cette année, ce rendez-vous littéraire, Boudouaou, ville natale du défunt, entend, selon les organisateurs, «honorer la mémoire de son enfant prodige, ce grand écrivain, au milieu de ses concitoyens et proches, parmi lesquels il a toujours vécu humblement». Cette commémoration coïncide avec la 4e édition du forum sur la littérature algérienne d'expression française, organisée au Centre culturel de Boudouaou. Les sœurs de Rachid Mimouni ont reçu, à cette occasion, la distinction du «mérite culturel», dédiée à leur frère «en signe de reconnaissance et d'admiration pour ses œuvres». Cet hommage a été également appuyé par l'écrivain Yasmina Khadra à travers un message envoyé aux organisateurs, au titre duquel il fait l'éloge de son confrère, en le qualifiant de «géant» de la littérature algérienne de langue française, pour la qualité de ses œuvres, dont certaines ont accédé à l'universalité. Les premières œuvres de Mimouni furent révélées au grand public durant les années 1970, dans la revue Promesses (El Wuoud) éditée par le ministère de l'Information et de la Culture de l'époque. Il fut recruté en tant qu'adjoint à la recherche à l'institut national de développement industriel de Boumerdès, après l'obtention d'une licence en sciences de la faculté d'Alger en 1968. Par la suite, il décida de poursuivre des études supérieures en commerce à l'université de Montréal (Canada), puis à l'école du Commerce d'Alger, qu'il rejoignit en 1976. Le défunt écrivain est l'auteur de plusieurs romans dont Une Paix à vivre, Le printemps n'en sera que plus beau, suivis en 1982 par Le Fleuve détourné, puis Tombeza en 1984. L'honneur de la tribu, La ceinture de l'ogresse, Une peine à vivre et La malédiction parurent successivement en 1989, 1990, 1991 et 1993. Le plus célèbre de ses romans fut Le fleuve détourné parut en France en 1982, où il fit grand bruit à l'époque. C'est la notoriété de ce grand roman, qui le fit accéder, avec l'ensemble de ses œuvres, au cercle illustre de la littérature mondiale. Le parcours littéraire de Rachid Mimouni est parsemé de distinctions mondiales, parmi lesquelles figurent le prix de l'amitié franco arabe et de la critique littéraire (prix Robin de la francophonie) et le prix de la littérature cinématographique du festival de Cannes pour son roman L'honneur de la tribu. Il reçut par la suite le prix de l'Académie française pour son œuvre La ceinture de l'ogresse, avant d'être distingué en 1994 par le prix de la liberté littéraire pour La malédiction puis le prix du grand Atlas en 1995 pour l'ensemble de ses oeuvres. Rachid Mimouni, né à Boudouaou le 20 novembre 1945 dans une modeste famille, est décédé dans un hôpital parisien le 12 février 1995, des suites d'une maladie difficile.