Le ministre de l'Energie, auditionné jeudi par des députés de l'APN, a dressé un bilan exhaustif sur l'évolution de son secteur. Mustapha Guitouni a évoqué les projets de Sonatrach et de Sonelgaz à l'étranger. En effet, le ministre de l'Energie a présenté les principaux chantiers engagés par son département afin de donner un nouveau souffle au secteur énergétique dans le contexte de crise qui frappe le pays, plus partculièrement le rôle de la compagnie nationale des hydrocarbures qui dispose de capacités non négligeables pour devenir leader dans son domaine. Abordant d'abord le projet de révision de loi sur les hydrocarbures, en cours d'élaboration au niveau de son département, il a rassuré que les pouvoirs publics ne vont pas remettre en cause la règle 51/49 régissant les investissements étrangers en Algérie. «La règle 51/49 ne sera pas reconsidérée dans le projet de loi sur les hydrocarbures, en cours d'élaboration au niveau du ministère, particulièrement en ce qui concerne les champs et les grands projets à caractère de souveraineté nationale», a-t-il indiqué en réponse aux interrogations des membres de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'une réunion consacrée à l'examen du projet de loi portant règlement budgétaire de 2015, présidée par Toufik Torech en présence du ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua. Selon lui, «la révision de la loi en vigueur a pour objectif de lever les obstacles administratifs à l'investissement local et étranger et capter des investisseurs et des capitaux dans ce domaine afin de garantir une production suffisante à la demande locale et à l'exportation». A une question sur un éventuel investissement de Sonatrach dans des raffineries à l'étranger, le ministre n'a pas exclu ce projet tout en ajoutant que «les projets de la Sonatrach à l'extérieur ne se limitent pas au raffinage du pétrole mais englobent l'exploration et la production, faisant état par la même occasion de plusieurs projets du groupe, notamment en Irak, au Pérou et en Bolivie». S'agissant des raffineries prévues à Tiaret et à Hassi Messaoud, il s'est engagé que «ces projets seront réalisés dans les délais impartis» et «permettront de cesser l'importation», voir même d'envisager «l'exportation». Le ministre a fait état aussi de négociation avec la Libye, via la Sonelgaz, pour l'exportation du surplus de production d'électricité. Concernant la consommation locale du carburant qui a explosé ces dernières années, M. Guitouni compte sur la reconversion de 500.000 véhicules au gaz de pétrole liquéfié (GPL) à l'horizon 2021 pour la faire baisser. Ainsi, des PME seront impliqués pour la réalisation de kits GPL et généraliser son installation au niveau des stations de services Naftal. Gaz de schiste : en phase d'étude Concernant l'exploitation du gaz de schiste, le ministre a avancé que l'étude porte sur l'évaluation des réserves nationales et qu'aucun projet d'exploitation n'a été lancée. Pour rassurer, il a soutenu que «les techniques utilisées en matière d'exploitation du gaz de schiste avaient fait leurs preuves à travers le monde sans présenter de danger pour la nature ou les eaux souterraines». Répondant aux préoccupations liées à la nécessité d'intensifier le raccordement des ménages dans les régions isolées au réseau de gaz naturel, le ministre a fait état d'un projet global d'évaluation des projets nécessaires dans ce cadre avant la mise en application d'un programme national de raccordement des régions concernées au réseau de gaz naturel. S'agissant du programme des énergies renouvelables, M. Guitouni a affirmé que le projet de transition énergétique allait de l'avant, précisant qu'un projet prévoyant la réalisation de 200 mégawatts d'énergies renouvelables sera bientôt soumis au Gouvernement. Pour ce qui est de l'augmentation des prix de l'électricité, le ministre a souligné qu'il était impératif d'aller vers les prix réels de cette énergie sans affecter les classes moyennes, précisant que l'augmentation des prix touchera les grands consommateurs, ce qui permettra de généraliser la culture de l'économie d'énergie, a-t-il dit. Les prix de l'électricité dans le secteur agricole continueront à être subventionnés, a-t-il assuré.