Redevenue reine d'Italie, la Juventus Turin est l'immense favorite de la saison qui commence samedi, où elle vise une troisième couronne consécutive et rêve surtout de retrouver son empire européen. Avec Carlos Tevez en nouvelle figure de proue, la Juve s'élance comme Christophe Colomb du port de Gênes, contre la Sampdoria (18h45 GMT), juste après le coup d'envoi de la 1re journée donné par l'AC Milan chez l'Hellas Vérone (16h00). L'équipe qui a dominé la Serie A du début à la fin la saison dernière n'a pas changé, et a peut-être enfin trouvé avec "l'Apache" le finisseur qui lui manquait. Antonio Conte a gardé ses deux "intransférables" du milieu de terrain, le Chilien Arturo Vidal et le Français Paul Pogba, attendu comme une future star, et a pu peaufiner encore un peu la grande force de son équipe: un jeu collectif réglé comme un ballet du Bolchoï. Avec en plus ses champions du monde 2006 Gianluigi Buffon et Andrea Pirlo, la "Vieille Dame" a les faveurs de tous les pronostics pour le "scudetto", et une belle cote pour retrouver les sommets européens, quittés en 2006 dans le fracas du scandale du "Calciopoli", qui l'a contrainte à repartir de la Serie B. Milan et Naples Derrière elle, seuls l'AC Milan et Naples, deuxième l'an dernier, semblent capables de lui tenir tête sur une saison entière. L'honneur d'ouvrir le bal revient au Milan et au promu Hellas Vérone, mort de faim après onze saisons loin de l'élite. L'équipe bâtie autour de Mario Balotelli, dernière grande star mondiale de la Serie A, en attendant le réveil de Tevez ou l'explosion de Pogba, a les moyens de lutter, si Stephan El Shaarawy joue comme la première moitié de saison dernière ou si Riccardo Montolivo confirme son rôle de cerveau du milieu de terrain. Mais cette 1re journée est coincée entre deux matches vitaux pour la santé financière et le prestige des "Rossoneri", les barrages de la Ligue des champions. Avec son nul 1-1 à l'aller au PSV Eindhoven, l'équipe de Massimiliano Allegri est bien partie, mais il reste à finir le travail. Dans l'ordre des favoris vient ensuite le Napoli de Rafael Benitez, hôte de Bologne dimanche (18h45). Le potentiel du vice-champion 2013 dépend beaucoup de l'acclimatation de Gonzalo Higuain, ex-attaquant à mi-temps du Real Madrid, recruté pour remplacer l'idole Edinson Cavani, parti au Paris SG. Avec trois autres produits d'importation espagnols, Pepe Reina (gardien), Raul Albiol (défense) et l'autre Madrilène José Callejon (attaque), le marché estival de Naples a fière allure. Il lui faudra cependant affronter en même temps la Ligue des champions. Outsiders Derrière ce trio, une meute d'outsiders essaiera de grimper sur le podium pour rejoindre la C1. Si la Fiorentina au service de Mario Gomez (ex-Bayern Munich) et la Lazio Rome des piliers Hernanès et Miroslav Klose semblent des valeurs sûres, un point d'interrogation surplombe deux clubs qui ont changé beaucoup de choses cet été, l'Inter Milan et l'AS Rome. Le troisième "Grand" d'Italie, l'Inter, fait son entrée en scène dimanche (16h00) contre le Genoa. L'équipe reconfigurée et confiée à Walter Mazzarri, arrivé de Naples, n'a pas manqué ses premiers pas en battant aisément Cittadella (D2, 4-0) lors du 3e tour de la Coupe d'Italie, le week-end dernier. Mais après une saison désastreuse (9e) les tifosi risquent de n'être pas très patients. La Roma, elle, a fait sa troisième révolution en deux ans depuis l'arrivée des propriétaires américains. Confiée au Français Rudi Garcia et largement remaniée, la formation "giallorossa" commence chez Livourne, a priori le moins fort des trois promus. Une chance à saisir pour un bon départ...