Bien qu'un hommage sera rendu durant le Festival international du malouf, ouvert ce lundi à Constantine, on ressent quand même l'absence du pionnier de cette musique. Bien que l'ouverture du Festival international du malouf ait été ouverte en beauté avec l'entrée de l'orchestre Cirta, les habituées de cette manifestation importante ont, en effet, ressenti l'absence du pionnier de ce style cher à la Ville des ponts. Le festival qui se tient depuis lundi au Théâtre régional de Constantine qui vient d'être baptisé au nom de Mohamed Tahar Fergani, a attiré comme chaque année des dizaines de familles de Constantine et des villes avoisinantes ainsi que des férus de cette musique. La soirée d'ouverture baptisée Aswat el Madina (les voix de la ville) a vu le passage sur scène des meilleurs chanteurs et musiciens de l'ancienne Cirta qui ont interprété quelques chants choisis du patrimoine constantinois sous la direction du violoniste et chef d'orchestre Samir Boukredera. Talentueux musiciens Les sept chanteurs dont le maître Kamel Bouda, Hacène Bramki, Segueni Abderrachid et Malek Chellouk, qui ont offert au public de très bons moments en interprétant les plus belles chansons du patrimoine malouf, notamment Fah Ezaharou Fah et Moukabbad el Hob, ont été bien applaudis tout comme les 35 talentueux musiciens de l'orchestre Cirta. Cette première soirée de la manifestation a été également marquée par l'hommage rendu aux défunts artistes Laïd Fenikh et Nadir Bouda. Plus tôt dans la soirée, le commissaire du festival, Samir Guenez, a, dans son allocution d'ouverture, rappelé que le malouf est un art authentique qui reste indissociable de l'histoire de la ville de Constantine, ajoutant que cette édition consacrera la créativité et rendra hommage au grand artiste Mohamed Tahar Fergani pour le premier anniversaire de sa disparition, le 7 décembre prochain. La soirée d'hier devait être consacrée à l'orchestre de malouf tunisien et à l'association Maqam. Un hommage devait également être rendu au défunt artiste Salim Azizi. Les organisateurs de ce festival, qui est à sa dixième édition, ont tenu à rendre hommage au pionnier du malouf, Hadj Mohamed Tahar Fergani. Une vie consacrée au malouf Il est à rappeler que ce maître du malouf, dont le Théâtre régional de Constantine vient d'être baptisé en son nom, a consacré toute sa vie à ce style de chanson issue de l'andalou et a enregistré pas moins de 80 disques et plusieurs centaines de chansons. Dès sa jeunesse, Fergani, qui sera connu pour sa finesse et ses dons d'artiste, puisqu'il est également artisan couturier spécialisé dans la dorure (Fetla et Medjboud). Ayant vécu dans un milieu musical, il était tout à fait normal qu'il suive la voie de son père et de son milieu artistique dans lequel il a vécu. Hadj Mohamed Fergani a non seulement su garder le patrimoine qu'on lui a légué mais l'a transmis à plusieurs générations qui ont suivi sa voie. Il est à noter qu'actuellement, on retrouve une quarantaine de jeunes chanteurs, musiciens et musiciennes rien que dans la famille Fergani. Les enfants du défunt ont suivi ses conseils et son fils Selim est aujourd'hui considéré comme le digne remplaçant de son paternel. Hadj Mohamed Tahar Fergani a été une véritable école non seulement pour les chanteurs et musiciens de Constantine mais pour toutes les villes de l'Est algérien.